feuillant, antine [ fɶjɑ̃, ɑ̃tin ] n.
• 1611; du n. du monastère de Feuillants (Haute-Garonne) où fut fondée la congrégation en 1586
1 ♦ Religieux, religieuse de l'ordre de Cîteaux, réformé par Jean de La Barrière.
2 ♦ N. m. pl. (1790) Hist. Les Feuillants : nom donné aux modérés, ou constitutionnels, dont le club siégeait dans un ancien couvent de feuillants.
● feuillant nom masculin Religieux de l'ordre de Cîteaux réformé en 1577 par Jean de La Barrière, abbé de Feuillant (diocèse de Rieux). [Constitués en ordre indépendant en 1586, les feuillants furent dissous en 1791.]
I.
⇒FEUILLANT1, ANTINE, subst.
Religieux, religieuse appartenant à une congrégation de l'ordre de Cîteaux réformée par Dom Jean de La Barrière. Ce livre appartenait à sœur Anne, religieuse soumise à la règle des Feuillantines (FRANCE, Jard. Épicure, 1895, p. 160). Le feuillant Eustache de Saint-Paul, les jésuites Suffren et Binet, le Dr Duval, d'autres encore donnent leur soin à cette jeune communauté (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 182).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-tin]. Ds Ac. 1835, 1878. Étymol. et Hist. [1605 dévot feuillantin (VAUQUELIN DE LA FRESNAYE, Sat. franç., A Claude d'Angennes ds HUG.)] 1611 fueillants ordre monastique (COTGR.); 1680 feuillantine (RICH.). Du nom du monastère cistercien de Feuillants (Haute-Garonne) où fut créée en 1586 par l'abbé Jean de La Barrière cette congrégation, disparue à la fin du XVIIIe s.; Feuillantines [branche féminine créée par le même abbé en 1599, NAZ], dér. de feuillant avec suff. -ine.
II.
⇒FEUILLANT2, subst. masc.
Pendant la Révolution (1791-1792), membre d'un club royaliste constitutionnel siégeant dans l'ancien couvent des Feuillants à Paris, près des Tuileries. Le club des Feuillants. Les feuillants traitaient les patriotes de factieux (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan., t. 1, 1870, p. 468). Les feuillants, les constitutionnels, les girondins trouvaient (...) le bon Dieu fort mauvais pour eux-mêmes et excellent pour le peuple (FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 236) :
• Dirigés par La Fayette et ses amis, les Feuillants écartèrent par une cotisation élevée les gens de moyenne bourgeoisie; ils groupèrent la grande bourgeoisie modérée et la noblesse ralliée, également attachées au roi et à la Constitution.
A. SOBOUL, Hist. de la Révolution fr., t. 1, De la Bastille à la Gironde, Paris, Gallimard, 1962, p. 191.
Rem. La plupart des dict. gén. attestent un emploi adj. Le club, le parti feuillant.
REM. 1. Feuillantin, ine, adj. Relatif aux feuillants. Les membres du club feuillantin (MARAT, Pamphlets, À ses concitoyens, 1792, p. 306). 2. Feuillantisme, subst. masc. Doctrine, système politique des Feuillants. Les champions du feuillantisme et de l'aristocratie (ROBESP., Discours, Guerre, t. 8, 1792, p. 192).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1878. Étymol. et Hist. 1791 (STAËL, Lettres jeun., p. 528). De feuillant1, les membres de ce club de royalistes modérés se réunissant à Paris au couvent des Feuillants, près des Tuileries et s'intitulant proprement : « Société des Amis de la Constitution séante aux Feuillants » (v. FREY, BRUNOT t. 9, 2, p. 815).
STAT. — Feuillant1 et 2. Fréq. abs. littér. :68.
BBG. — QUEM. DDL t. 11 (s.v. feuillantin).
feuillant [fœjɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1611; feuillantin, 1605; du nom du monastère de Feuillants (Haute-Garonne), où fut fondée la congrégation en 1586.
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I Religieux cistercien d'une congrégation réformée créée par Jean de La Barrière. || Les Feuillants furent dispersés en 1791. ⇒ 1. Feuillantine. — REM. Écrit sans majuscule : || « Le feuillant Eustache de Saint-Paul » (Bremond, in T. L. F.).
➪ tableau Principaux noms de religieux.
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II N. m. pl. (1791). Hist. Membre du parti royaliste constitutionnel, dont le club siégeait dans un ancien couvent de feuillants. || La Fayette et Bailly, chefs des Feuillants.
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DÉR. Feuillantisme. V. 1. Feuillantine.
Encyclopédie Universelle. 2012.