flibustier [ flibystje ] n. m.
• 1666; angl. flibutor; altér. du néerl. vrijbuiter « qui fait du butin librement »
1 ♦ Aventurier de l'une des associations de pirates qui, du XVIe au XVIIIe s., écumaient les côtes et dévastaient les possessions espagnoles en Amérique. ⇒ boucanier, corsaire, pirate.
● flibustier nom masculin (ancien anglais flibutor, du néerlandais vrijbuiter, qui fait du butin librement, peut-être avec l'influence de flibot) Pirate de la mer des Antilles, aux XVIIe et XVIIIe s. Vieux. Bandit.
flibustier
n. m.
d1./d Anc. Pirate des mers américaines, aux XVIIe et XVIIIe s. Les flibustiers étaient principalement établis dans l'île de la Tortue, au N.-O. d'Haïti, et dévastaient les possessions espagnoles.
d2./d Par ext. Voleur, filou audacieux.
⇒FLIBUSTIER, subst. masc.
A.— [Aux XVIIe et XVIIIe s.] Membre d'une association de pirates des mers d'Amérique. Les flibustiers ont fait des entreprises qui demandaient une audace extraordinaire (Ac. 1932) :
• 1. ... ces fameux et célèbres flibustiers, si remarquables par le mélange des races humaines, par le courage porté à l'excès, ainsi que la résolution, l'amour du pillage et la cruauté.
BALZAC, Annette, t. 1, 1824, p. 167.
B.— Au fig. Celui qui vit de vol, de fraude, d'escroquerie. Un comportement, une existence de flibustier. Cet homme d'affaires est un flibustier (LITTRÉ) :
• 2. Cette criminologie à col blanc [des classes aisées et moyennes, d'après les Américains] se rencontre surtout dans les milieux d'affaires, de banque et de finances, et les noms des grands flibustiers comme Ivar Kruger, Staviski, Lovenstein, Joanovici, sont encore dans toutes les mémoires.
Traité sociol., 1968, p. 222.
— Emploi adj., rare. [En parlant de pers. ou de leur comportement] Qui est voleur; qui est d'un voleur. Ces aptitudes flibustières dont s'honore la Bourgeoisie (BLOY, Lieux communs, 1902, p. 211).
Prononc. et Orth. :[flibystje]. Ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. Subst. 1666 « corsaire des îles d'Amérique » (J. CLODORÉ, Memoire sur la ville de Saint-Domingue, ms. des Archives nationales, Colonies, C 9 B (1), 2 r° -v° ds Fr. mod. t. 45, p. 32); adj. 1722 (J.-B. LABAT, Nouveau voyage aux Iles d'Amérique, II, 250, ibid., t. 26, p. 51); 2. subst. a) 1756 « brigand, voleur à main armée » (VOLTAIRE, Essai sur les mœurs et l'esprit des nations, éd. R. Pomeau, t. 1, p. 180); b) 1828-29 « homme malhonnête, escroc, filou » (VIDOCQ, Mém., t. 4, p. 50); adj. 1859 « personne d'une conscience peu délicate » (BONN.-PARIS). Empr., dans la région des Antilles cf. R. ARVEILLER, Sur l'origine du français « flibustier » ds Fr. mod. t. 45, 1977, p. 22-32) à l'angl. freebooter « corsaire » (dep. 1570 frebetter ds NED); également empr. par le néerl. vrijbuiter de même sens (dep. KILIAEN, cf. VALKH.), cf. aussi l'a. liégois vribute, vributeur « voleur de grand chemin » (GDF.) et le m. b. all. vributer, cf. all. Freibeuter. Le passage de fr- à fl- (cf. flibuste) peut s'expliquer par l'infl. de flibot « sorte de petit navire », du néerl. vlieboot « petit cargo ». La forme flibustier avec un -s- est une hypercorrection, d'abord purement graphique, qui a fini par entrer dans la prononc. au début du XVIIIe s. comme dans d'autres mots en -st-. Fréq. abs. littér. :48. Bbg. AEBISCHER (P.). Au dossier du fr. flibustier, esp. filibustero. R. Ling. rom. 1969, t. 33, pp. 38-52. — ARV. 1963, pp. 231-233. — BOULAN 1934, p. 108, 142. — CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 289. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 412. — PAMART (P.). Néol. Vie Lang. 1971, p. 370. — QUEM. DDL t. 3.
flibustier [flibystje] n. m. et adj.
ÉTYM. 1666; prononcé fribustier jusqu'au déb. du XVIIIe; angl. flibutor, frebetter (aujourd'hui free-booter); altér. du néerl. vrïjbuiter « qui fait du butin librement ».
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A N. m.
1 Anciennt. Aventurier appartenant aux associations de pirates qui, aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles écumaient les côtes et dévastaient les possessions espagnoles en Amérique. ⇒ Boucanier, corsaire, écumeur, pirate; → Frères de la côte.
1 Flibustiers français, anglais, hollandais, allaient s'associer ensemble dans les cavernes de Saint-Domingue, des petites îles de Saint-Christophe et de la Tortue. Ils se choisissaient un chef pour chaque expédition (…) Quand les flibustiers avaient fait un gros butin, ils en achetaient un petit vaisseau et du canon. Une course heureuse en produisait vingt autres.
Voltaire, Dict. philosophique, Flibustiers.
♦ Par ext. Brigand, voleur.
2 Les premiers rois de Rome étaient des capitaines de flibustiers.
Voltaire, Essai sur les mœurs, Introd., Des Romains.
2 (1828). Fig. et vieilli. Homme malhonnête. ⇒ Escroc, filou.
3 Ferdinand, jeté dans Paris, y mena une existence de flibustier dont les hasards pouvaient le mener à l'échafaud ou à la fortune (…)
Balzac, César Birotteau, Pl., t. V, p. 358.
4 Ça y est !… Elle a vu Lambert !… Le flibustier ! Il faut que je touche un mot de ce mariage-là au baron.
E. Labiche, le Baron de Fourchevif, 14.
B Adj. (1722, barque flibustière, in J.-B. Labat, Nouveau voyage aux Isles de l'Amérique). Appartenant à la flibuste.
5 Les Lanty ont une origine bohémienne ou flibustière.
R. Barthes, S/Z, p. 39.
♦ Caractéristique d'un flibustier.
6 Assise sur son escabeau, une jambe repliée dans son collant noir, avec son visage assez flibustier sous ses cheveux coupés au bol (…)
A. Blondin, Monsieur Jadis, p. 161.
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DÉR. Flibuste, flibuster, flibusterie.
Encyclopédie Universelle. 2012.