1. flipper [ flipɶr ] n. m.
• 1964; mot angl. amér., de to flip « secouer »
♦ Anglic. Mécanisme placé dans un billard électrique et qui sert à renvoyer la bille vers le haut. Actionner les flippers. — Par méton. Ce billard. Jouer au flipper.
flipper 2. flipper [ flipe ] v. intr. <conjug. : 1>
• v. 1970; de l'angl. amér. to flip « secouer, agiter »
♦ Fam.
1 ♦ Être abattu, déprimé lorsque la drogue a fini son effet.
2 ♦ Par ext. Être déprimé.
♢ Être angoissé, avoir peur. ⇒ baliser. Flipper avant de passer un examen. Ça me fait flipper. — Adj. FLIPPANT, ANTE , 1974 .
● flipper nom masculin (américain to flip, frapper) Pièce articulée d'un billard électrique, servant à renvoyer la boule vers le sommet de l'appareil. Le billard électrique lui-même. ● flipper (homonymes) nom masculin (américain to flip, frapper) flipper verbe ● flipper verbe intransitif (américain to flip one's lid, faire sauter le couvercle) Dans l'argot des toxicomanes, éprouver un sentiment d'angoisse lié à l'état de manque. Populaire. Être déprimé ou excité, avoir un sentiment de malaise intérieur. Familier. Planer, être dans un état second : Musique qui fait flipper. ● flipper (homonymes) verbe intransitif (américain to flip one's lid, faire sauter le couvercle) flipper nom masculin
flipper
n. m. (Anglicisme)
d1./d Petit levier qui, dans un billard électrique, sert à renvoyer la bille vers le haut.
d2./d Par méton. Jeu électrique doté d'un mécanisme totalisateur de points. Syn. billard électrique.
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flipper
v. intr.
d1./d Arg. Ressentir les effets de l'absorption d'une drogue.
d2./d Fam. Ressentir un trouble affectif profond.
I.
⇒FLIP(P)ER1, (FLIPER, FLIPPER)verbe intrans.
Argot (drogue)
A.— Être exalté (sous l'effet d'une drogue). Il flippe à mort. Le mot « délire » avait pour nous une connotation péjorative et nous formulions, à son sujet, des diagnostics angoissés. Eux répondaient : — Oh, je « flipe » un peu mais je vais bientôt redescendre... Et c'était vrai. Ils semblaient manipuler la folie à la demande. On voyait des types faire, avec des amphétamines, des paranoïas graves à volonté. Ils partaient, puis revenaient. Nous restions sidérés... (C. OLIEVENSTEIN, Il n'y a pas de drogués heureux, Paris, Éd. France Loisirs, 1977 [1976], p. 138).
B.— Se sentir abattu par manque de drogue. Il me faut ma dose, sinon je vais flipper et je serai capable de rien faire. Même pas de rester au bord du trottoir comme maintenant. Non seulement je saurai pas qui je suis, je saurai même pas où je suis ni ce qui se passe (R. LOUIT, Substance mort, trad. de Ph. K. Dick, Paris, Denoël, 1978, p. 15).
— Au part. passé. « Tu connais pas ton nom? » Flic fait signe à autre flic, dans la voiture de patrouille. « Çui-là est vraiment flippé. » (R. LOUIT, Substance mort, trad. de Ph. K. Dick, Paris, Denoël, 1978 p. 14).
— P. ext. Être déprimé. Leurs appels au secours percent par des cris aigus; « Je craque, je flippe à mort, j'en ai vraiment marre, j'ai le moral à zéro, je chute, je suis super-parano » (M. RIGHINI ds Le Nouvel Observateur, 30 juin 1975, p. 37, col. 3).
Étymol. et Hist. 1975 (LE BRETON, Argot). Adaptation de l'anglo-amér. to flip, employé notamment dans les expr. to flip one's lid, to flip one's wig signifiant au propre « faire sauter le couvercle, la perruque » c'est-à-dire « s'exciter, perdre la tête » (NED Suppl.2) et spéc. dans le vocab. lié à l'usage de drogues (cf. to flip out on acid « sombrer dans la folie par l'usage du LSD, drogue hallucinogène » ds Dict. of Contemporary and Colloquial usage, Chicago, 1972). Prononc. :[flipé].
II.
⇒FLIPPER2, subst. masc.
A.— [Dans un billard électrique] Mécanisme, commandé par des boutons latéraux qu'actionne le joueur, servant à renvoyer la bille vers le haut. Manœuvrer les flippers. La balle, affolée par le grondement belliqueux des tam-tams et des danses de guerre (...) redoute par-dessus tout le choc implacable des flippers qui la condamne à de nouvelles chevauchées, de nouveaux martyres (C. VANDELOISE, Flippers stories, Yellow Now, 1977, p. 11).
B.— P. méton. Billard électrique muni de flippers. Jouer au flipper. Une partie de flipper dans un petit bistrot familier où l'on se retrouve après les cours pour se détendre dans une ambiance sympa (Catal. La Redoute, automne-hiver 1978-79, p. 5).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1965, 8 nov. une partie de flipper (L'Express d'apr. GILB.). Mot anglo-amér. de [to] flip « frapper; renvoyer » (suff. -er), le dispositif dans ce billard électrique renvoyant la bille vers le haut.
1. flipper [flipœʀ] n. m.
ÉTYM. 1964, in Höfler (probablt peu après 1960); on disait tilt ou billard électrique; mot anglo-américain (d'abord « nageoire », puis « main, palme de nageur », en argot), de (to) flip « heurter, taper » appliqué à ce jeu en 1947 par Harry Maps (flipper-bumper).
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♦ Anglicisme.
1 Dans un billard électrique, Dispositif placé au bas de l'appareil, commandé par des boutons actionnés par le joueur et qui lui permet de renvoyer la bille vers le haut. || Manœuvrer, actionner les flippers.
1 L'enfant jouait avec une frénésie obstinée; ses deux bras serraient les côtés du billard et actionnaient les boutons des flippers.
J.-M. G. Le Clézio, le Déluge, II, p. 85 (→ Billard, cit. 5).
2 Par métonymie (le nom anglo-amér. est pinball machine). Le billard électrique lui-même (appareil et jeu). || Jouer au flipper. || Faire un flipper, une partie de flipper. — Abrév. : flip [flip] (1975, in Robert Beauvais).
2 À l'heure actuelle, en France, les investissements dans les machines à sous et les « flippers » sont très supérieurs aux budgets des maisons de la culture.
Roger Garaudy, Parole d'homme, p. 173.
REM. La graphie francisée flippeur est parfois employée. Les spécialistes du jeu américain disent pinball [pinbɔl].
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2. flipper [flipe] v. intr.
ÉTYM. V. 1970; de l'angl. to flip « agiter, faire bouger », d'où, v. 1950 aux États-Unis, « devenir excité, enthousiaste ».
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1 Ainsi peut-on ne sortir d'un hallucinogène que pour se murer dans une mélancolie grave; ou bien les révélations hallucinatoires auront été tellement lourdes qu'on ne parviendra plus à s'en extraire, qu'on « flippera », c'est-à-dire que, durant un certain temps, on se mettra à délirer pour de bon.
Claude Olievenstein, Il n'y a pas de drogués heureux, p. 292.
2 (Plus cour.). Être déprimé comme lorsque l'effet de la drogue cesse (opposé à planer). → Transissement, cit. || « Vous les babas, vous avez inventé le mot flipper, s'angoisser par peur de s'assumer tout seul » (Actuel, févr. 1980). — REM. Ce sens est inconnu à l'anglais.
2 Un jour, je flippais complètement et je suis allé traîner dans les rues : les images de la rue, les néons, les affiches, je les ai senties alors s'intégrer dans la chaîne de mes pensées.
l'Écho des Savanes, no 36, déc. 1977, p. 31.
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flippé, ée p. p. adj.
1 Qui délire sous l'effet de la drogue. || Être complètement flippé.
2 (Plus cour.). Déprimé. || « Il s'agit d'une fille de préfet, flippée, évadée d'un hôpital psychiatrique » (le Nouvel Obs., 16 oct. 1973). — N. || Une bande de flippés.
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DÉR. 2. Flip, flippant.
Encyclopédie Universelle. 2012.