empressé, ée [ ɑ̃prese ] adj.
• 1664; « affairé » 1611; de empresser
1 ♦ Qui s'empresse, est plein de zèle et de prévenances. ⇒ attentionné, complaisant, dévoué, prévenant. « Attentive à me plaire, empressée jusqu'à l'humilité » (F. Mauriac). « L'ami, le confident empressé de Madame de Sévigné » (Sainte-Beuve). Subst. Il fait l'empressé. — Qui marque de l'empressement. Il lui faisait une cour empressée.
2 ♦ Littér. EMPRESSÉ À : qui s'empresse de, est avide de. « Beethoven se hâte, comme une terre empressée à produire » (Herriot). Il ne s'est guère montré empressé à nous aider. — Vieilli Empressé de. Il « devint peu à peu si empressé de m'avoir qu'il en devint même gênant » (Rousseau).
⊗ CONTR. 1. Froid, indifférent, négligent.
● empressé, empressée adjectif et nom Qui est plein de diligence, de prévenances, de soin, de zèle ; qui manifeste ce zèle : Des soins empressés. ● empressé, empressée (expressions) adjectif et nom Faire l'empressé (auprès de quelqu'un), lui témoigner des prévenances. ● empressé, empressée (synonymes) adjectif et nom Qui est plein de diligence, de prévenances, de soin, de...
Synonymes :
- attentif
- attentionné
- dévoué
- prévenant
Contraires :
- froid
- indifférent
- réticent
empressé, ée
adj. Zélé, ardent. Un soupirant empressé.
⇒EMPRESSÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de empresser.
II.— Adjectif
A.— Très zélé, très attentionné, très prévenant. Il m'aime et se montre pour moi bon, complaisant et empressé (KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 267). Se reposer au sein d'une famille empressée, entouré de visages amis (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 159) :
• 1. Ainsi, pour tous les animaux,
Cerfs, moutons, coursiers, daims, taureaux,
Complaisant, empressé, toujours remplis de zèle,
Il vouloit de chacun faire un ami fidèle,
Et s'en croyoit aimé parce qu'il les aimoit.
FLORIAN, Fables, 1792, p. 110.
B.— Pressé, très affairé. Et les chiens, de toutes parts empressés, rallient les éclopés et les traînards (CLAUDEL, Poète regarde Croix, 1938, p. 299) :
• 2. Un train de trois wagons, conduit par une machine-pilote, venait d'amener de Rouen le chef de cabinet du préfet, le procureur impérial, des ingénieurs et des médecins de la compagnie, tout un flot de personnages effarés et empressés; (...). Une agitation, un énervement extraordinaire régnait dans ce coin de pays perdu, si désert et si muet d'habitude.
ZOLA, La Bête humaine, 1890, p. 231.
— Emploi subst. Personne empressée. Alban fuit comme la peste ces petits empressés, qui se jettent sur lui quand il arrive (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 453).
♦ Faire l'empressé (auprès de). Manifester une attention ostensiblement prévenante qui importune parfois; être un ardélion, une mouche du coche. Tous faisaient les empressés auprès des comédiens (T. GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 205).
C.— P. méton. [En parlant d'un acte, d'un comportement] Qui manifeste de l'empressement. Faisant raidir sa soutane pendant sa course empressée (LOTI, Rom. enf., 1890, p. 75). Toutes les domestiques lui font une cour empressée (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 63). Tu aimes le bordeaux rouge n'est-ce pas? dit-il d'une voix empressée (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 282) :
• 3. Agréez, monsieur le curé, avec mes souvenirs les plus empressés, l'assurance de mes respectueux sentiments. Lamartine.
LAMARTINE, Corresp., 1832, p. 247.
Fréq. abs. littér. :774. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 813, b) 1 119; XXe s. : a) 1 010, b) 536.
empressé, ée [ɑ̃pʀese] adj.
ÉTYM. 1664; « affairé », 1611; de (s') empresser.
❖
1 Qui s'empresse, qui est zélé; qui est plein de prévenances. ⇒ Attentif, attentionné, complaisant, dévoué, prévenant. || Il paraît fort empressé auprès d'elle, autour d'elle. ⇒ Galant. || Des admirateurs empressés. ⇒ Ardent. || Il ne se montre pas très empressé à son égard. || Un confident empressé (→ Carte, cit. 11). || Être empressé jusqu'à l'humilité (→ Attentif, cit. 18). || On ne peut pas dire qu'il soit très empressé. — N. || Faire l'empressé. ⇒ (vx) Ardélion. || Il fait l'empressé, mais bien inutilement. ⇒ Importun (→ Mouche du coche).
1 Ainsi certaines gens, faisant les empressés,
S'introduisent dans les affaires.
Ils font partout les nécessaires,
Et, partout importuns, devraient être chassés.
La Fontaine, Fables, VII, 9.
2 Tous ces gentilshommes si affairés, si empressés, si bourdonnants autour du dais royal, ces courtisans qui meurent de désespoir pour une rebuffade, qui perdent la tête de joie pour un sourire (…)
Th. Gautier, les Grotesques, p. 82.
2 Littér. || Empressé à… || Il est empressé à suivre ses conseils, à le suivre. ⇒ Impatient (de). → Cheval, cit. 12. || Empressé à rendre de bons offices (⇒ Officieux). || Il ne s'est guère montré empressé à nous aider.
3 Ne cherchons tous les jours qu'à nous plaire,
Soyons-y l'un et l'autre empressés (…)
Molière, la Pastorale comique, 15.
4 Et Beethoven se hâte, comme une terre fertile, empressée à produire.
Éd. Herriot, la Vie de Beethoven, p. 103.
♦ Vieilli. || Empressé de… || Il se montre empressé de réussir, empressé d'apprendre, de connaître, de savoir. ⇒ Avide (de).
5 (Croyez-vous) que de vous avoir on soit tant empressée ?
Molière, le Misanthrope, V, 4.
6 M. de Jonville devint peu à peu si empressé de m'avoir qu'il en devint même gênant, et, quoique nous logeassions dans des quartiers fort éloignés, il y avait du bruit entre nous quand je passais une semaine entière sans aller dîner chez lui.
Rousseau, les Confessions, X.
3 Qui marque de l'empressement. || Accueil empressé. ⇒ Chaud; chaleureux. || Des vœux, des désirs empressés. || Cour empressée. || Des soins empressés. || Un air empressé.
7 Il semble que le trop grand empressement est une recherche importune, ou une vaine affectation de marquer aux autres de la bienveillance par ses paroles et par toute sa conduite.
La Bruyère, les Caractères de Théophraste, De l'air empressé.
♦ (Dans une formule de politesse). || Salutations empressées.
❖
CONTR. Froid, indifférent, négligent.
Encyclopédie Universelle. 2012.