étuve [ etyv ] n. f.
1 ♦ Endroit clos dont on élève la température, pour provoquer la sudation. Étuve sèche : chambre qui n'est pas en contact avec la vapeur. Étuve humide : bain de vapeur, bain turc. ⇒ hammam, sauna. Étuve des thermes romains. ⇒ caldarium. — Chaleur d'étuve : chaleur humide, pénible à supporter. « une atmosphère d'étuve que je n'ai pas souvent retrouvée, même dans les pays équatoriaux » (Duhamel).
♢ Lieu où il fait très chaud. Quelle étuve ! ouvrez la fenêtre. ⇒ fournaise.
2 ♦ Appareil destiné à obtenir une température déterminée, supérieure à celle du milieu ambiant. ⇒ étuveur. Étuve à désinfection, à stérilisation, produisant une température supérieure à 100 oC. ⇒ autoclave. Passer la literie d'un malade à l'étuve. Étuve à culture microbienne, à température constante. Étuve pour dessécher les fruits (prunes, raisins). ⇒ séchoir.
● étuve nom féminin (latin populaire extupa, salle de bains, de extupare, remplir de vapeur, du grec tuphein, fumer) Nom donné autrefois aux établissements de bains. Chambre de bains dont on élève la température pour faire transpirer. Local où la température est très élevée et la chaleur humide. Appareil utilisé en microbiologie pour maintenir les cultures de microbes à température constante et donc faciliter leur développement. Appareil clos dans lequel une température élevée prédéterminée est entretenue afin d'opérer la désinfection ou la stérilisation d'objets divers. Tout appareil dans lequel on pratique l'étuvage industriel. Chambre dans laquelle on suspend les peaux lainées de mouton dans le procédé de délainage dit « à l'échauffe ». ● étuve (synonymes) nom féminin (latin populaire extupa, salle de bains, de extupare, remplir de vapeur, du grec tuphein, fumer) Chambre de bains dont on élève la température pour faire...
Synonymes :
- sauna
Local où la température est très élevée et la chaleur...
Synonymes :
- étouffoir
- four
Appareil utilisé en microbiologie pour maintenir les cultures de microbes...
Synonymes :
étuve
n. f.
d1./d Chambre close où l'on élève la température pour provoquer la sudation.
— Par exag. Lieu où règne une température élevée. Cette pièce est une étuve.
d2./d Appareil destiné à obtenir une température déterminée.
— étuve à désinfection, à stérilisation, qui produit une chaleur supérieure à 140 °C.
— étuve à incubation, où la température constante et voisine de 37 °C permet le développement de certaines bactéries.
|| TECH Petit four servant à sécher ou nettoyer certaines matières.
⇒ÉTUVE, subst. fém.
A.— Vx, au plur. Salle ou établissement de bains :
• 1. La plupart des grands seigneurs (...) ne s'étaient lavés ni rasés depuis six jours. Ordinairement, ils n'avaient jamais passé de temps si long sans aller aux étuves.
DRUON, Poisons couronne, 1956, p. 72.
B.— Lieu clos dont on élève à volonté la température pour provoquer la sudation. Étuve sèche (à chaleur sèche); étuve humide (où l'on fait pénétrer la vapeur d'eau); prendre un bain de vapeur dans une étuve :
• 2. ... le baigneur se dépouille de ses habits pour revêtir un pagne de coton; il chausse des sandales de bois, et on l'invite à passer dans la salle voisine. Il traverse clopin-clopant un petit cabinet chauffé à vingt degrés environ, et pénètre sans autre transition dans l'étuve. Au premier moment on est un peu suffoqué; on n'avait pas contracté l'habitude de respirer de la vapeur d'eau chauffée à cinquante degrés.
ABOUT, Grèce, 1854, p. 411.
— P. anal. Pièce, endroit où il fait trop chaud, où la chaleur est humide. Atmosphère, buée, chaleur, vapeur d'étuve :
• 3. Je l'ai amenée ici, parce que le paysage est un rideau vert. L'été, fournaise partout, est ici une simple étuve. On n'y rôtit pas, on y fond. C'est plus doux.
HUGO, Corresp., 1866, p. 559.
C.— Lieu clos ou appareil où l'on maintient une température plus ou moins élevée, avec ou sans vapeur d'eau, pour permettre certaines opérations. Faire sécher du bois, des peaux, du sucre, des grains, des fruits, du linge dans une étuve. On ne peut guère faire des pâtes d'abricots et de coings, des fruits glacés (...) si on n'a une étuve (AUDOT, Cuisin. campagne et ville, 1896, p. 516).
♦ Récipient destiné à maintenir les mets au chaud, à chauffer les plats :
• 4. ... elle souleva un des couvercles de l'étuve de melchior. C'était le côté des andouilles, des saucisses et des boudins. Le réchaud était froid, il n'y avait plus qu'une saucisse plate, oubliée sur la grille.
ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 668.
— Spéc., MÉD.
♦ Appareil dans lequel on entretient une température déterminée et constante pour la culture des microbes. Étuve à thermostat (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 8). Le liquide, après un bref séjour à l'étuve, se trouble et se peuple de microorganismes (J. ROSTAND, Genèse vie, 1943, p. 109).
♦ Étuve à désinfection, à stérilisation. Chambre ou enceinte métallique dans laquelle on entretient une chaleur élevée pour désinfecter ou stériliser. Passer du linge à l'étuve. Étuves municipales (MARTIN, DU G., Thib., Mort père, 1929, p. 1353). La verrerie et les instruments non tranchants sont stérilisés à l'étuve à sec (J. VERNE, Vie cellul., 1937, p. 19) :
• 5. Les poux de vêtement sont pires encore que les poux de corps.
— Faut passer les vêtements à l'étuve. Ou bien les tuer un à un.
QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 69.
Prononc. et Orth. :[ety:v]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [XIe s. judéo-fr. estuve (RASCHI Blondh.)]; 1176 « salle pour bains de vapeur » (CHR. DE TROYES, Cligès, 1145 ds T.-L.); 1680 « lieu clos à température élevée pour le séchage, la désinfection, etc. (ici, séchage des chapeaux) » (RICH.). D'un lat. vulg. extupa « pièce pour bains de vapeur » (cf. lat. stupa « id. », VIIIe-IXe s., Gloses de Cassel ds BARTSCH), dér. d'un lat. vulg. extupare, lui-même dér. avec préf. ex- d'un tupare, du gr. « fumer ». Ce dernier a prob. pénétré par Marseille ds les dial. de la Gaule méridionale antérieurement à la conquête romaine (cf. le -- gr. rendu par -p- donc à une époque où il était p aspiré, v. aussi enter); extupare et son dér. extupa se seraient formés dans le sud de la Gaule, extupa étant passé de là en Gaule du Nord (v. FEW t. 13, 2, pp. 458-459). Fréq. abs. littér. :133. Bbg. BRÜCH (J.). Fr. étuve (Badestube) und écrou (Schraubenmutter). Arch. St. n. Spr. 1923, t. 145, pp. 103-104. — BUGGE (S.). Étymol. rom. Romania. 1875, t. 4, pp. 354-355. — GARDETTE (P.). Mots massaliotes ds le bassin du Rhône. In : Actes du VIIe Congrès de Ling. rom. 1953. Barcelone. Barcelone, 1955, pp. 541-543. — WALT. 1885, p. 81. — WARTBURG (W. von). Die griechische Kolonisation in Südgallien und ihre sprachlichen Zeugen im Westromanischen. Z. rom. Philol. 1952, t. 68, pp. 1-48.
étuve [etyv] n. f.
ÉTYM. Fin XIe, estuve; du lat. pop. extupa, de extupare, du grec tuphein « fumer ».
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1 (1176). Vx. Salle, établissement de bains chauds. || Personne qui tenait une étuve. ⇒ Étuveur (vx).
1 Pour éviter les étuves communes, il s'allait laver en une pauvre étuve privée.
J. Amyot, Démétrius, 24.
2 (XVIe). Mod. Endroit clos dont on élève la température pour provoquer la sudation. || Étuve sèche : chambre qui n'est pas en contact avec la vapeur. || Étuve humide : bain de vapeur, bain turc, hammam, sauna. || Étuve, dans les thermes romains. ⇒ Caldarium. || Étuve à 40 °C.
1.1 Puis un nègre crépu, vêtu seulement d'une ceinture, le torse luisant, les membres musculeux, s'élança devant lui pour soulever une portière à l'autre extrémité, et Bertin pénétra dans la grande étuve, ronde, élevée, silencieuse, presque mystique comme un temple. Le jour tombait d'en haut, par la coupole et par des trèfles en verres colorés, dans l'immense salle circulaire et dallée, aux murs couverts de faïences décorées à la mode arabe.
Maupassant, Fort comme la mort, p. 284.
♦ Atmosphère, chaleur d'étuve : chaleur humide, pénible à supporter. || Buée, vapeur d'étuve après une averse (cit. 7) d'été. — Par compar. || Étouffer, suffoquer comme dans une étuve.
2 (…) cette continuelle chaleur d'étuve, qui ne cessait ni jour ni nuit, causait une fatigue particulière, autant intellectuelle que physique (…)
Loti, Matelot, XL.
3 Nous devions nous mouvoir dans une atmosphère d'étuve que je n'ai pas souvent retrouvée, même dans les pays équatoriaux.
G. Duhamel, la Pesée des âmes, XIII.
♦ Par métaphore :
3.1 (…) la découverte, le baptême, la fondation d'une ville, de centaines de villes aux identiques avenues de palmiers domestiqués, aux identiques nuits d'étuve (…)
Claude Simon, le Palace, éd. 10/18, p. 70.
♦ (1690). Lieu où il fait très chaud. || Quelle étuve ! Ouvrez la fenêtre. || C'est une étuve, ici.
3 (1680). Appareil destiné à obtenir une température déterminée, supérieure à celle du milieu ambiant. || Étuve à désinfection, à stérilisation, produisant une température supérieure à 100 °C. ⇒ Autoclave. || Passer les vêtements, la literie d'un malade à l'étuve. || Étuve à coagulation de sérum (près de 70 °C). || Étuve à culture microbienne, à température constante. || Étuve cylindrique de d'Arsonval. || Étuve à incubation. — Étuve électrique, étuve à gaz. — Étuve pour dessécher les fruits (prunes, raisins…). ⇒ Séchoir. || Étuve de corderie, où l'on goudronne les cordages. || Étuve où l'on soufre la laine. ⇒ Soufroir.
4 Cette baraque, c'est l'épouillage (…) Alors, à l'étuve ou au feu !
G. Duhamel, Récits des temps de guerre, V, t. II, p. 280.
➪ tableau Vocabulaire de la chimie.
♦ (1773). Mar. || Étuve à bordages : cylindre dans lequel les bordages subissent un bain de vapeur pour être assouplis.
➪ tableau Noms d'appareils.
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DÉR. Étuver.
HOM. Formes du v. étuver.
Encyclopédie Universelle. 2012.