Akademik

fausseté

fausseté [ foste ] n. f.
• 1130; bas lat. falsitas
ICaractère d'une chose fausse, contraire à la vérité. Démontrer la fausseté d'une accusation. Absolt « Ni la contradiction n'est marque de fausseté, ni l'incontradiction n'est marque de vérité » (Pascal). erreur. Caractère de ce qui manque de justesse. La fausseté d'un jugement, d'un raisonnement. IICe qui est contraire à la franchise.
1Vx mensonge. « J'ai sur le cœur ces deux faussetés » (Mme de Sévigné).
2Mod. Défaut du caractère qui consiste à dissimuler ses pensées, ses intentions véritables, à dire des mensonges, pour en tirer parti. déloyauté, dissimulation, duplicité, fourberie, hypocrisie (cf. Mauvaise foi). Elle a « une certaine fausseté naturelle [...] qui réussira d'autant mieux que sa figure offre l'image de la candeur et de l'ingénuité » (Laclos).
⊗ CONTR. Authenticité, exactitude, réalité, véracité, vérité; justesse. Franchise, sincérité.

fausseté nom féminin (de faux 1, d'après le bas latin falsitas, -atis) Caractère de quelque chose de faux, de contraire à la vérité, à la réalité : La fausseté d'une assertion. Caractère, défaut de quelqu'un qui manque de franchise, qui dissimule ce qu'il pense : Sous cet aspect bonhomme, on devine une grande fausseté.fausseté (expressions) nom féminin (de faux 1, d'après le bas latin falsitas, -atis) Fausseté du jugement, de l'esprit, manque de justesse dans la manière de juger. ● fausseté (synonymes) nom féminin (de faux 1, d'après le bas latin falsitas, -atis) Caractère de quelque chose de faux, de contraire à la vérité...
Contraires :
- véracité
Caractère, défaut de quelqu'un qui manque de franchise, qui dissimule...
Synonymes :
- déloyauté
- duplicité
- fourberie
- hypocrisie
- tartuferie
Contraires :
- droiture
- franchise
- justesse
- loyauté
- rectitude
- rigueur
- sincérité

fausseté
n. f.
d1./d Caractère de ce qui est faux, contraire à la vérité ou à l'exactitude. Fausseté d'un argument.
d2./d Duplicité, hypocrisie. Soupçonner qqn de fausseté.

⇒FAUSSETÉ, subst. fém.
A.— Qualité, caractère de ce qui est faux.
1. [Correspond à faux1 I A] Fausseté de qqc.
a) Caractère contraire à la vérité, à la réalité. Fausseté d'une doctrine, d'une explication, d'une hypothèse, d'un principe; fausseté d'une nouvelle, d'un prétexte, d'un récit. Santonello, Vasconcellos ne soupçonne pas la fausseté des confidences que vous lui faites sur nous? (LEMERCIER, Pinto, 1800, I, 13, p. 42). L'enfant royal n'alla pas même jusqu'à la septième maison, et sa mort attesta la fausseté d'un horoscope (FRANCE, Rabelais, 1909, p. 160). Ce dogme [de l'égalité démocratique] s'effondre aujourd'hui sous les coups de l'expérience des peuples. Il est donc inutile de montrer sa fausseté (CARREL, L'Homme, 1935, p. 328) :
1. La malfaisance d'une idée prouve-t-elle sa fausseté? Supposons que l'on puisse cacher au marquis de Jussat la mort de Charlotte, il s'apaiserait dans l'idée que sa fille est vivante. Cette idée lui serait salutaire. En serait-elle vraie pour cela? ...
BOURGET, Disciple, 1899, p. 21.
Emploi abs. Je trouve cette accusation ridicule à force de fausseté (BALZAC, Corresp., 1840, p. 53). Les dangers de l'imagination maîtresse d'erreur et de fausseté (BACHELARD, Poét. espace, 1957, p. 143).
b) Caractère de ce qui n'est pas tel qu'il convient.
Manque de justesse, de rectitude (dans les choses de l'esprit). L'inégalité des capacités (...) résulte de l'ignorance générale, de l'insuffisance des méthodes, de la nullité ou de la fausseté de l'éducation (PROUDHON, Créat. ordre, 1843, p. 291). Comme elle sentait, à cette heure, la fausseté de cette imagination, qui lui faisait croire qu'elle vivait dans une sphère bien heureuse de jouissance et d'impunité divines (ZOLA, Curée, 1872, p. 575). La maladresse est une sorte d'équivalent de la fausseté du jugement dans le comportement pratique (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 80) :
2. Il disait que (...) dans les affaires, on avait besoin d'un associé (...) qui vous fît quelquefois toucher du doigt la fausseté d'un calcul sur lequel on fondait de l'espérance...
DELACROIX, Journal, 1854, p. 149.
Caractère équivoque, anormal (d'une position, d'une situation). Par le soin qu'il prend de n'entrer à la préfecture que par une porte dérobée, Monsieur Guitrel semble se rendre compte lui-même de la fausseté d'une situation qu'il prolonge néanmoins (FRANCE, Orme, 1897, p. 28).
Manque de justesse ou de naturel.
MUS. Fausseté d'une note. Je vous entends (...) rire, causer, chanter (...) avec cette belle fausseté de voix qui est l'indice des consciences calmes (COURTELINE, Boubouroche, 1893, I, 3, p. 41).
Absol. Il fredonnait, entre les dents, avec une fausseté, ou une justesse approximatives (ARNOUX, Zulma, 1960, p. 131).
LITT., THÉÂTRE. Fausseté d'un dialogue, des attitudes, des gestes, des mots. Les auteurs ont grandement raison; la fausseté de l'habit prépare à la fausseté du dialogue (STENDHAL, Racine et Shakspeare, t. 1, 1825, p. 93) :
3. ... on a recours aux robes à traîne et à gigot, avec l'espoir que cette exactitude dans l'ajustement des personnes rendra le spectateur moins sensible à la fausseté des sentiments et aux outrances du style.
MAURIAC, Journal 3, 1940, p. 251.
c) Rare. Caractère non fondé, vain. Je lui disais que son imagination était troublée; qu'elle reconnaîtrait la fausseté de ses frayeurs (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 109).
2. [Correspond à faux1 I B] Apparence, caractère trompeur, fallacieux.
a) Rare. [En parlant d'un objet] Manque d'authenticité. Je suis hanté par l'idée de la fausseté des objets d'art qui m'entourent, par la fausseté des peintures (...) qui me semblent, la plupart du temps, sortir de l'atelier d'un faussaire (GONCOURT, Journal, 1889, p. 983).
b) Usuel. [En parlant d'une pers.] Trait du caractère qui porte à dissimuler ses pensées, à mentir. Synon. hypocrisie, fourberie; anton. franchise, sincérité. Ce ne sont point ici, chère Adèle, de ces stupides louanges dont la fausseté des hommes abuse si souvent la vanité des femmes (HUGO, Lettres fiancée, 1821, p. 56). Un sourire gauche qui augmentait l'air de fausseté et presque de friponnerie naturel à sa physionomie (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 15). Ta fausseté, (...) ta fausseté absurde qui te fait persévérer à nier des choses que je sais (PROUST, Swann, 1913, p. 363) :
4. Louis XVI n'était pas faux : il était faible; la faiblesse n'est pas la fausseté, mais elle en tient lieu et elle en remplit les fonctions...
CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1948, p. 223.
B.— P. méton., vieilli. Chose fausse, assertion fausse. Synon. erreur et plus partic. mensonge. Croire, dire des faussetés. La plupart [des récits de voyage] sont écrits par des hommes sans lumières ni savoir, et sont remplis de faussetés et d'invraisemblances (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1757). Si ce qu'on m'a dit qu'elle [Fadette] est enceinte est une fausseté, nous le saurons bien, et nous la défendrons comme il faut (SAND, Pte Fad., 1849, p. 259). Je vous ai écouté sans vous interrompre (...) j'ai voulu voir jusqu'où vous portiez le talent d'inventer des histoires et de soutenir des faussetés (KOCK, Compagn. Truffe, 1861, p. 199) :
5. ... il me donna (...) un superbe certificat certifiant une fausseté, à savoir qu'il m'avait fait subir un nouvel examen pour mon admission à l'École polytechnique et que je m'en étais tiré supérieurement.
STENDHAL, H. Brulard, t. 2, 1836, p. 393.
Prononc. :[foste]. Étymol. et Hist. Ca 1120-50 falseté « mensonge » (Grant mal fist Adam, I, 100 ds T.-L.); ca 1165 « tromperie » (B. DE STE-MAURE, Troie, 1616, ibid.). Dér. de faux1, suff. -eté, d'apr. le b. lat. falsitas « fausseté, mensonge ». Fréq. abs. littér. :377. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 887, b) 301; XXe s. : a) 431, b) 425.

fausseté [foste] n. f.
ÉTYM. XIIe; falseté, v. 1120; bas lat. falsitas, de falsus. → Faux.
———
I
1 Caractère d'une chose fausse, contraire à la vérité. || Démontrer la fausseté d'une accusation. || Prouver la fausseté d'une nouvelle. || Fausseté d'un point de vue, d'une opinion, d'une théorie, d'une explication.
1 C'est tout ce que pourrait faire un homme qui serait assuré de la fausseté de cette nouvelle.
Pascal, Pensées, III, 194 ter.
2 Fausseté des philosophies qui ne discutaient pas l'immortalité de l'âme; fausseté de leur dilemme dans Montaigne.
Pascal, Pensées, III, 220.
2 a Caractère de ce qui est faux (I., B., 5.), de ce qui manque de justesse. || La fausseté d'une voix. || La fausseté d'une note.
3 (…) je vous entends aller et venir, rire, causer, chanter le Forgeron de la paix avec cette belle fausseté de voix qui est l'indice des consciences calmes (…)
Courteline, Boubouroche, Nouvelle, II.
b La fausseté d'un jugement, d'un raisonnement.
3 Absolt. Erreur. || Des faits empreints de fausseté (→ Arranger, cit. 5).
4 Ni la contradiction n'est marque de fausseté, ni l'incontradiction n'est marque de vérité.
Pascal, Pensées, VI, 384 (→ Contradiction, cit. 0.1).
———
II Ce qui est contraire à la franchise.
1 Vx. Caractère mensonger. || La fausseté d'une excuse (→ Convaincre, cit. 9).
5 Platon disait, bien à propos, qu'il n'appartenait qu'aux médecins de mentir en toute liberté, puisque notre salut dépend de la vanité et fausseté de leurs promesses.
Montaigne, Essais, II, XXXVII.
2 Vx. (Une, des faussetés). Parole, pensée qui constitue un mensonge. Imposture, mensonge, tromperie. || Une fausseté noire (→ Égorger, cit. 3). || Dire des faussetés.
6 (…) elle n'est point surintendante, et n'a point eu cent mille écus de pension; j'ai sur le cœur ces deux faussetés.
Mme de Sévigné, Lettres, 778, 2 févr. 1680.
6.1 À vous voir, il semble que vous soyez un homme de probité; cependant vous dites une horrible fausseté pour vous emparer d'un bien qui ne vous appartient pas.
A. Galland, les Mille et Une Nuits, t. I, p. 218.
3 Mod. (Littér. ou style soutenu). Défaut du caractère qui consiste à dissimuler ses pensées, ses intentions véritables, à dire des mensonges, pour en tirer parti. Déloyauté, dissimulation, duplicité, foi (mauvaise foi), fourberie, hypocrisie (→ Apparent, cit. 6). || Accuser une personne de fausseté. || Convaincre de fausseté, de perfidie. → Arracher, ôter le masque à quelqu'un.
7 Sans esprit et sans finesse, elle a pourtant une certaine fausseté naturelle, si l'on peut parler ainsi, qui quelquefois m'étonne moi-même, et qui réussira d'autant mieux, que sa figure offre l'image de la candeur et de l'ingénuité.
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre XXXVIII.
8 Oui ! la fausseté est aussi nécessaire à la femme que son corset, si par fausseté on entend le silence de celle qui a le courage de se taire, si par fausseté on entend le calcul nécessaire de l'avenir.
Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées, t. I, p. 200.
CONTR. Authenticité, exactitude, réalité, véracité, vérité; justesse. — Candeur, franchise, ingénuité, sincérité.

Encyclopédie Universelle. 2012.