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empreindre

empreindre [ ɑ̃prɛ̃dr ] v. tr. <conjug. : 52>
• 1213; lat. pop. °impremere, class. imprimere imprimer
1(Rare à l'actif) Marquer par pression sur une surface (une forme, un dessin). imprimer.
2Fig. et littér. Marquer. « Empreindre la pensée dans le fait » (Balzac). « Les beaux ouvrages ne vieilliraient jamais s'ils n'étaient empreints que d'un sentiment vrai » (E. Delacroix). Pronom. Porter l'empreinte de. Son visage s'empreint de douleur. « Chaque littérature s'empreint plus ou moins profondément des mœurs et de l'histoire du peuple » (Hugo).
⊗ CONTR. Effacer.

empreindre verbe transitif Littéraire. Marquer profondément quelque chose (de quelque chose) : La pénombre empreignait ses traits de gravité.empreindre (difficultés) verbe transitif Conjugaison Comme peindre. Emploi Rare à l'actif. ● empreindre (homonymes) verbe transitifempreindre (synonymes) verbe transitif Littéraire. Marquer profondément quelque chose (de quelque chose)
Synonymes :
- graver
- marquer

empreindre
v. tr. (Rare à l'actif.)
d1./d Imprimer en creux ou en relief par pression sur une surface.
Pp. Un sceau empreint sur de la cire.
d2./d Fig. Marquer de certains traits de caractère. Son visage est empreint de douceur. Un ton empreint d'autorité.

⇒EMPREINDRE, verbe trans.
A.— [Le suj. désigne l'agent; le compl. locatif est introduit par sur ou dans] Littér., rare. Marquer par pression une forme (sur quelque chose). Empreindre des pas sur la neige. Empreindre une marque (Ac.). Ce jardin où les pas légers de Noun semblaient encore empreints sur le sable (SAND, Indiana, 1832, p. 271) :
1. Car pour l'empreindre mieux j'ai frappé par trois fois Dans un triple métal votre triple effigie...
RÉGNIER, Les Jeux rustiques et divins, 1897, p. 167.
[Le compl. d'obj. désigne une réalité abstr.] Tu diras que le dernier degré de l'art littéraire est d'empreindre l'idée dans l'image (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 424).
B.— Au fig.
1. Littér. Marquer quelque chose de quelque chose. Comme la nature sait empreindre ses ouvrages d'une majesté qui appelle à-la-fois le respect et l'admiration (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 81). Avant de diverger sur les pays qu'ils devaient empreindre d'un caractère plus marqué de civilisation (MICHELET, Chemins Europe, 1874, p. 185).
Plus usuel au part. passé. Empreint de mélancolie, de joie, de tendresse, de dignité, d'orgueil. Les beaux ouvrages ne vieilliraient jamais s'ils n'étaient empreints que d'un sentiment vrai (DELACROIX, Journal, 1854, p. 156) :
2. ... et, de la cuisine, elle continuait à l'entretenir d'une façon aimable, un peu détachée et surtout empreinte de politesse.
ROY, Bonheur d'occasion, 1945, p. 246.
2. Emploi pronom. à sens passif
a) [Le suj. désigne la marque] Se marquer (de quelque chose). Une sorte de gravité solennelle s'est empreinte partout (HUGO, Préf. Cromw., 1827, p. 4). Une gravité où il y avait de l'ombre s'empreignit sur son visage (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 59).
b) [Avec un compl. en de désignant l'agent] Être marqué (de quelque chose). Il existe des âmes écrevisses (...) empirant sans cesse, et s'empreignant de plus en plus d'une noirceur croissante (HUGO, Misér., t. 1, 1862 p. 194).
Prononc. et Orth. :[], (j')empreins []. Conjug. a) [] : ind. prés. j'empreins, tu empreins, il empreint; impér. sing. empreins; part. passé empreint, empreinte. b) [] : ind. prés. empreignons, empreignez, empreignent; ind. imp. j'empreignais, tu empreignais, il empreignait, etc.; ind. passé simple j'empreignis, etc.; impér. plur. empreignons, empreignez; subj. prés. que j'empreigne, etc.; subj. imp. que j'empreignisse; part. prés. empreignant. c) [] : ind. fut. et cond. prés. j'empreindrai(s). Le verbe est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1213 « marquer la forme d'un corps dur sur une matière plus souple » (Faits des Romains, éd. Flutre et Vogel, p. 584, 15); 2e moitié XIIIe s. fig. (Fabliaus, ms. 7218, f° 125 ds LA CURNE : Quant de ceste [amor] se sent emprient). Du lat. class. imprimere « appuyer sur, imprimer » (de premo, préf. in-). Fréq. abs. littér. Empreindre :26. Empreint :336. Fréq. rel. littér. : Empreint : XIXe s. : a) 852, b) 484; XXe s. : a) 275, b) 276.

empreindre [ɑ̃pʀɛ̃dʀ] v. tr. [CONJUG. peindre.]
ÉTYM. 1213; d'un lat. pop. impremere, du lat. class. imprimere. → Imprimer.
1 (Rare à l'actif). Marquer (une forme, un dessin) par pression sur une surface. Imprimer. || Empreindre un sceau dans de la cire, sur une médaille, une monnaie. Frapper. || Empreindre des caractères. || Empreindre ses pas sur la neige.
Fig. et littér. Laisser (une trace, un signe) dans ou sur (qqch., qqn).
1 Dieu avait déjà empreint au dedans de lui les caractères de la mort.
Massillon, Oraison funèbre de Louis XIV, in Littré.
2 De son pieux espoir son front gardait la trace,
Et sur ses traits, frappés d'une auguste beauté,
La douleur fugitive avait empreint sa grâce,
La mort sa majesté.
Lamartine, Nouvelles méditations, « Le crucifix ».
3 L'homme qui peut empreindre perpétuellement la pensée dans le fait est un homme de génie (…)
Balzac, Une fille d'Ève, Pl., t. II, p. 80.
2 Littér. Marquer (qqch.) en y traçant, en y laissant l'empreinte de… || Empreindre un pays « d'un caractère (…) de civilisation » (Michelet).
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s'empreindre v. pron.
Être marqué. || Leurs pas s'étaient empreints dans le sable.
Fig. Porter l'empreinte de.
4 Image fidèle des libres mouvements de l'esprit humain, cette longue histoire que je vous raconte doit s'élever, s'abaisser, s'empreindre de mille couleurs, ou riantes ou sévères (…)
Villemain, Littérature française, XVIIIe siècle, II, III.
5 De même Luigi gardait un noir chagrin au fond de son cœur en exprimant à Ginevra le plus tendre amour. Ils cherchaient une compensation à leurs maux dans l'exaltation de leurs sentiments, et leurs paroles, leurs joies, leurs jeux s'empreignaient d'une espèce de frénésie.
Balzac, la Vendetta, Pl., t. I, p. 917.
6 (…) chaque littérature s'empreint plus ou moins profondément du ciel, des mœurs et de l'histoire du peuple dont elle est l'expression.
Hugo, Odes et Ballades, Préface de 1824.
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empreint, einte p. p. adj.
1 Sceau empreint dans la cire.
7 (Les) monnaies où la croix était empreinte.
Racine, Notes historiques.
2 Marqué par une empreinte. || Poème empreint de mélancolie. || Chaque détail demeure empreint dans sa mémoire. || Intérêt empreint de curiosité. Coloré. || Ton empreint de douceur. || La majesté empreinte sur son visage (→ Auguste, cit. 7).
8 Le caractère de la Divinité est empreint sur son visage (…)
Pascal, Pensées, V, 308.
9 C'est peut-être pour cela même que l'image de cette aimable femme est restée empreinte au fond de mon cœur en traits si charmants.
Rousseau, les Confessions, II.
10 Tes réponses, dit-elle, sont toujours empreintes de je ne sais quelle profondeur. Près de toi, je comprends tout sans effort.
Balzac, Séraphîta, Pl., t. X, p. 469.
11 (…) ce sentiment exquis d'élégance, de pureté, de bon goût, véritable noblesse native, dont les titres sont empreints sur les êtres privilégiés.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. IV, p. 269.
12 Les beaux ouvrages ne vieilliraient jamais s'ils n'étaient empreints que d'un sentiment vrai.
E. Delacroix, Journal, 26 mars 1854.
REM. Il convient de ne pas confondre empreindre et imprégner, encore qu'au sens figuré, le premier semble parfois proche du second; ainsi dans ces vers de Vigny :
13 Puis, recueillant le fruit tel que de l'âme il sort,
Tout empreint du parfum des saintes solitudes (…)
A. de Vigny, Poèmes philosophiques, « La bouteille à la mer », XXVI.
CONTR. Effacer.
DÉR. Empreinte.
HOM. (Du p. p.) Emprunt. — Formes du v. emprunter. — V. aussi Empreinte.

Encyclopédie Universelle. 2012.