excepter [ ɛksɛpte ] v. tr. <conjug. : 1> ♦ Ne pas comprendre dans. « je veux bien vous excepter de la règle générale; mais je n'excepterai que vous » (Laclos). ⇒ exclure. « si l'on excepte deux ou trois époques lumineuses et de très courte durée [...] en général les littératures vivent dans la décadence » (Benda). Tous les peuples, sans excepter celui-là. ⇒ 1. écarter, négliger, oublier. ⊗ CONTR. Comprendre, englober, inclure.
● excepter verbe transitif (latin exceptare, retirer à tout instant) Mettre quelqu'un, quelque chose à part, ne pas en tenir compte : Si l'on excepte Marie, tout le monde a compris l'allusion. ● excepter (homonymes) verbe transitif (latin exceptare, retirer à tout instant) ● excepter (synonymes) verbe transitif (latin exceptare, retirer à tout instant) Mettre quelqu'un, quelque chose à part, ne pas en tenir compte
Synonymes :
- écarter
- éliminer
- exclure
- retirer
Contraires :
- englober
- inclure
excepter
v. tr. Ne pas comprendre dans (un ensemble). énumérez tous les noms sans en excepter un seul.
⇒EXCEPTER, verbe trans.
Ne pas inclure dans un ensemble, dans une situation. Les passagers ont tous péri, cinq ou six exceptés (Ac. 1932). Les photographes n'oublièrent pas de faire le portrait de tous les habitants de l'île, sans excepter personne (VERNE, Île myst., 1874, p. 395). Si l'on excepte le très jeune âge, l'enfant n'est pas le primitif brutal et pervers que décrit Freud (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 682) :
• 1. ... à l'égard de mes congénères, morts ou vivants, je ne serais pas moins irréprochable, n'ayant d'obligation à aucun d'entre eux, vous excepté. Vous seul pouvez me demander compte du seul acte de violence que j'ai commis ...
BERNANOS, Imposture, 1927, p. 522.
— [Avec un compl. second. introduit par de, désignant l'ensemble considéré] Lorsqu'il en vient à Pascal, de Maistre l'excepte de l'anathème qu'il lance contre la médiocrité de ses amis (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 186). André (...) excepta de sa tolérance deux ou trois questions, sur lesquelles, selon lui, il n'était pas permis d'avoir un avis différent du sien (ROLLAND, J.-Chr., Maison, 1909, p. 1044) :
• 2. ... je voyais dans son œil, lorsqu'il glissait sur moi, se fixer brusquement comme une légère encoche, passer une ombre de gêne qui m'oblitérait, me sautait, m'exceptait de l'unisson de la joyeuse troupe...
GRACQ, Syrtes, 1951, p. 36.
Rem. Le verbe est souvent employé au part. passé dans des prop. participiales (cf. excepté prép.).
Prononc. et Orth. :[], [e-] ou [ekse-], (j')excepte [], [e-], [ekse-]. Cf. é-1. Ds Ac. 1694-1932. Conjug. Comparez (nous) exceptions [-] avec le subst. exception [-]. Étymol. et Hist. 1219 excepté prép. « à la réserve de » (Cart. de Cysoing, p. 104 ds GDF. Compl.); 1221 ou 1222 a. poit. part. passé adj. « non compris » (cité ds Chartes et documents poitevins du XIIIe s. en langue vulgaire, éd. Milan S. La Du, 407/1, 2 ds Z. fr. Spr. Lit. t. 84, p. 339 : exceptez les estans); 1267 excepter (Fontevr., Mestré, ch. LIV, A. M.-et-Loire ds GDF. Compl.); 1275-80 trans. (J. DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 6226 : je n'en excepte nes une). Empr. au lat. class. exceptare (fréquentatif de excipere « prendre, tirer de; excepter ») « retirer à tout instant ». Fréq. abs. littér. :341. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 926, b) 403; XXe s. : a) 247, b) 293. Bbg. FEUGÈRE (F.). La Volière de Marie de France. Déf. Lang. fr. 1970, n° 54, p. 10.
excepter [ɛksɛpte] v. tr.
ÉTYM. Fin XIIe; lat. exceptare « recevoir », pour servir de verbe à exception, fréquentatif de excipere. → Exciper.
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♦ Ne pas comprendre dans (un ensemble), ne pas inclure dans (une situation). || La mort n'excepte personne. ⇒ Épargner, pardonner (à). || Tous les peuples, sans excepter celui-là… ⇒ Écarter, négliger, oublier (→ Corporel, cit. 2). || Excepter un nom dans une liste. ⇒ Enlever, ôter, retrancher. || Si l'on excepte les quelques années d'après-guerre. ⇒ Côté (mettre de côté), excepté (→ A., ci-dessous), exception (à l'exception de), part (à part).
1 (…) je lui ai tout appris, jusqu'aux complaisances ! je n'ai excepté que les précautions.
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre CX.
2 (…) je veux bien vous excepter de la règle générale; mais je n'excepterai que vous (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre CXLVI.
3 Les clabauderies des autres journaux sont honteuses (j'excepte naturellement le Journal de Genève).
Gide, Journal, 5 janv. 1917.
4 (…) il semble bien qu'on puisse dire en regardant l'histoire que, si l'on excepte deux ou trois époques lumineuses et de très courte durée (…) en général les littératures vivent dans la décadence (…)
Julien Benda, la Trahison des clercs, p. 258.
♦ Excepter (qqch., qqn) de (qqch.), l'en exclure. || Excepter qqn de la règle générale, d'un blâme collectif. ⇒ Exclure, réserver.
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s'excepter v. pron.
♦ Se mettre en dehors de.
5 J'aurais bien cherché d'établir la règle pour les autres, en tâchant de m'en excepter; mais (…)
Rousseau, les Confessions, VI.
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excepté, ée p. p. adj. et prép.
A Adj. (XVIIe). Non compris (placé après le nom et accordé). || Il a terminé son courrier, ces deux lettres exceptées.
6 Meurent les protestants, les princes exceptés (…)
B Prép. (XIIIe; accordé avec le nom jusqu'au XVIe; de excepter). À l'exception de, en excluant (placé devant le nom). ⇒ Exclusion (à l'exclusion de), hormis, hors, part (à part), réserve (à la réserve de), sauf, sinon. || Tous furent découverts, excepté trois d'entre eux. || On peut connaître (cit. 4) tout excepté soi-même. || Excepté dans le cas où…
7 (…) et morts en terre gisent,
Excepté ceux qui les malheurs prédisent.
Clément Marot, Complainte, Déploration Florim. Robertet.
8 Il y a tout dans ce jeune homme, disaient les vieux officiers goguenards, excepté de la jeunesse.
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, XXXV.
9 Toutes, oui, je vous aime, oui, femmes, je vous aime :
— Excepté si par trop laides ou vieilles, dam !
Verlaine, Dédicaces, XXXIV.
♦ (Devant un inf. introduit par de ou à). || On leur permet tout excepté de ne pas réussir (→ Code, cit. 4). || Il a pensé à tout excepté à fermer à clé.
REM. Quand le groupe (nom ou pronom) duquel on excepte est précédé d'une préposition, on la répète après excepté : Je suis content de tous, excepté de vous. Il a donné des étrennes à tous ses employés, excepté au concierge. À l'époque classique, la règle ordinaire encore admise par Littré était d'éviter la répétition. De nos jours, cette règle donnerait matière à l'amphibologie : Nous sommes contents de tout le monde, excepté lui (« excepté de lui » ou bien « mais pas lui »).
10 Je crois bien que ce Lalli était un homme odieux, un méchant homme, si vous voulez, qui méritait d'être tué par tout le monde, excepté par le bourreau (…)
d'Alembert, Lettre à Voltaire, 23 juin 1766.
11 En somme, elles sont infidèles à leur époux avec le monde entier, excepté avec les hommes.
Giraudoux, Amphitryon 38, I, 5.
♦ ☑ Loc. conj. Excepté que. ⇒ Près (à cela près), si (si ce n'est que)…
12 Neptune envoya aussitôt une divinité trompeuse, semblable aux Songes, excepté que les Songes ne trompent que pendant le sommeil (…)
Fénelon, Télémaque, IX.
13 Quand on retranche autre chose que des choses et des êtres d'une somme donnée, presque toutes ces expressions se retrouvent, changées, s'il y a lieu, en conjonctions : Tout s'est bien passé, sauf que le petit a été un peu effrayé; — nous avons eu beau temps, excepté qu'il a un peu plu vers midi; — (…) En subordination, on se servait autrefois de fors que. On use aujourd'hui de sauf que, excepté que, si ce n'est que : Il a tout sacrifié, si ce n'est qu'il a voulu garder ce souvenir de ses parents.
F. Brunot, la Pensée et la Langue, p. 717.
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CONTR. Comprendre, englober, inclure.
Encyclopédie Universelle. 2012.