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figue

figue [ fig ] n. f.
XIIe; a. provenç. figa; a remplacé fige, fie (XIIe); lat. pop. °fica, class. ficus
1Fruit charnu et comestible du figuier. (REM. N'est pas un fruit au sens botanique, mais un réceptacle charnu portant les fruits.) Figues d'été, d'automne. Maturation artificielle des figues. caprification. Figues blanches, vertes, violettes. Figues fraîches, sèches.
2Par anal. de forme FIGUE DE B ARBARIE : fruit de l'oponce. « Il y a des figues de Barbarie sur ces cactus en Algérie » (Apollinaire). Figue de mer : ascidie comestible de la Méditerranée. ⇒ violet.
3Loc. adj. (1487 moitié figue, moitié raisin) MI-FIGUE, MI-RAISIN : qui présente une ambiguïté, par un mélange de satisfaction et de mécontentement, ou de sérieux et de plaisant ( mitigé) . Il m'a fait un accueil mi-figue, mi-raisin.
4Loc. (XIIIe; it. far la fica, geste obscène de provocation) Vieilli Faire la figue à qqn : se moquer de; braver, mépriser. ⇒ nique (faire la nique). « c'est cela qui met les gens en colère ! Qu'ils s'y mettent ! Je leur fais la figue » (Claudel).

figue nom féminin (ancien provençal figa, du latin ficus) Fruit du figuier résultant du développement d'un réceptacle charnu (sycone) et consommé frais ou séché. Nom donné à de nombreux autres fruits : figue de Barbarie, fruit de l'opuntia ; figue caque, fruit de Diospyros kaki ; figue d'enfer, grand pignon d'Inde, fruit de Jatropha curcas ; figue des Hottentots, fruit de Carpobrotus. À la Réunion, banane. ● figue (expressions) nom féminin (ancien provençal figa, du latin ficus) Littéraire. Faire la figue à quelqu'un, lui faire un geste de moquerie en montrant le bout du pouce entre l'index et le médius ; railler, se moquer. Figue d'été, figue fleur, première figue, figue qui ne mûrit pas à l'automne mais qui, arrêtée dans son développement pendant l'hiver, mûrit l'été suivant. ● figue adjectif Mi-figue, mi-raisin, ambigu, mitigé, avec un mélange de satisfaction et de mécontentement, ou de plaisanterie et de sérieux. ● figue (expressions) adjectif Mi-figue, mi-raisin, ambigu, mitigé, avec un mélange de satisfaction et de mécontentement, ou de plaisanterie et de sérieux.

figue
n. f.
d1./d Réceptacle charnu, comestible, de l'inflorescence du figuier commun, contenant des petits "grains" (akènes) qui sont les fruits proprement dits de cet arbre.
|| Figue de Barbarie: fruit comestible de l'opuntia.
d2./d (Afr. subsah.) Fruit, le plus souvent non comestible, de divers figuiers d'Afrique.
d3./d (Antilles fr., Haïti, oc. Indien) Syn. de banane (sens 1). Figue verte: banane verte.
d4./d (Afr. subsah.) Figue rose: banane sucrée (par oppos. à la banane-plantain).
d5./d ZOOL Figue de mer: ascidie méditerranéenne (genre Microcosmus) comestible.
d6./d Loc. adj. Mi-figue, mi-raisin: plaisant d'un côté et désagréable de l'autre, ambigu. Un compliment mi-figue, mi-raisin.

⇒FIGUE, subst. fém.
A.— Fruit du figuier ordinaire, à pulpe molle, délicate et sucrée, présentant de nombreuses variétés dans la couleur, le volume, la saveur, l'époque de la maturité et qui se consomme frais ou sec. Un cabas, un panier, une corbeille de figues; manger, cueillir des figues; gavage, décoction de figues. Des figuiers sauvages, avec leurs feuilles violettes et leurs petites figues pourprées arrangées comme des nœuds de chapelet sur les branches (CHATEAUBR., Essai Révol., t. 2, 1797, p. 382). Alors vous cherchez les plus beaux fruits et (...) la figue dont une pluie bienfaisante a déchiré la robe satinée (SAND, Lélia, 1839, p. 364) :
— J'ai jeûné trois jours, ne mangeant que des raisins, fruits bénis dont nous boirons le vin dans la vie future, des figues qui représentent la maternité, et des olives, essence de clarté spirituelle émanée de Dieu même.
DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 185.
SYNT. Figues blanches, vertes, pourpres, violettes, noires; figues d'été, d'automne, de printemps; les premières, les secondes figues; figues de Smyrne; figues-fleurs, figues grasses.
Figue de barbarie. Fruit du cactus ou figuier d'Inde (Ac. 1932).
[P. réf. à la douceur du fruit] Emploi apposé avec valeur d'adj. J'écartai tant et plus de ces chipeuses de baisers. Séduites par mon air figue, les prudes me dénichaient (D'ESPARBÈS, Lég. outil, 1903, p. 180).
Loc. adj. Moitié figue, moitié raisin (vieilli), mifigue mi-raisin (mod.). Ambigu, perplexe; moitié de gré, moitié de force; bien et mal; partie sérieusement, partie plaisantant. Je reste planté là, moitié figue, moitié raisin. Je rougis, je tousse, je me mouche, je porte la main à mon chapeau. Que faire, par le Styx! (MILOSZ, Amour. initiation, 1910, p. 125). Philip, moitié figue moitié raisin, lui avait posé la main sur le bras : — « vous m'inquiétez, mon petit » (MARTIN DU G., Thib., Consult., 1928, p. 1106). — Une drôle de tête? — C'est difficile à te dire : mi-figue mi-raisin, plutôt. Ils ne savaient qu'en dire. Ça les changeait, tu comprends. Ça les désorientait de perdre de vue leurs roselières (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 67).
Ni figue ni raisin. Indécis, peu franc. Il n'est pas franc [Swann] (...). Quelle différence avec Forcheville. Voilà au moins un homme qui vous dit carrément sa façon de penser (...). Ce n'est pas comme l'autre qui n'est jamais ni figue ni raisin (PROUST, Swann, 1913, p. 265).
Rem. La docum. atteste une var. rhétorique figue et raisin. Il [A. Daudet] écrivit à son vieux camarade, Adrien Hébrard, une lettre figue et raisin, pour lui annoncer que (...) il ne donnerait pas au « Temps » le roman promis (L. DAUDET, Dev. douleur, 1931, p. 256). Henri Rollan-Lothaire, Louis Seigner-Anselme m'ont paru (...) atténuer le dru, le figue-et-raisin dont Durtain éclaire si bien le dialogue [de Le Mari Singulier] (COLETTE, Jumelle, 1938, p. 185).
B.— P. anal.
1. Sexe féminin. [Le juge à la fille torturée :] Le fer rouge dans vos appas Ira, cherchant plus bas repas [que les seins], Mordre la figue après les fraises (RICHEPIN, Bombarde, 1899, p. 50). Obsédé de la figue (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 43).
2. Loc. fig. Faire la figue à (qqn ou à qqc.). Braver, défier, se moquer de. Moi, je veux mourir jeune aux bras d'une maîtresse, En riant et faisant la figue à la vieillesse! (É. AUGIER, Homme de bien, 1845, I, p. 97). Tous les gamins de mon âge lâchés en liberté, voyous, rétifs, batailleurs, et qui me paraissaient heureux, les plus heureux du monde, et qui faisaient la nique ou la figue aux passants (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 149).
Emploi pronom. Me tirer la langue (...) me faire la figue dans les miroirs (MILOSZ, Amour. initiation, 1910 p. 85).
3. Gén. au plur. ,,Testicules`` (CAR. Argot 1977). Le papé met la main sur cette petite chair neuve [un garçon] encore, pleine de sang dans les plis; il palpe à pleins doigts la figue d'entre-jambes (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 266).
4. Figue de mer. Espèce méditerranéenne d'ascidie comestible. (Ds Pt Rob. et Lar. lang. fr.).
REM. Figuette, subst. fém. Boisson alcoolisée à base de figues. Une boisson fermentée, abominable, « la figuette » (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 64).
Prononc. et Orth. :[fig.] Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1170 fige (Rois, éd. E. R. Curtius, I, XXV, 18, p. 50); 1181-90 figue [ms. 2e quart XIIIe s.] (CHR. DE TROYES, Perceval, éd. F. Lecoy, 3313); 2. 1210 faire la figue (Bible Guiot, éd. J. Orr, 207); 3. 1487 loc. moitié figue, moitié raisin (Lettre au roi sur la redd. de la ville de Coucy, Cabin-Girardot ds GDF. Compl.). 1 empr. à l'a. prov. figa (XIIe s. ds RAYN.), issu du lat. class. ficus fém. « figue, figuier », devenu fica en lat. vulg. d'apr. de nombreux noms de fruits en -a, d'où l'a. fr. fie « figue » (ca 1170, B. DE STE-MAURE, Chron., éd. C. Fahlin, 11240); 2 calque de l'ital. far la fica, attesté dep. mil. XIIIe s. (Novellino ds BATT.), fica désignant en ital. la vulve de la femme, ce sens étant lui-même un calque du gr. « id. » (chez Aristophane, v. BAILLY et DEI); 3 aurait pour orig. une fraude dont des marchands vénitiens, qui achetaient du raisin de Corinthe rare et cher, auraient été victimes (BL.-W.5). Fréq. abs. littér. :227. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 373, b) 365; XXe s. : a) 310, b) 263.

figue [fig] n. f.
ÉTYM. XIIe; anc. provençal figa; a remplacé fige, fie (XIIe); du lat. pop. fica, lat. class. ficus.
1 Fruit charnu et comestible du figuier.REM. N'est pas un fruit au sens botanique, mais un réceptacle charnu portant les fruits. Sycone. || La figue, fruit agréable et nourrissant, renferme avant maturité un suc âcre et corrosif. || Figues fraîches blanches, violettes. || Figues fleurs ou premières figues. || Figues d'été, d'automne. || Un cabas de figues. || Figues sèches. || Maturation artificielle des figues. Caprification. || Figues de Marseille, de Smyrne, d'Afrique du Nord. || Les sycophantes, « dénonciateurs de figues » (exportées en fraude ou volées aux figuiers sacrés) dans l'Athènes ancienne.
1 En France, le figuier est un arbre fruitier dont la culture est le plus souvent négligée et qui joue un rôle économique modeste dans la production nationale; l'abondance de ses fruits devrait lui faire réserver des soins plus attentifs. Il donne en général une double récolte : des figues fleurs destinées à être mangées tout de suite à l'état frais et des figues d'automne que l'on sèche et dont on forme la provision d'hiver (…)
Demontès, Algérie économique, p. 539.
2 Sébas, pour toi j'ai fait cueillir au loin des figues blanches, J'aime que ton bon goût les préfère, Y trouvant comme moi plus de suc, plus de saveur (…)
Gide, le Roi Candaule, I, 2.
tableau Noms de fruits.
2 Par anal. de forme. a (Fruits). || Figue de barbarie : fruit d'une cactée, l'oponce (→ Écaler, cit.).
3 Il y a des figues de Barbarie sur les cactus en Algérie (…)
Apollinaire, Calligrammes, « Il y a ».
Figue banane. Banane.
b Figue de mer : ascidie comestible de la Méditerranée.
3 (1487, moitié figue, moitié raisin). Loc. Vieilli. Moitié figue, moitié raisin; (mod.) mi-figue, mi-raisin : qui présente une ambiguïté par un mélange de satisfaction et de mécontentement, ou de sérieux et de plaisant ( Mitigé). || Il m'a fait un accueil mi-figue, mi-raisin. || Il lui faisait des compliments, mais d'un air mi-figue, mi-raisin.
REM. On a voulu expliquer cette expression, attestée dès le XVe s., par les colis de raisin mêlé de vulgaires figues que les exportateurs de Corinthe adressaient parfois frauduleusement à leurs riches clients vénitiens, mais l'anecdote n'est évoquée qu'au XIXe s.; en réalité, figues et raisins sont les fruits secs du Carême.
3.1 J'ai cru que le Caucase allait partir sans vous, dit celui-ci d'un air moitié figue, moitié raisin.
J. Verne, Michel Strogoff, p. 113.
3.2 Il m'a parlé du temps des feuilles mortes, de la taille des rosiers, des cérémonies. Il m'a dit ces mots étranges, d'un air mi-figue, mi-raisin, entre ses dents jaunies : « Mademoiselle, j'ai le boulot idéal. Je travaille avec des morts ».
Yanny Hureaux, la Prof, p. 121.
Var. || Ni figue ni raisin.(Rare). || Un accueil figue et raisin, ambigu.
4 (XIIIe; de l'ital. far la fica « faire la figue », geste obscène de dérision et de provocation, fica signifiant pop. le sexe de la femme). Loc. Faire la figue à… : se moquer de; braver, mépriser. Nique (faire la nique à). || Les Papefigues de Rabelais sont ceux qui font la figue au Pape.
4 Aux dangers, ainsi qu'elle, ont souvent fait la figue.
La Fontaine, Fables, II, 5.
5 (…) et c'est cela qui met les gens en colère ! Qu'ils s'y mettent ! Je leur fais la figue.
Claudel, l'Annonce faite à Marie, I, 2.
6 Un autre objet particulièrement attrayant des marchés paulistes était la figa. On appelle figa, figue, un antique talisman méditerranéen en forme d'avant-bras terminé par un poing fermé, mais dont le bout du pouce émerge entre les premières phalanges des doigts du milieu. Il s'agit sans doute d'une figuration symbolique du coït.
Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques, p. 91.
5 Sexe de la femme.
7 Ses cuisses bien écartées, la figue au soleil, mûre, juteuse, en sueur, fondue et confondue dans le rut de Messidor.
André Hardellet, Lourdes, lentes…, p. 13.
6 Plur. Testicules.
DÉR. Figueraie, figuier.

Encyclopédie Universelle. 2012.