fors [ fɔr ] prép. ♦ Vx Excepté, hormis, sauf. « Tout est perdu, fors l'honneur », mot attribué à François Ier lors de la défaite de Pavie. « Tout se tait fors les gardes » (Musset). ⊗ HOM. For, fort.
● fors préposition (latin foris, dehors) Littéraire. Excepté, hormis : Tout est perdu, fors l'honneur (mot attribué à François Ier après la défaite de Pavie). ● fors (difficultés) préposition (latin foris, dehors) Emploi 1. En, dans mon (ton, son, etc.) for intérieur = dans le secret de ma (ta, sa, etc.) conscience. For n'est employé que dans cette locution. Registre soutenu. Remarque For est issu du latin forum, tribunal. Le sens étymologique est ainsi « devant mon (ton, son) tribunal intérieur ». 2. Fors = excepté, sauf. « Tout est perdu, fors l'honneur. » Remarque L'ancienne préposition fors n'est plus guère utilisée que pour citer le mot attribué au roi François Ier, fait prisonnier après le désastre de Pavie (1525), ou dans le style plaisant. ● fors (homonymes) préposition (latin foris, dehors) for nom masculin fore forme conjuguée du verbe forer forent forme conjuguée du verbe forer fores forme conjuguée du verbe forer fort adjectif fort adverbe fort nom masculin
⇒FORS, prép.
Vx ou littér. Excepté, hormis, sauf. Indépendant de tout, fors de Dieu (CHATEAUBR., Essai Révol., t. 1, 1797, p. XLIII). Ô cœur inhabité Fors que d'un rêve (PÉGUY, Quatrains, 1914, p. 534). Tu choisirais le jeudi (fors le 12 juillet et demain) (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1917, p. 449).
— Allus. hist. [Expr. attribuée à François 1er après la défaite de Pavie : Tout est perdu, fors l'honneur] Le mot de Waterloo : « La garde meurt et ne se rend pas », n'est que l'héroïque traduction du mot de Pavie :« Tout est perdu, fors l'honneur » (HUGO, Rhin, 1842, p. 449).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Homon. for, fort. Étymol. et Hist. A. Prép. 1. 938-950 foers de « hors de » (Jonas, éd. G. de Poerck, ligne 136); 2. ca 1100 fors « excepté, hormis » (Roland, éd. J. Bédier, 6). B. Adv. fin Xe s. « dehors » (Passion, éd. D'A. S. Avalle, 197). Du lat. class. foris adv. « dehors »; employé comme prép. en lat. de l'époque impériale. En fr., le mot fors, employé seul, comme prép. ou comme adv., est considéré comme sorti d'usage dep. le XVIIe s. (cf. Bouhours ds Trév. 1704) et a été évincé par hors. Il apparaît cependant sous forme de préf. dans beaucoup de dér. et comp. anc. (cf. forcener, formariage, etc.). Fréq. abs. littér. :51.
fors [fɔʀ] préf. et prép.
ÉTYM. Xe, foers, adv.; lat. foris « dehors ».
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I Préfixe entrant dans la composition de quelques mots d'origine ancienne.
REM. Le préfixe d'origine germanique fir-, fer-, qui entre en composition avec des racines aussi bien germaniques (forbannir, forsener) que latines (foraler, forfaire; cf. all. vergehen, vertun), a subi de bonne heure l'influence de l'ancien français fors, et il en est résulté un préfixe fors-, que l'on trouvait par exemple dans forsfaire ou forspaïsier, à côté de forfaire et forpaïsier.
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II Prép. Vx ou littér. ⇒ Excepté (cit. 13), hormis, hors, sauf (→ Avocat, cit. 19). — REM. Remplacé au XVIIe s. par hors, fors n'est plus qu'un archaïsme poétique. — ☑ Allus. hist. || « Tout est perdu, fors l'honneur », mot attribué à François Ier lors de la défaite de Pavie.
1 Tout se tait fors les gardes
Aux longues hallebardes,
Qui veillent aux créneaux
Des arsenaux.
A. de Musset, Premières poésies, « Venise ».
2 Du houx à la feuille vernie
Et du luisant buis je suis las,
Et de la campagne infinie.
Et de tout, fors de vous, hélas !
Verlaine, Romances sans paroles, « Spleen ».
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CONTR. Compris (y compris).
HOM. For, 1. fort, 2. fort, 3. fort; formes du v. forer.
Encyclopédie Universelle. 2012.