entortillement [ ɑ̃tɔrtijmɑ̃ ] n. m.
• 1361; de entortiller
♦ Fait de s'entortiller (autour d'une chose); état d'une chose entortillée. L'entortillement du lierre, de la vigne. — On dit aussi ENTORTILLAGE , 1863 .
● entortillement ou entortillage nom masculin Action d'entortiller, de s'entortiller ; fait d'être entortillé, emmêlé : L'entortillement du chèvrefeuille autour d'un arbre.
entortillement ou entortillage
n. m. Action de s'entortiller; état de ce qui est entortillé.
⇒ENTORTILLAGE, subst. masc.
A.— Rare. Action d'entortiller (quelque chose). On se servait, pour les entortillages des catapultes, de tendons pris au cou des taureaux ou bien aux jarrets des cerfs (FLAUB., Salammbô, t. 2, 1863, p. 91).
B.— P. méton. Manière dont une chose est entortillée; ce qui est entortillé. L'entortillage de la treille. Synon. entortillement. Aux extrémités de la traverse s'élevaient deux chapiteaux qui contenaient un entortillage de crins (FLAUB., Salammbô, t. 2, 1863 p. 77).
C.— Au fig., usuel. [En parlant de l'expression, du lang.] Complication, obscurité prétentieuse du discours. Style plein d'entortillages. Synon. emberlificotage, circonlocution. Hé! bien, mon cher, les entortillages du premier annoncent une œuvre faite à Angoulème (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 268). J'ai pu m'étonner des précautions, des entortillages dont Sainte-Beuve accommodait la vérité (ZOLA, Doc. littér., Sainte-Beuve, 1881, p. 250) :
• « J'ai trouvé, ai-je dit à Ampère, un grand défaut au discours du Père Aubry. C'est l'entortillage de capucinades dont il l'a farci... »
DELÉCLUZE, Journal, 1825, p. 135.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1. 1754, 13 févr. « contorsion dans l'expression; manque de simplicité » (M. DU DEFFAND, Lettre à Mademoiselle de Lespinasse ds RITTER, Les Quatre dict. fr., p. 410 : Vous serez sans prétention et sans entortillage); 2. 1863 un entortillage de crins (FLAUB., op. cit., p. 77). Dér. du rad. de entortiller; suff. -age. Fréq. abs. littér. :7. Bbg. RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 410.
entortillage [ɑ̃tɔʀtijaʒ] n. m.
ÉTYM. 1754; de entortiller.
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1 (Abstrait). Ce qui, dans un discours ou un écrit, est entortillé. ⇒ Artifice, équivoque, préciosité, subtilité. || L'entortillage de son style. — Des entortillages de style.
1 Je rentre dans la lice, armé de mes seuls principes et de la fermeté de ma conscience, et je prie tous ceux de mes adversaires qui ne m'entendront pas de m'arrêter, afin que je m'exprime plus clairement; car je suis décidé à déjouer tous les reproches tant répétés d'évasion, de subtilité, d'entortillage.
Mirabeau, Collection, t. III, p. 358.
2 Son style est le plus parfait modèle du mauvais goût; c'est l'entortillage le plus fatigant, l'enluminure la plus fade.
2 (1863, Flaubert : un entortillage de crins). Rare. Action d'entortiller; entortillement; son résultat. Manière dont une chose est entortillée.
3 (…) Georges, et Blum, finissant par se fourrer entre les lèvres un mince, et plat, et informe entortillage de papier entourant plus de bourre d'étoffe et de débris de toutes sortes que de tabac (…)
Claude Simon, la Route des Flandres, p. 103.
Encyclopédie Universelle. 2012.