fabuler [ fabyle ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1892 « raconter des choses fabuleuses »; déb. XVIe « dire en inventant »; répandu mil. XXe ; de fabulation
♦ Présenter comme réels des faits imaginés. ⇒ inventer . Jeune enfant qui fabule. ⇒ affabuler. « Mauvais coucheur, fabulant intarissablement autour de son mécontentement » (Barthes).
● fabuler verbe intransitif (latin fabulari) Imaginer des histoires fictives et les présenter comme réelles ; affabuler.
fabuler
v. tr. PSYCHO Se livrer à la fabulation.
⇒FABULER, verbe.
A.— Emploi trans. Construire (une œuvre) sous forme de fable, de récit d'imagination. Les « Six beautés sous les arbres », c'est le titre d'un livre charmant que M. André Tudesq a rapporté du Japon, et qui aurait bien perdu à être fabulé en roman (THIBAUDET, Réflex. crit., 1936, p. 156).
B.— Emploi intrans. Présenter comme réels des faits imaginés par l'esprit. Dès que le pauvre mignon est puni, c'est toujours à tort. On écoute le gosse, on ne cherche pas à savoir s'il ne fabule pas quelque peu (L'Œuvre, 27 mars 1941). D'abord livré à lui-même, l'esprit fabule, construit des fables qu'il confronte ensuite avec l'expérience (LACROIX, Marxisme, existent., personn., 1949, p. 53).
Rem. 1. On rencontre chez Mounier le part. prés. employé comme adj. Semi-convaincus, semi-fabulants, ces pécheurs publics (...) n'ont généralement pas assez d'étoffe pour commettre les puissantes fautes dont ils se vantent (Traité caract., 1946, p. 700). 2. Cf. la var. fabuliser, s.v. fable.
Prononc. :[] ou [fa-], (je) fabule [] ou [fa-]. Cf. fable. Étymol. et Hist. XVe s. emploi abs. manger, boire et fabuler (J. GERSON, La Mendicité spirit., f° 41 v°, éd. 1488 ds GDF.); début XVIe s. trans. « raconter, dire (en inventant) » (FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Brux., I, f° 107 v°, ibid.), attesté surtout au XVIe s. (GDF. et HUG.), sens répertoriés ds GUÉRIN 1892; 1946 intrans. « inventer, raconter des choses imaginaires » part. prés. adj. (MOUNIER, supra). Empr. au lat. fabulari « parler, causer, bavarder » et « inventer une histoire, une fable » (cf. TLL s.v.), refait sans doute au sens mod. en rapport avec fabulation. Fréq. abs. littér. :1. Bbg. QUEM. DDL t. 3.
fabuler [fabyle] v. intr.
ÉTYM. Déb. XVe, « dire en inventant »; « raconter des choses fabuleuses », 1892; répandu mil. XXe au sens mod.; de fabul(ation).
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♦ Didact. Psychol. Élaborer des fabulations. ⇒ Inventer. || Les enfants fabulent constamment. — Cour. ⇒ Affabuler (2.). || Certains, « plutôt que d'être honnêtes historiens, ont préféré fabuler » (Science et Vie, no 595, p. 68).
1 (…) il dresse un ensemble compliqué de signes destinés à faire comprendre qu'il incarne à bon droit l'image toujours divertissante du mauvais coucheur, fabulant intarissablement autour de son mécontentement.
R. Barthes, Mythologies, p. 16.
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fabulé, ée p. p. adj.
♦ Imaginé, inventé.
2 Véridique ou fabulée, la légende de Saïf Isaac El Héït hante de nos jours encore le romantisme nègre, et la politique des notables en maintes républiques.
Yambo Ouologuem, le Devoir de violence, p. 14.
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DÉR. Fabulant.
Encyclopédie Universelle. 2012.