émonder [ emɔ̃de ] v. tr. <conjug. : 1> ♦ Débarrasser (un arbre) des branches mortes, inutiles ou nuisibles, des plantes parasites. ⇒ ébrancher, élaguer. Il « émondait une vigne grimpante. Choisissant avec soin le rejet nuisible, le sarment fatigué » (Bosco).
♢ Par anal. Trier et nettoyer (des graines). ⇒ monder.
● émonder verbe transitif (bas latin emundare, nettoyer, purifier) Soumettre un arbre à l'émondage. Synonyme de monder. Débarrasser quelque chose du superflu, l'en dépouiller : Émonder un texte de redondances inutiles. ● émonder (synonymes) verbe transitif (bas latin emundare, nettoyer, purifier) Soumettre un arbre à l' émondage.
Synonymes :
- ébrancher
- élaguer
- tailler
Débarrasser quelque chose du superflu, l'en dépouiller
Synonymes :
- couper
Synonymes :
- monder
émonder
v. tr. Retrancher (d'un arbre) les branches nuisibles ou inutiles. Syn. élaguer.
— Fig. émonder un texte, en supprimer les développements inutiles.
⇒ÉMONDER, verbe trans.
A.— SYLVIC. [Le compl. désigne un arbre ou un arbuste] Débarrasser de rameaux morts ou inutiles, de branches qui déséquilibrent la croissance, des plantes parasites. Émonder un chêne, un peuplier. Synon. ébrancher élaguer, tailler. Sous la puissante action du printemps, des arbustes non émondés jetaient leurs baguettes au hasard (GOZLAN, Notaire, 1836, p. 215). Je trouvais ordinairement l'abbé Dumont occupé à émonder ses treilles, à sarcler ses laitues ou à écheniller ses arbres (LAMART., Confid., 1849, p. 348). Les branches non émondées des orangers et des hibiscus (LOTI, Mariage, 1882, p. 258). Il fallait émonder l'arbre, ne lui laisser que les maîtresses branches (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 138) :
• 1. Point de parterres, rien que des arbustes ou des bouquets au feuillage plutôt sombre, mais tous bien émondés, déployés ça et là en charmilles.
J. DE LACRETELLE, Les Hauts ponts, t. 4, 1935, p. 111.
♦ Emploi pronom. Les épicéas s'émondent d'eux mêmes et très à propos, en se dépouillant de leurs branches inférieures (BAUDRILLART, Nouv. manuel forest., 1808, p. 423).
— P. ext.
1. Soigner une plante. Une petite-maîtresse polit et émonde avec moins de soin les géraniums, les cactus et les rhododendrons (A. DUMAS, père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 33). Savez-vous soigner les chrysanthèmes? On émonde cinq, six boutons qui ont une tare (BARRÈS, Cahiers, t. 9, 1911-12, p. 136).
2. Tailler (une pierre). Les blocs ainsi obtenus ont les dimensions de deux pavés, ils sont alors repris par le recoupeur qui (...) les sépare en deux puis les émonde (BOURDE, Trav. publ., t. 2, 1929, p. 72).
♦ Spéc., terme de cuisine. Retirer l'enveloppe d'un aliment. Émonder une cervelle de mouton, des graines. On émonde les amandes en les jetant dans l'eau bouillante pour attendrir leur peau, que l'on enlève avec les doigts (AUDOT, Cuisin. campagne et ville, 1896, p. 112).
B.— P. anal. [Le compl. désigne une pers. ou un produit de l'activité humaine]
1. [Le compl. désigne des caractères physiques (poils, cheveux)] Tondre, peler. Interrogez (...) le coiffeur qui vous émonde à fleur de peau l'occiput (GENEVOIX, Match à Vancouver, 1942, p. 196).
2. [Le compl. désigne des caractères moraux, psychologiques] Enlever, supprimer. Vous avez émondé tout ce qui a pu être greffé sur vous, et vous vous êtes fait petit (KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 276). [Le compl. désigne une pers.] Voilà certes, une jolie personne pour émonder ce célibataire (BLOY, Journal, 1904, p. 18).
— Emploi pronom. On ne gagne rien à faire des concessions, à s'émonder, à se dulcifier, à vouloir plaire en un mot (FLAUB., Corresp., 1865, p. 433).
3. Débarrasser du superflu, dépouiller. Émonder un texte, une doctrine, une science. Demander la révision de la constitution fédérale pour en émonder, pour en retrancher tout ce qui blesse l'omnipotence intérieure des cantons (GOBINEAU, Corresp. [avec Tocqueville], 1859, p. 111). Il faut [pour le dictateur] que les idées des autres soient émondées, élaborées, unifiées (VALÉRY, Regards sur monde, 1931, p. 83) :
• 2. ... il est rare que le procès-verbal d'un interrogatoire judiciaire reproduise littéralement les paroles prononcées; le greffier, presque spontanément, ordonne, clarifie, rétablit la syntaxe, émonde les mots jugés trop vulgaires.
M. BLOCH, Apologie pour l'hist., 1944, p. 84.
Prononc. et Orth. :[], (j')émonde []. Enq. : /emõd/ (il) émonde. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIe s. « purifier, nettoyer » (CLÉMENCE BARKING, Ste Catherine, éd. W. Macbain, 851) — début XVIIe s. ds GDF. Compl.; 2. ca 1230 « enlever les petites branches d'un arbre » (Eustache le Moine, 1343 ds T.-L.). Empr. au lat. impérial emundare « nettoyer, purifier ». Fréq. abs. littér. :97. Bbg. GEBHARDT (K.). Les Francoprovençalismes de la lang. fr. R. Ling. rom. 1974, t. 38, p. 189. — GIR. 1834, p. 36.
émonder [emɔ̃de] v. tr.
ÉTYM. Fin XIIe; du lat. impérial emundare « nettoyer », de ex-, et mundare (→ Monder), plutôt que composé de monder.
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1 Débarrasser (un arbre) des branches mortes, inutiles, nuisibles, des plantes parasites… ⇒ Ébrancher, élaguer, monder. || Émonder des chênes, des peupliers, des rosiers (→ Amputer, cit. 4; arbre, cit. 11). ⇒ Tailler. || Outil servant à émonder. ⇒ Émondoir.
1 Que ne l'émondait-on sans prendre la cognée ?
La Fontaine, Fables, X, 1.
2 La serpe qui émonde les rameaux faibles ne fait que donner aux autres plus de force.
Renan, Avenir de la science, Œ. compl., t. III, p. 1017.
3 On voyait Mus, un peu plus bas, qui émondait une vigne grimpante. Choisissant avec soin le rejet nuisible, le sarment fatigué, il faisait claquer son gros sécateur, d'un air compétent et sans hâte.
H. Bosco, Un rameau de la nuit, p. 163.
♦ Au p. p. || Arbres émondés.
4 (…) nos ombres équestres marchaient à notre gauche maintenant épousant la forme de la haie taillée à l'équerre : comme c'était le printemps elles n'avaient pas encore beaucoup pousé et la campagne avait l'air d'un jardin bien émondé.
Claude Simon, la Route des Flandres, p. 78.
♦ Par ext. Soigner (une plante) en enlevant certains éléments; tailler, enlever (les éléments inutiles d'une plante).
5 Il descendait au jardin et courait dire bonjour au jardinier qui, son chapeau de paille sur les yeux, tant le soleil était aveuglant, était en haut d'une échelle adossée aux treillages du mur, émondant les feuilles des capucines.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 297.
2 Par anal. Nettoyer et trier (des graines). — Techn. Tailler (une pierre). — Spécialt (cuis.). Retirer l'enveloppe d'un aliment. || Émonder des amandes, une cervelle.
3 Fig. Débarrasser du superflu. ⇒ Couper, élaguer, raccourcir. || Émonder un article, le texte d'un discours. || Émonder un article, un texte de diverses fautes. ⇒ Corriger.
6 Habitué par une bonne éducation suprême à émonder sa conduite de toute apologie, de toute invective, de toute phrase, il avait évité devant l'ennemi, comme au moment de la mobilisation, ce qui aurait pu assurer sa vie, par cet effacement de soi devant les autres que symbolisaient toutes ses manières (…)
Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 847.
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CONTR. Amplifier, augmenter, grossir.
DÉR. Émondage, émonde, émondement, émondeur, émondoir.
Encyclopédie Universelle. 2012.