enharmonique [ ɑ̃narmɔnik ] adj.
• XIVe; bas lat. d'o. gr. enharmonicus
1 ♦ Mus. anc. Qui procède par quarts de ton. Genre enharmonique.
2 ♦ (1755) Se dit de notes de noms distincts et de caractères harmoniques différents (⇒ comma), qui sont représentées dans les instruments à son fixe (piano...) par un son unique intermédiaire. Do dièse et ré bémol sont enharmoniques.
● enharmonique adjectif (grec enarmonikos, harmonieux) Relatif à l'enharmonie. ● enharmonique (expressions) adjectif (grec enarmonikos, harmonieux) Notes enharmoniques, notes formant l'enharmonie.
⇒ENHARMONIQUE, adj.
MUSIQUE
A.— [Dans l'Antiq. gr.] Qui progresse par quarts de ton. Genre enharmonique. L'un des trois genres de la musique grecque dans lequel chaque tétracorde de l'échelle modale est composé de deux quarts de ton et d'une tierce majeure. Une gamme dorienne appartiendra au genre enharmonique, chromatique, diatonique, (...) selon que les 2 tons 1/2 de son tétracorde se décomposeront de l'une des manières suivantes : 2 + 1/4 + 1/4 (...) etc. (LALOY, Aristoxème, 1904, p. 83).
— Emploi subst. Pour passer du diatonique à l'enharmonique (BOUASSE, Cordes et membranes, 1926, p. 368).
B.— [Dans la mus. mod.] Qui diffère d'un comma; de même hauteur pour les instruments à sons fixes (orgue, piano etc.). Notes, gammes, tons, modulations enharmoniques. Ces transitions enharmoniques se répètent à satiété (BALZAC, Gambara, 1837, p. 88). L'andante de ce morceau (...) présente quelques modulations enharmoniques (BERLIOZ, Souv. voy., 1869, p. 100).
— Emploi subst. Si, do, do, ré et leurs enharmoniques (...) soit 12 notes (LALLEMENT, Dyn. instrum. archet, 1925, p. 43).
Prononc. et Orth. :[]. Cf. enhardir. et en-. Étymol. et Hist. 1. 1360-77 mus. anc. « qui procède par quart de ton » (ORESME, s. réf. ds MEUNIER, p. 202, s.v. tetracorde : Les III tetracordes dyatonique, cromatique et enarmonique); 2. 1755 « écrit dans le genre chromatique, en désignant le même son successivement par deux notes différentes » intervalles enharmoniques (Encyclop. t. 5). Empr. au b. lat. enharmonicus (formé sur le gr. « harmonieux ») au sens 1. Bbg. GOHIN 1903, p. 263.
enharmonique [ɑ̃naʀmɔnik] adj.
ÉTYM. XIVe, Oresme; bas lat. enharmonicus, grec enarmonios « harmonieux; en accord ».
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♦ Musique.
1 Mus. anc. Qui procède par quarts de ton. || Genre enharmonique, et, n. m., l'enharmonique : l'un des genres de la musique grecque ancienne, caractérisé par un tétracorde de base dans lequel les intervalles successifs sont, par mouvement descendant : tierce majeure, quart de ton, quart de ton.
2 (1755). Mod. Se dit de notes de noms distincts et de caractères harmoniques différents qui sont représentées dans les instruments à son fixe par un son unique intermédiaire (on dit aussi synonyme). || Do dièse et ré bémol sont enharmoniques; ils diffèrent réellement d'un comma (1/9 de ton) mais sont représentés sur les instruments à clavier, à clefs ou à pistons par une même note (⇒ Tempérament); la voix, les instruments à cordes, les cuivres naturels et à coulisse peuvent seuls marquer la différence. || Mi dièse et fa naturel, do bémol et si naturel, do double-dièse et ré, sont des notes enharmoniques. || Gamme, ton enharmonique. || Les gammes d'ut dièse et de ré bémol sont enharmoniques.
0 C'est à lui que nous devons cette extension des accords, soit plaqués, soit en arpèges, soit en batteries; ces sinuosités chromatiques et enharmoniques dont ses études offrent de si frappants exemples (…)
E. Delacroix, Journal, 28 février 1851.
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DÉR. Enharmonie.
Encyclopédie Universelle. 2012.