Akademik

établi

1. établi [ etabli ] n. m.
XVe; establie n. f. du XIIIe au XVIe; du p. p. de e(s)tablir
Table massive sur laquelle on dispose, on fixe la pièce, l'ouvrage à travailler. Établi de menuisier. Équipement d'un établi (étau, griffe, valet, râtelier, presse, coffre). établi 2. établi, ie [ etabli ] adj.
• de établir
1Installé. « cet homme que l'on croyait solidement établi dans le pays » (Loti). Solide, stable. Une réputation bien établie, bien assise.
Stable, durable. Usage, préjugé établi. enraciné, solide. Vérité établie, démontrée. ⇒ avéré, certain, sûr. C'est un fait établi.
2En place. Le gouvernement établi, au pouvoir. Les institutions, les lois, les coutumes établies, l'ordre établi, en vigueur. ⇒ establishment. « les mécontents cherchaient par des conspirations à renverser l'ordre établi » (Renan).
⊗ CONTR. Fragile, 1. incertain, menacé. Renversé.

établi nom masculin (de établir) Table de travail utilisée pour diverses opérations, notamment l'ajustage, et sur laquelle est généralement fixé un étau.

établi, ie
adj. Fixé, instauré. Des usages établis.
|| Par ext. En place. L'ordre établi.
————————
établi
n. m. Table robuste qui sert de plan de travail dans divers métiers manuels. établi d'ébéniste.

I.
⇒ÉTABLI, subst. masc.
A.— Table longue et étroite, recouverte d'un plateau épais, lourd et solidement fixé, sur laquelle travaillent certains ouvriers (menuisier, serrurier, etc.). Un vieux (...) menuisier de son état (...) se tenait toujours assis à sa porte tandis que les jeunes, ses fils, rabotaient aux établis (LOTI, Pêch. Isl., 1886, p. 30). Le mouleur (...) se tient debout devant son établi. C'est une table qui porte, en avant, du sable fin, criblé (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 195).
B.— ,,Table large et haute, sur laquelle travaillent les tailleurs, les jambes croisées, et sur laquelle aussi ils coupent les étoffes et repassent les coutures`` (JOSSIER 1881; attesté ds Ac., Lar. Lang. fr.). Un ouvrier tailleur, à croupetons sur son établi, agitait (...) de longs ciseaux (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p. 22).
Prononc. et Orth. :[etabli]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. V. établir. Fréq. abs. littér. :164.
II.
⇒ÉTABLI, IE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de établir.
II.— Emploi adj.
A.— [Correspond à établir I]
1. [En parlant d'un inanimé concr.] Qui est installé, fixé de manière stable. Les câbles [concentriques] (...) bien établis, donneraient toute garantie (HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Exploitation mines, 1905, p. 648).
2. [En parlant d'un inanimé abstr.]
a) Qui a des bases solides, qui est sûr. La fortune du vieux passe pour considérable, une des plus notables de France, des plus sûrement établies (ARNOUX, Crimes innoc., 1952, p. 267).
b) Qui est en place, en vigueur. Gouvernement, pouvoir, régime établi. On est enclin [dans les pays germaniques] à respecter l'ordre établi (TAINE, Philos. art, t. 2, 1865, p. 43). L'intérêt général recommandait l'opportunisme aux fidèles de l'église établie (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 75).
c) Qui est entré dans l'usage, qui est ancré dans les mœurs. Coutumes, préjugés établi(e)s. L'idée d'une mort conforme aux usages établis l'effrayait moins (GIRAUDOUX, Siegfried et Lim., 1922, p. 284). Respectueuse et docile soumission aux principes établis (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 232).
3. [En parlant d'une pers.]
a) Vieilli. Qui est installé dans un lieu, en vue d'y séjourner pour une période relativement longue :
1. Il était convenu que Madeleine irait d'abord se fixer à Nièvres, puis qu'elle reviendrait achever l'hiver à Paris. Quant à nous, nous devions nous y rendre directement, de manière qu'elle nous y trouvât déjà établis et dans des habitudes de travail...
FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 129.
b) Qui possède une bonne situation professionnelle, qui est bien installé dans la vie. Il est un homme établi, rangé, casé, renté, pour tout dire : bon à marier (FRANCE, Bonnard, 1881, p. 313). Paulina était donc précédée dans la société par trois frères établis et riches qu'elle n'aimait point (JOUVE, Paulina, 1925, p. 22).
Les gens établis. Les gens occupant un rang élevé dans la hiérarchie sociale et qui profitent largement de l'ordre social en place. Après tout, les gens établis et moi, nous avons des intérêts communs. Je suis établi comme eux; il faut que cela dure (RENAN, Drames philos., Caliban, 1888, III, 3, p. 65).
B.— [Correspond à établir II; en parlant d'un inanimé abstr.]
1. Qui a fait l'objet d'une mise au point, qui a été obtenu par le calcul, la réflexion. Prix spécialement déterminé dans les barèmes établis (Nav. intér. Fr., 1952, p. 19) :
2. Les élèves, aidés par leurs professeurs et leurs maîtres d'études, peuvent établir eux-mêmes le calendrier de leurs travaux. De toutes façons, comme en 6e et en 5e, l'emploi du temps établi sera finalement affiché et communiqué aux familles des externes.
Encyclop. éduc., 1960, p. 132.
2. P. ext. Qui est démontré, prouvé. Voilà un point bien établi (Ac. 1932). Quantité de résultats qui passaient pour établis ont cessé de le paraître (SAINTE-BEUVE, Cahiers, 1869, p. 34). Un autre fait établi étaient l'augmentation de la température en profondeur (FURON, R. gén. sc., t. 63, 1956, p. 37).
Fréq. abs. littér. :3 670. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 7 450, b) 4 858; XXe s. : a) 3 442, b) 4 577.

établi [etabli] n. m.
ÉTYM. XVe; establie, n. f., du XIIIe au XVIe; p. p. de e(s)tablir.
1 Table massive sur laquelle on dispose l'ouvrage à travailler, dans les métiers du bois, du métal. || Établi de menuisier, de serrurier. || Un établi, avec un étau, un marteau, des limes (→ Outil, cit. 3). || Établi portatif. Bidet (II., 2.).
Le lieu, l'atelier où se trouve l'établi. || Travailler dans son établi.
2 (1690). Techn. Haute table sur laquelle les tailleurs s'asseyaient, jambes croisées, pour travailler.
0 Un ouvrier tailleur, à croupetons sur son établi, agitait, avec des soupirs et des claquements de mandibule, de longs ciseaux (…)
Duhamel, le Désert de Bièvres, II, p. 23.
HOM. P. p. de établir.

Encyclopédie Universelle. 2012.