exutoire [ ɛgzytwar ] n. m.
• 1767; du lat. exutus, p. p. de exuere « dépouiller »
1 ♦ Anc. méd. Ulcère artificiel destiné à entretenir une suppuration locale (cautère, moxa, vésicatoire).
2 ♦ (1825) Ce qui permet de se soulager, de se débarrasser (d'un besoin, d'une envie). Chercher un exutoire à qqch. ⇒ dérivatif. « Pour moi, j'ai un exutoire (comme on dit en médecine). Le papier est là, et je me soulage » (Flaubert). « Leur métier [des comédiens] est un exutoire par où s'épanche leur déraison » (Flaubert)(cf. Soupape de sûreté). — (Concret) « une possibilité d'expansion coloniale, exutoire pour une prolificité trop à l'étroit dans ses frontières » (A. Gide).
● exutoire nom masculin (latin exutum, de exuere, débarrasser) Ouverture pratiquée dans une voûte à ciel ouvert, ou tube qu'on y dispose pour faciliter l'écoulement des eaux. Cours d'eau évacuant les eaux d'un lac ou d'un étang. Moyen de se débarrasser de ce qui gêne, de ce qui fait difficulté : Cet article critique est un exutoire à sa colère. ● exutoire (difficultés) nom masculin (latin exutum, de exuere, débarrasser) Genre et orthographe Masculin, malgré la finale en -oire : « Pour moi, j'ai un exutoire (comme on dit en médecine). Le papier est là, et je me soulage»(G.Flaubert). ● exutoire (synonymes) nom masculin (latin exutum, de exuere, débarrasser) Moyen de se débarrasser de ce qui gêne, de ce...
Synonymes :
- dérivatif
exutoire
n. m.
d1./d Moyen de se débarrasser d'une chose; dérivatif à un sentiment violent. Trouver un exutoire à sa colère.
d2./d TRAV PUBL Endroit où s'évacuent les eaux d'un réseau d'assainissement.
⇒EXUTOIRE, subst. masc.
A.— MÉD. (anc.) et ART VÉTÉR. Abcès local provoqué et entretenu pour favoriser une suppuration locale. Établir, mettre, poser un exutoire :
• 1. ... établir un exutoire, soit vésicatoire, soit cautère, pour détourner au dehors et évacuer une partie de l'humeur, qui engorge la poitrine.
GEOFFROY, Méd. pratique, 1800, p. 135.
— P. métaph. Il [Rousseau] était lui-même l'exutoire par où s'échappait tout le pus d'un organisme pourri (MAURIAC, Grds hommes, 1949, p. 75).
B.— P. anal. Orifice, conduit servant à évacuer un trop-plein d'eau usée ou polluée ou d'eau de pluie. On atteignit le riez. C'est un égout à ciel ouvert, qui sert d'exutoire aux boues de Roubaix-Tourcoing et qui s'en va par l'Espierre rejoindre les eaux de l'Escaut (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 340).
— P. ext. Tout dispositif qui sert à écouler un excédent :
• 2. La circulation est devenue aujourd'hui une fonction primordiale de la vie urbaine. Elle demande un programme soigneusement étudié qui sache prévoir tout ce qui est nécessaire pour régulariser les débits, créer les exutoires indispensables et arriver ainsi à supprimer les embouteillages et le malaise constant dont ils sont la cause.
LE CORBUSIER, Charte Ath., 1957, p. 69.
— [P. anal. de processus] Expansion coloniale, exutoire pour une prolificité trop à l'étroit dans ses frontières (GIDE, Journal, 1943, p. 207) :
• 3. Machiavel considère certes que le grand nombre des hommes fait la force de l'État, mais admet la possibilité d'une surpopulation et la nécessité d'un exutoire colonial.
Hist. sc., 1957, p. 1603.
C.— Au fig. Activité qui sert à détourner un excès d'une énergie, d'un tempérament, d'un sentiment. Trouver son exutoire dans qqc. Leur métier [des comédiens] est un exutoire par où s'épanche leur déraison, ce besoin d'extravagance que nous avons tous, plus ou moins (FLAUB., Corresp., 1876, p. 378) :
• 4. De place en place, comme les cratères laissent échapper le feu central, les « machines parlantes » des cafés servaient d'exutoire au faux sentiment, au faux pathétique et au faux sublime que cette foule avait dans le cœur.
MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 830.
Prononc. et Orth. :[]. Cf. é-1. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1767 (J. AGATHANGE LE ROY, Essai sur l'usage et les effets de l'écorce de garou, ou traité des exutoires ds Dict. des sc. méd. par une société de méd. et de chir., s.v. exutoire, en note, pp. 363-364). Dér. sav. du lat. exutus, part. passé de exuere « débarrasser; dépouiller »; suff. -oire. Fréq. abs. littér. :42. Bbg. PAMART (P.). La Vie des mots. Vie Lang. 1968, p. 573.
exutoire [ɛgzytwaʀ] n. m.
ÉTYM. 1767; dér. sav. du lat. exutus, p. p. de exuere « dépouiller », et suff. -oire.
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1 Anc. méd. Ulcère artificiel destiné à entretenir une suppuration locale. ⇒ Cautère, moxa, vésicatoire; séton. || Les exutoires ne sont plus guère employés que dans l'art vétérinaire; la médecine moderne leur préfère les abcès de fixation (→ Dérivation).
2 (1870). Techn. Ce qui fait office de déversoir ou d'issue à qqch. d'embarrassant. || Égout (cit. 2) servant d'exutoire. || Exutoire de voûte : ouverture et canal de dérivation des eaux pratiqués dans une voûte à ciel ouvert.
0.1 Le cratère, c'est-à-dire la soupape de sûreté, existe, et le trop-plein des vapeurs et des laves s'échappera, comme il le faisait autrefois, par son exutoire accoutumé. — À moins que ces laves ne se frayent un nouveau passage vers les parties fertiles de l'île !
J. Verne, l'île mystérieuse, t. II, p. 762.
♦ Par anal. Ce qui sert à écouler un excédent. || Les colonies sont les exutoires des nations prolifiques (→ Expansion, cit. 4).
3 (1825). Fig. Plus cour., mais littér. ou style soutenu. Ce qui permet de se soulager, de se débarrasser (d'un besoin, d'une envie). ⇒ Dérivatif, sûreté (soupape de); fam. défouloir. || Avoir un exutoire (dans qqch.). || Trouver dans une activité un exutoire à sa passion (→ Épancher, cit. 18). || Cette activité servit d'exutoire à sa colère.
1 Pour moi, j'ai un exutoire (comme on dit en médecine). Le papier est là, et je me soulage.
Flaubert, Correspondance, 394, 1er juin 1853.
2 Haranguer l'espace est un exutoire. Parler tout haut et tout seul, cela fait l'effet d'un dialogue avec le dieu qu'on a en soi.
Hugo, l'Homme qui rit, Premier chapitre préliminaire, I.
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CONTR. Accès, entrée, fermeture. — Refoulement.
Encyclopédie Universelle. 2012.