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étirer

étirer [ etire ] v. tr. <conjug. : 1>
estirer « amener en tirant » 1250; de é- et tirer
I(XVIe) Allonger ou étendre par traction. détirer, distendre, élonger. Étirer les métaux ( laminer, tréfiler) , les cuirs et peaux, le verre. Corps qui peut être étiré sans se rompre. ductile, étirable. Par métaph. Notre amitié « ce lien que la séparation étire sans le rompre » (Colette). IIS'ÉTIRERv. pron.
1Se tendre, s'allonger. Nuages qui se déploient, s'étirent, s'effilochent.
Spécialt (étoffes) Le jersey, tissu qui s'étire. donner, prêter; stretch.
2(1808) Étendre ses membres. se détendre. S'étirer en bâillant. « j'étends les bras, je m'élargis, et je m'étire comme un homme qui s'éveille » (Sartre).
3Se prolonger, passer lentement. La journée s'étire, elle n'en finit pas.
⊗ CONTR. Comprimer, 2. contracter. Rétrécir. — Blottir (se), ramasser (se).

étirer verbe transitif (de tirer) Allonger ou étendre quelque chose par la traction : Étirer des métaux, du cuir. Disperser un groupe sur une grande longueur : L'accélération de la course a étiré le peloton. Étendre, allonger ses membres, son cou, etc., pour les décontracter, les délasser. Travailler une peau avec l'étire. Pratiquer une opération d'étirage. ● étirer (expressions) verbe transitif (de tirer) Banc à étirer, machine servant pour l'étirage des métaux. (Il se compose d'un bâti portant la filière d'étirage et d'un chariot entraîné par un dispositif à chaîne ou à crémaillère.) ● étirer (synonymes) verbe transitif (de tirer) Allonger ou étendre quelque chose par la traction
Synonymes :
- fileter
- tréfiler
Contraires :
- rétrécir
Disperser un groupe sur une grande longueur
Contraires :
- concentrer
Étendre, allonger ses membres, son cou, etc., pour les décontracter...
Contraires :
- contracter

étirer
v.
rI./r v. tr.
d1./d étendre, allonger en exerçant une traction. étirer une étoffe.
d2./d METALL Procéder à l'étirage de (une barre, un fil).
rII./r v. Pron.
d1./d S'allonger (en parlant de qqch). Ce chandail va s'étirer à l'usage.
d2./d Se détendre en allongeant les membres. S'étirer en bâillant.

⇒ÉTIRER, verbe trans.
A.— Allonger, étendre en exerçant une traction, une pression. Il fallait parachever la cuisson, et, une fois la pâte prête, l'étirer longuement pendant qu'elle durcissait (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p. 136). Elle étirait son mouchoir serré de sa main gauche, comme elle faisait dans les moments où elle voulait se contenir (POURRAT, Gaspard, 1931, p. 249) :
Ses cheveux repoussaient avec la sève forte et touffue des plantes marines sous les vagues tièdes du printemps. Je m'amusais souvent à en mesurer la croissance en les étirant roulés autour de mon doigt sur la taille galonnée de sa soubreveste verte.
LAMARTINE, Graziella, 1849, p. 263.
Étirer du linge. Cf. détirer. Le drap, qu'ils étiraient de leurs bras solides, battait comme une voile (ZOLA, Rêve, 1888, p. 76).
1. Spécialement
a) MÉTALL. Faire passer, à froid, une barre ou un tube à travers une filière pour augmenter sa longueur et diminuer sa section. Étirer du fer, du cuivre. Banc à étirer (cf. CHAMPLY, Nouv. encyclop. prat., t. 13, 1927, p. 106).
b) PEAUSS. Étirer les cuirs, les peaux. Ratisser avec l'étire (cf. ce mot infra rem. 2) pour donner une épaisseur uniforme (cf. BÉRARD, GOBILLARD, Cuirs et peaux, 1947, p. 111).
c) TEXT. Faire passer les fibres textiles, cardées et peignées, à l'étireuse (cf. ce mot infra dér. 2) de manière à obtenir un ruban homogène. Étirer du lin, du coton, du chanvre (cf. THIÉBAUT, Fabric. tissus, 1961, p. 88).
2. Emploi pronom. passif. S'allonger, s'étendre. C'était un grand désert sauvage, tout hérissé de plantes bizarres (...). Sous le jour discret des étoiles, leur ombre agrandie s'étirait par terre en tous sens (A. DAUDET, Tartarin de T., 1872, p. 69). Quelque chose de vieillot était venu sur le visage. (...) deux rides s'étiraient jusqu'à la bouche (MONTHERL., Songe, 1922, p. 157).
a) Spéc. [En parlant d'une étoffe, d'un tricot] Présenter une certaine élasticité. ,,Le jersey, tissu qui s'étire`` (ROB.).
b) Au fig., péj. [En parlant de choses abstr.] S'allonger de façon excessive. Le temps, l'après-midi s'étire. Mieux vaut rompre; nos relations s'étireraient, se termineraient dans les amertumes et les redites (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 172). J'ai compris que je faisais fausse route. Le récit s'étirait de dialogue en dialogue, avec une impardonnable complaisance (MARTIN DU G., Souv. autobiogr., 1955, p. LII).
B.— P. anal. [En parlant des membres engourdis] Déployer. Étirer ses bras, ses doigts. Toby-Chien se lève et étire longuement ses pattes de devant les coudes en dehors (COLETTE, Dialog. bêtes, 1905, p. 56). Les bras ballants, il étire par deux fois son grand corps que le travail à la bèche à plié (GIONO, Colline, 1929, p. 20).
Emploi pronom. réfl. indir. [Le compl. d'obj. dir. désigne une partie du corps] S'étirer les bras ou absol., en constr. réfl. dir. s'étirer. Déployer ses membres pour chasser le sommeil ou l'engourdissement. Il bâille, s'étire les membres, soupire. Ah! Qu'on est bien couché (FLAUB., Tentation, 1849, p. 423). Après les heures de couture, Paula Lescure s'étirait (DUHAMEL, Terre promise, 1934, p. 9).
Rem. 1. LITTRÉ, GUÉRIN 1892, ROB., Lar. Lang. fr. enregistrent étirable, adj. [En parlant d'un métal] Qui peut être étiré. Les produits fondus étirables, aciers et fers (CIZANCOURT, Acad. des sc. Comptes rendus, t. LVII, p. 317 ds LITTRÉ Suppl. 1877). 2. LITTRÉ, GUÉRIN 1892, DG, Lar. Lang. fr. enregistrent étire, subst. fém., peauss. Outil qui sert à étirer les peaux (cf. BÉRARD, GOBILLARD, Cuirs et peaux, 1947, p. 100).
Prononc. et Orth. :[], (j')étire []. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. Ca 1250 « amener (quelqu'un) en tirant » (Doon de Mayence, éd. A. Schweighaeuser, 8804); 1588 « allonger, étendre en tirant » ici fig. (MONTAIGNE, Essais, éd. A. Thibaudet, liv. II, ch. XII, p. 594); 1808 pronom. « étendre les membres pour en rétablir la souplesse » (BOISTE). Dér. de tirer; préf. é2-. Fréq. abs. littér. :491. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 18, b) 571; XXe s. : a) 1 024, b) 1 147.
DÉR. 1. Étirage, subst. masc. technol. Action d'étirer. a) Métall. Étirage des métaux; étirage à la filière, au laminoir (cf. Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 190). b) Peauss. L'odeur musquée des ateliers d'écorchement, d'écharnement et d'étirage des peaux se mêlait aux relents du poisson séché et battu (MORAND, Folle amour., 1956, p. 22). c) Text. Étirage des textiles dans les filatures (ROB.; cf. BOUILLET 1859). d) Verrerie. Procédé de fabrication continue du verre à vitre à partir du verre fondu. Pour amorcer l'étirage, on fait adhérer le verre qui vient de jaillir à une sorte de herse en fer (C. DUVAL, Verre, 1966, p. 66). []. Ds Ac. 1932. 1re attest. 1812 (HASSENFRATZ, Sidérotechnie, III, 223 ds DG); du rad. de étirer, suff. -age. 2. Étireur, euse, adj. et subst., technol. a) Emploi adj. Qui sert à étirer. Cylindre étireur. b) Emploi subst. Personne qui étire des métaux, des peaux, des matières textiles, à la main ou par l'intermédiaire d'une machine. Étireur ou tireur d'or (LITTRÉ); étireur de peaux, de coton (Lar. 19e). Machine à étirer les métaux, les matières textiles, le verre. Cf. filière, laminoir, tréfileuse; banc à étirer (cf. banc II C 2). Cyrus Smith n'ayant à sa disposition ni cardeuses, ni peigneuses, ni lisseuses, ni étireuses, ni retordeuses, ni « mule-jenny », ni « self-acting », pour filer la laine, ni métier pour la tisser, dut procéder d'une façon plus simple (VERNE, Île myst., 1874, p. 311). [], fém. [-ø:z]. 1res attest. 1812 subst. masc. « cylindre étireur » (HASSENFRATZ, Sidérotechnie, IV, 191 ds DG), 1845 « celui qui étire l'or » (BESCH.); du rad. de étirer, suff. -eur2.

étirer [etiʀe] v. tr.
ÉTYM. 1250, estirer « amener en tirant »; de é-, et tirer.
1 (1588). Allonger ou étendre par traction, en rétrécissant. Allonger, détirer, distendre, élonger, étendre, tirer. || Étirer les métaux ( Amincir, dégrosser, laminer, tréfiler), les textiles, les cuirs et peaux, le verre. Étirage. || Corps qui peut être étiré sans se rompre. Ductile, étirable.
0.1 Le fer, préalablement préparé en longues et minces tiges, dont les extrémités avaient été amincies à la lime, ayant été introduit dans le grand calibre de la filière, fut étiré par l'arbre de couche, enroulé sur une longueur de vingt-cinq à trente pieds, puis déroulé et représenté successivement aux calibres de moindre diamètre.
J. Verne, l'île mystérieuse, t. II, p. 559 (1874).
Par métaphore :
1 (…) c'était elle qui décida que notre amitié s'élargirait jusqu'à devenir ce lien que la séparation étire sans le rompre (…)
Colette, l'Étoile Vesper, p. 123.
2 Étirer ses bras, ses jambes. || S'étirer les jambes (→ ci-dessous, v. pron., 2.).
——————
s'étirer v. pron.
1 Sujet n. de chose. || Fil qui s'étire sur les fuseaux, se déroule et se tend.
2 (…) elle (la laine) s'étalait en nappes grumeleuses sur les rouleaux de leurs cardes, elle s'étirait sur les fuseaux, elle courait sur leurs métiers, elle les enrichissait et les appauvrissait par ses hausses et ses baisses imprévisibles.
A. Maurois, le Cercle de famille, I, V.
Nuages qui se déploient, s'étirent, s'effilochent.
(Étoffes). Devenir plus long à l'usage. Donner, prêter. || Le jersey, tissu qui s'étire.
2 (1808). Sujet n. d'être animé. Étendre ses membres pour en rétablir la souplesse, l'élasticité. Détendre (se). || S'étirer en bâillant. || Chat, chien (cit. 20) qui s'étire (→ Détendre, cit. 10).
3 Ayant même, presque aussitôt, perdu de vue la cause principale de mon réveil, je m'étirai voluptueusement, dans une complète inconscience de la situation.
Villiers de l'Isle-Adam, Contes cruels, « L'intersigne ».
4 Un vieux petit fox-terrier point son museau grisonnant, se dresse sur ses pattes de derrière et s'étire contre sa maîtresse.
P. Mac Orlan, le Quai des brumes, p. 188.
5 (…) regardez-moi (…) j'étends les bras, je m'élargis, et je m'étire comme un homme qui s'éveille, j'occupe ma place au soleil, toute ma place.
Sartre, les Mouches, II, I, III.
3 Fig. Se prolonger excessivement dans le temps. || Cours qui s'étire. || Journée qui s'étire, qui n'en finit pas.
——————
étiré, ée p. p. adj.
|| Métal étiré. || Tissu étiré.
6 (…) elle s'affala sur le gazon, elle fut sur le dos, tout étirée, les bras en croix, les jambes écartées, plate comme une chose pas humaine.
Montherlant, le Songe, IV.
Phonét. Se dit des voyelles prononcées avec les lèvres étirées (par oppos. à arrondi). || Ex. : [i, e, ɛ, a] en français. On dit aussi écarté.
CONTR. Comprimer, contracter. — Rétrécir. — Blottir (se), pelotonner (se), ramasser (se).
DÉR. Étirable, étirage, étire, étirement, étireur.

Encyclopédie Universelle. 2012.