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estoc

estoc [ ɛstɔk ] n. m.
• v. 1176; de l'a. v. estochier estoquer
1Vx D'ESTOC : avec la pointe de l'épée. Loc. Frapper d'estoc et de taille : frapper, se battre avec la pointe et le tranchant de l'épée (c'est-à-dire par tous les moyens, avec énergie).
2(1446) Anciennt Grande épée droite. « les soudards dont l'estoc bat les hanches » (Hugo).

estoc nom masculin (de estoquer) Épée d'armes frappant de pointe (XVe-XVIe s.). Vieux. En escrime, coup porté par la pointe de l'arme. ● estoc (difficultés) nom masculin (de estoquer) Prononciation [ɛ ;&ph103; ;&ph104; ;ɔ ;&ph95; ;], en faisant entendre le c final comme dans l'onomatopée toc. Frapper d'estoc et de taille. ● estoc (expressions) nom masculin (de estoquer) Frapper d'estoc et de taille, en se servant de la pointe et du tranchant d'une arme blanche.

estoc
n. m. Frapper d'estoc et de taille, de la pointe et du tranchant.

I.
ESTOC1, subst. masc.
ARMES ANC. Épée longue et acérée. Ces coups d'épieux, ces coups d'estocs, ces coups de piques (HUGO, Année terr., 1872, p. 192).
P. méton. Pointe d'une épée. Frapper d'estoc et de taille. Frapper de la pointe et du tranchant (cf. Jeux et sp., 1968, p. 1430).
Au fig., fam. et vx. Pointe de l'esprit; sagacité. On dit d'un homme spirituel : il a de l'estoc (LARCH. 1872, p. 128).
Prononc. et Orth. :[]. Enq. : /estok/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1176-81 ferir d'estoc « (frapper) avec la pointe de l'épée » (CHR. DE TROYES, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 848); 2. ca 1470 « épée droite et longue » (O. DE LA MARCHE, Mémoires, p. 411 ds GAY). 1 prob. déverbal de estochier, estoquer, v. BL.-W.3-5; FEW t. 17, p. 244; EWFS2; 2 prob. empr. à l'a. prov. estoc, de même sens (ca 1300, Vida de sant Honorat ds RAYN. t. 3, p. 220b), lui-même lexicalisé à partir des loc. colp d'estoc, ferir de l'estoc (cf. RAYN., loc. cit.; LEVY (E.). Prov. t. 3, p. 329), que l'a. prov. a dû prendre à l'a. fr (FEW t. 17, p. 244, note 8). Fréq. abs. littér. :26.
II.
⇒ESTOC2, subst. masc.
A.— EAUX ET FORÊTS. Tronc d'arbre. Couper un arbre à blanc estoc. Le couper à fleur de terre jusqu'à la souche (cf. Ac.). Couper une forêt, faire une coupe à blanc estoc. En couper tout le bois, sans y laisser de baliveaux (cf. Ac.).
B.— Au fig. Souche, origine d'une famille. L'héraldique vient ici au secours du généalogiste en départageant les personnes d'estoc différent (Hist. et ses méth., 1961, p. 737). Personne de bon estoc. De bon lignage. Transmission par double estoc. Du côté paternel et maternel.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. 1174-76 « souche, tronc d'arbre » (G. DE PONT-STE-MAXENCE, S. Thomas, 4818 ds T.-L.); 2. 1283 « origine d'une famille, ascendance » (PH. DE BEAUMANOIR, Coutumes de Beauvaisis, éd. A. Salmon, 1365). De l'a. b. frq. stok « souche, tronc d'arbre », cf. l'a. h. all. stoc « id. » (GRAFF t. 6, col. 630), all. Stock « id.; bâton ». Fréq. abs. littér. :2.

1. estoc [ɛstɔk] n. m.
ÉTYM. V. 1190, francique stok (cf. all. Stock « bâton »), avec infl. de l'ital. stocco « perche » et par anal., « épée ».
1 Techn. (eaux et forêts). Souche. || Couper un arbre à blanc-estoc, au ras de la souche. || Faire une coupe à blanc-estoc. Blanc-estoc.
2 (V. 1470). Vx. Souche, extraction, race. — ☑ Loc., vx. De son estoc : de son propre chef.
COMP. Blanc-estoc.
HOM. 2. Estoc; formes du v. estoquer.
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2. estoc [ɛstɔk] n. m.
ÉTYM. V. 1176, ferirfrapper ») d'estoc; de l'anc. franç. estochier, v. 1170; moy. néerl. stoken, de même origine que 1. estoc.
1 Anciennt. Épée droite et longue, bonne pour les coups de pointe.
1 Une espèce d'enfant au teint rose, aux mains blanches, Que d'abord les soudards dont l'estoc bat les hanches Prirent pour une fille habillée en garçon.
Hugo, la Légende des siècles, X, « Aymerillot ».
2 Vx ou techn. || Armes d'estoc, destinées aux coups de pointe. || Le fleuret, arme d'estoc. || Le sabre, arme d'estoc et de taille. — ☑ Loc. (mod.). Frapper d'estoc et de taille, avec la pointe et le tranchant de l'épée.
2 (…) il frappait d'estoc et de taille sur un grand Espagnol.
A. de Vigny, Cinq-Mars, IX, p. 309.
DÉR. Estocade, estoquer.
HOM. 1. Estoc; formes du v. estoquer.

Encyclopédie Universelle. 2012.