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farci

farci, ie [ farsi ] adj.
XVIe; de farcir
1Rempli de farce. Tomates, courgettes, aubergines farcies. Chou farci. Cailles farcies.
2Fig. et péj. Rempli de. bourré , plein. « Nous autres, critiques, avons la tête farcie de tout ce qu'il nous faut lire et examiner » (Sainte-Beuve).
⊗ HOM. Farsi.

farci Participe passé de farcir.

farci, ie
adj.
d1./d Rempli de farce. Poisson farci.
d2./d Par ext. Fig., péjor. Farci de: rempli de. Un texte farci d'erreurs.

⇒FARCI, IE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de farcir.
II.— Emploi adj.
A.— [En parlant d'une viande, d'une volaille, d'un fruit, d'un légume] Garni de farce. Vous nous ferez un chou farci (LABICHE, Poudre aux yeux, 1861, I, 1, p. 297). La poule et le chapon farcis de mie de pain et d'oie confite (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 100) :
1. Ce pays est celui de la déesse Manducée. Les jambons, les poulardes farcies, les oies grasses, les canards obèses, les truffes, les gâteaux de millet et de maïs y pleuvent comme dans cette île où Panurge se trouvait si bien...
SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 30.
SYNT. Cochon, dinde, dindon, oie, perdreau, veau farci(e); dattes, olives, pommes de terre, tomates farcies.
Emploi subst. masc. Plat comportant une farce. Le farci, plat que l'on fait surtout dans le midi de la France, et que habituellement, on fait cuire dans la marmite, se prépare de différentes façons (MONT. 1967, p. 460).
P. ext., fam. Rempli jusqu'à saturation comme avec de la farce. Un petit sac de grosse toile, farci d'écus, se tenait debout à la droite du frère Adon (FABRE, Barnabé, 1875, p. 340). Une gare farcie d'Allemands et de policiers (MAURIAC, Bâillon dén., 1945, p. 409).
B.— Au fig.
1. [En parlant d'un écrit, de propos] Saturé de mots, de citations, de tournures sans cesse répétées. Un style travaillé, farci de métaphores incongrues (FLAUB. 1re Éduc. sent., 1845, p. 207). Très amusant avec son parler tout farci de mots latins et grecs (GONCOURT, Journal, 1892, p. 273) :
2. Pendant tout le temps que durèrent ses fonctions, il sut se composer un langage farci de lieux communs, semé d'axiomes et de calculs traduits en phrases arrondies qui, doucement débitées, sonnaient aux oreilles des gens superficiels comme de l'éloquence.
BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 50.
Spéc., LITT. [Au Moy. Âge] Épîtres, hymnes, pièces farci(e)s. Pièces burlesques dans lesquelles l'auteur mêlait soit les langues (latin, français, italien), soit les formes (prose et vers), soit les tons (sérieux et comique). Drames farcis : on appelle ainsi de petits drames dans lesquels, par égard pour l'auditoire et le populaire qui n'entendait pas le latin, on consentait à introduire une part de français (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 3, 1862, p. 363).
2. [En parlant d'une pers.] Imprégné, saturé d'une certaine forme de pensée ou de culture. Elle était lettrée, érudite, savante (...), farcie de latin, bourrée de grec, pleine d'hébreu (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 598). Ces grimauds frais émoulus du collège, encore tout farcis d'une science purement livresque et mal digérée (PAULHAN, Fleurs Tarbes, 1941, p. 203).
Prononc. :[]. Fréq. abs. littér. :134.

Encyclopédie Universelle. 2012.