ensouple [ ɑ̃supl ] n. f. ♦ Techn. Cylindre d'un métier à tisser, sur lequel on monte la chaîne.
● ensouple nom féminin (bas latin insubulum) Rouleau sur lequel on enroule la chaîne d'un tissu et qui est monté directement sur le métier à tisser. Métier de brodeur constitué par des lattes de bois encastrées dans des colonnes, qu'elles traversent. Chacun des deux rouleaux des métiers de haute ou basse lisse.
⇒ENSOUPLE, subst. fém.
TECHNOL. (tiss.). Cylindre d'un métier à tisser au tour duquel est enroulée la chaîne du tissu. Métier à double ensouple. La nouvelle disposition de l'enroulement du tissu fabriqué et de l'ensouple de chaîne qui sont superposés et se trouvent dans la partie arrière du métier (THIÉBAUT, Fabric. tissus, 1961, p. 185) :
• Vois cette étoffe aussi qui est l'ouvrage de tes mains, les coups un à un de l'ensouple et ce dessin d'animaux.
CLAUDEL, Les Choéphores, 1920, p. 922.
— P. ext. Second cylindre d'un métier à tisser sur lequel s'enroule le tissu. Le tisserand (...) reçoit sans cesse dans l'estomac le contre-coup des mouvements du balancier par l'ensouple sur lequel l'étoffe s'enroule à mesure qu'elle avance (FLAUB., Corresp., 1868, p. 403).
Rem. 1. On dit aussi ensuble ou ensuple. Et il introduisait les lattes dans les mortaises des ensubles (ZOLA, Rêve, 1888, p. 42). 2. ,,On donne aussi le nom d'ensuples aux rouleaux du métier à broder`` (CHESN. 1857).
Prononc. :[] Étymol. et Hist. Fin XIe s. judéo-fr. ensobles (RASHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p. 47); ca 1170 cume suble [ou cum esuble?] (Rois, éd. E. R. Curtius, II, 21, 19; var. ms. XIIIe s. ds GDF. Compl. : une essouble; v. T.-L., s.v. soble); 1549-57 ensouple (HABERT, Metamorph. d'Ovide, 326 ds HUG.). Du b. lat. insubulum (Isidore de Seville, VIe-VIIe s.) « ensouple de tisserand »; ensouple par rapprochement avec souple. Fréq. abs. littér. :4. Bbg. DUBUC (R.). Ét. terminol. sur certains termes de text. Banque Mots. 1973, n° 6, p. 191. — STEMPEL (W.-D.). Zur Problematik nichtlateinischer Suffixe im Romanischen. In : Vermischte Beiträge. I. Heidelberg, 1968, p. 157.
ÉTYM. 1557; ensobles, fin XIe; avec infl. de souple; du bas lat. insubulum; de in-, et lat. class. subula « alène ».
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♦ Technique.
1 Cylindre d'un métier à tisser, sur lequel on monte les fils de chaîne. || Ensouple des brodeurs : machine sur laquelle les brodeurs travaillent.
0 Il avait posé les deux ensubles sur la chanlatte et sur le tréteau, bien en face, de façon à placer de droit fil la soie cramoisie de la chape, qu'Hubertine venait de coudre aux coulisses.
Zola, le Rêve, p. 18.
2 Ensoupleau.
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DÉR. Ensoupleau.
Encyclopédie Universelle. 2012.