Akademik

excommunication

excommunication [ ɛkskɔmynikasjɔ̃ ] n. f.
XIVe; escomination 1160; lat. ecclés. excommunicatio
1Peine ecclésiastique par laquelle qqn est retranché de la communion de l'Église catholique. excommunier. Excommunication de droit ( anathème) , de fait. Bulle d'excommunication lancée par le pape. Excommunication prononcée par l'évêque. Fulminer, lever une excommunication contre les hérétiques, les intégristes.
2Par anal. Exclusion d'un groupe, d'une société, d'un parti politique.

excommunication nom féminin (latin ecclésiastique excommunicatio, -onis) Exclusion d'un membre de la communauté religieuse à laquelle il appartient. Exclusion d'un groupe, d'un parti pour des raisons idéologiques. ● excommunication (difficultés) nom féminin (latin ecclésiastique excommunicatio, -onis) Orthographe Le substantif excommunication correspond au verbe excommunier, alors que communion correspond à communier. Remarque Excommunier a été refait sur communier, alors qu'excommunication est calqué sur le latin excommunicatio. ● excommunication (synonymes) nom féminin (latin ecclésiastique excommunicatio, -onis) Exclusion d'un membre de la communauté religieuse à laquelle il...
Synonymes :
- anathème
Exclusion d'un groupe, d'un parti pour des raisons idéologiques.
Synonymes :
- expulsion
- radiation

excommunication
n. f.
d1./d Sanction par laquelle l'autorité ecclésiastique sépare un chrétien de la communauté des fidèles.
d2./d Par ext. Exclusion d'un groupe.

⇒EXCOMMUNICATION, subst. fém.
RELIGION
A.— Sanction qui retranche quelqu'un d'une communauté religieuse :
1. Sous le coup de cette excommunication, l'exilé ne pouvait prendre part à aucune cérémonie religieuse; il n'avait plus de culte, plus de repas sacrés, plus de prières, il était déshérité de sa part de religion.
FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 254.
En partic., DR. CANON. Censure ecclésiastique réservée au souverain pontife ou aux évêques, excluant de la communion de l'Église des membres coupables de délits graves (notamment hérétiques et schismatiques). Bulle, sentence d'excommunication, fulminer, lever l'excommunication. Philippe Le Bel était menacé d'excommunication s'il refusait de laisser partir pour Rome les prélats français (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 81) :
2. ... l'évêque et le vice-inquisiteur le déclarent contumace et prononcent contre lui la sentence d'excommuninication qui est aussitôt rendue publique.
HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 107.
Excommunication majeure. Excommunication qui retranche entièrement de la communion de l'Église et de toute communion avec les fidèles (Ac.) Excommunication mineure. Celle qui interdit seulement l'usage des sacrements (Ac.). Excommunication ipso facto. Celle qui est encourue immédiatement après le délit. Les femmes! La règle est formelle, si elles mettent seulement le bout du pied dans la clôture d'une abbaye, elles sont frappées d'excommunication, ipso facto (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 125).
B.— P. anal. Exclusion d'une société, d'un parti, comportant privation des droits et avantages octroyés aux membres de cette société, de ce parti. La révolution triomphante doit faire la preuve par ses polices, ses procès et ses excommunications, qu'il n'y a pas de nature humaine (CAMUS, Homme rév., 1951, p. 307) :
3. Legendre, qui paraît fort au fait des circonstances et des phases de la querelle dont le dernier résultat fut l'excommunication académique de Furetière, avait été chargé sans doute par l'archevêque [M. de Harlay] de le mettre lui-même au courant de la question.
SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 6, 1863-69, p. 191.
C.— Au fig. Fait de rejeter, d'exclure quelque chose comme n'étant pas conforme à un modèle, à une éthique. Synon. condamnation. L'excommunication jalousement lancée par les peintres académiques contre [l'impressionnisme] (MAUCLAIR, Maîtres impressionn., 1904, p. 9) :
4. On connaît enfin l'excommunication de l'art prononcée par Tolstoï. Ces marbres de Vénus et d'Apollon, encore dorés par le soleil d'Italie, que Pierre le Grand avait fait venir dans son jardin d'été, à Saint-Pétersbourg, la Russie révolutionnaire a fini par leur tourner le dos.
CAMUS, Homme rév., 1951 p. 314.
Prononc. et Orth. :[]. Cf. é-1. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1195 escomunicatïon (AMBROISE, L'Estoire de la Guerre Sainte, éd. G. Paris, 1033, p. 28). 2. 1789 p. ext. excommunication civile (Point du Jour, IV, p. 271, n° CXLIV, 26 nov. ds BRUNOT t. 9, p. 627). Empr. au lat. chrét. excommunicatio « exclusion de la communauté chrétienne »; l'a. fr. a possédé une forme plus étroitement liée au rad. du verbe, escomenacïon (dep. 1175 B. DE STE-MAURE, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 13817 : escuminations XIIIe s. ds GDF. et T.-L.). Fréq. abs. littér. :111.

excommunication [ɛkskɔmynikɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. XIVe; escomination, 1160; lat. ecclés. excommunicatio, du supin de excommunicare. → Excommunier.
Sanction qui retranche qqn d'une société religieuse. || « L'excommunication était pratiquée par certains peuples de l'antiquité, les Juifs en particulier » (Dictionnaire des religions, P. U. F.). → Exil, cit. 4.
Spécialt. Peine ecclésiastique par laquelle qqn est retranché de la communion de l'Église catholique. Excommunier; censure, 1. foudre (de l'Église), glaive (spirituel). || Excommunication majeure. || Excommunication mineure. || Excommunication de droit ( Anathème; anathématisation), de fait (ipso facto). || Bulle d'excommunication lancée par le pape. || Excommunication prononcée par l'évêque. || Fautes graves, hérésies, crimes sanctionnés par l'excommunication. || À peine d'excommunication. || Encourir l'excommunication. || Fulminer, lancer, prononcer l'excommunication. || Sentence d'excommunication (→ Contumace; coupable, cit. 4). || L'aggrave seconde, fulmination solennelle qui jette l'anathème sur celui que l'excommunication n'a pas amené à soumission. || Lever une excommunication.
1 (…) l'excommunication, qui en effet n'est autre chose que la parole céleste armée de la censure qui vient du ciel, et une partie des plus essentielles de l'administration des sacrements, puisqu'assurément le droit d'en priver les fidèles ne peut appartenir qu'à ceux (les prêtres) qui sont aussi établis de Dieu pour les leur donner.
Bossuet, Hist. des Variations, VII, 48.
2 Cette cérémonie d'excommunication n'emportait pas encore (au moyen âge) l'idée qu'on voulut lui attacher depuis. On n'osait pas prétendre qu'un excommunié dût être privé de ses biens par la seule excommunication; mais on croyait rendre un homme exécrable, et rompre par ce glaive tous les liens qui peuvent attacher les hommes à lui.
Voltaire, Essai sur les mœurs, XXIII.
3 (…) ne retenant plus alors que les crimes dont la punition, prévue par le droit canonique, pouvait être prononcée par l'Église, il (le Promoteur) demande que Gilles soit frappé de la double excommunication, d'abord comme évocateur de démons, hérétique, apostat et relaps, ensuite comme sodomite et sacrilège.
Huysmans, Là-bas, p. 225.
Par anal. Exclusion (de qqn) d'un groupe, d'une société, d'un parti politique. Exclusion.
3.1 Jean arriva le soir chez les Lustaud comme à un supplice, où il devinait déjà pour le torturer les mains qui se retiraient à son approche, les yeux qui s'éteignaient ou s'animaient avec affectation pour autre chose, les dos qui se tournaient (…) le rire des gens qui le regardaient plus diabolique que le rire des démons qu'on entend parfois en rêve (…) enfin la figuration hideuse de cette sorte d'excommunication morale cent fois plus terrible que l'autre et où le snobisme, la bêtise ou la malveillance déploient naïvement pour faire souffrir le patient un génie où n'atteint ni le talent de la cruauté ni l'instinct de la folie où du moins l'on n'est plus soi-même.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 689.
4 La révolution triomphante doit faire la preuve par ses polices, ses procès et ses excommunications, qu'il n'y a pas de nature humaine.
Camus, l'Homme révolté, p. 307.
CONTR. Communion.
DÉR. V. Excommunicateur, excommunicatoire.

Encyclopédie Universelle. 2012.