embrasure [ ɑ̃brazyr ] n. f.
• 1522; p.-ê. de embraser « mettre le feu »
1 ♦ Ouverture pratiquée dans un parapet pour pointer et tirer le canon. ⇒ créneau. Les embrasures d'un bastion.
2 ♦ Ouverture pratiquée dans l'épaisseur d'un mur pour recevoir une porte, une fenêtre. — Par ext. L'espace vide compris entre les parois du mur. « saisie de le voir brusquement surgir dans l'embrasure de la porte » (Martin du Gard).
● embrasure nom féminin (de embraser, pour ébraser, élargir) Espace évidé dans l'épaisseur d'un mur par l'établissement d'une baie ; partie interne de cet espace, par rapport au dispositif de fermeture, porte ou fenêtre. Synonyme rare de ébrasement. Ouverture pratiquée à la partie inférieure d'un haut fourneau. Ouverture pratiquée dans un ouvrage fortifié pour permettre le tir d'une arme à feu. ● embrasure (difficultés) nom féminin (de embraser, pour ébraser, élargir) Sens Ne pas confondre ces deux termes. 1. Embrasure :ouverture faite dans un mur pour recevoir une porte, une fenêtre : « Mme de Lamballe était avec elle, mais assise dans une embrasure de fenêtre »(A. de Vigny). Embrasure, sans être un mot courant, appartient au vocabulaire général (les professionnels disent plus volontiers une baie ou le clair pour désigner la partie libre de la baie). 2. Ébrasure ou ébrasement : biais donné aux côtés d'une embrasure, notamment pour donner plus de lumière. Ébrasure et ébrasement sont des termes de métier. ● embrasure (expressions) nom féminin (de embraser, pour ébraser, élargir) Coup d'embrasure, arrivée d'un projectile juste dans l'embrasure d'une fortification. ● embrasure (synonymes) nom féminin (de embraser, pour ébraser, élargir) Ouverture pratiquée dans un ouvrage fortifié pour permettre le tir...
Synonymes :
- meurtrière
embrasure
n. f. Ouverture pratiquée dans l'épaisseur d'un mur pour y placer une porte ou une fenêtre.
⇒EMBRASURE, subst. fém.
A.— FORTIF., vx. Ouverture pratiquée dans un ouvrage pour pointer et tirer le canon et dont l'ébrasement est généralement extérieur (par opposition au créneau). Quelques archères, et des rares embrasures des canons (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 22).
B.— Usuel. Ouverture pratiquée dans l'épaisseur d'un mur et permettant d'y placer une porte, une fenêtre. Embrasure d'une porte, d'une fenêtre; embrasure profonde. Il parvint à la porter, à la pousser jusque dans l'embrasure d'une porte cochère (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 554). Une seule petite fenêtre dans une embrasure d'un mètre de profondeur (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 13) :
• ... en manches de chemise et les mains dans les poches, il vint s'appuyer contre l'embrasure de la porte.
GREEN, Moïra, 1950, p. 98.
— En partic. Biais donné à l'épaisseur du mur où est pratiquée l'ouverture. Synon. ébrasement. Les côtés de cette fenêtre n'ont pas assez d'embrasure (Ac. 1932).
— P. ext. Tout espace ouvrant sur l'extérieur. Derrière le bois des fauteuils, et sous le tapis, dans l'embrasure des rideaux, des petits bouts de papier (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 31). L'avant-bras passé dans l'embrasure de sa robe de chambre (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 80).
— P. anal., ODONTOLOGIE Embrasure gingivale. ,,Espace délimité, dans un plan sagittal, par le point (ou la surface) de contact de deux dents adjacentes, par le septum interdentaire et latéralement par une partie des faces proximales de ces deux dents`` (SINS. Parodontol. 1973).
Prononc. et Orth. :[]. Mais [-] ds DUB. et Lar. Lang. fr. Cf. embraser. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1522 « action de mettre le feu » (J. BOUCHET, les Regnars traversant, f° 96 r° ds GDF.); 2. 1539 archit. (M. ROY, Artistes et monuments de la Renaissance en France, t. 1, p. 236); 3. 1616 « ouverture pratiquée dans un mur pour pointer le canon » (D'AUB., Hist., I, 245 ds LITTRÉ). Dér. du rad. de embraser « mettre le feu » et « élargir »; suff. -ure. Fréq. abs. littér. :381. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 483, b) 841; XXe s. : a) 579, b) 408. Bbg. Archit. 1972, p. 79. — ROMMEL 1954, p. 168.
embrasure [ɑ̃bʀɑzyʀ] n. f.
ÉTYM. 1522, « action d'embraser, de mettre le feu »; de 2. embraser; l'histoire du mot n'est pas claire, le sens 1 semblant postérieur au sens 2, à moins que ce dernier ne provienne d'une métaphore sur embraser « donner de la lumière ».
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1 (1616). Fortif. Ouverture pratiquée dans un parapet pour pointer et tirer le canon. ⇒ Créneau. || Après avoir pointé le canon dans l'embrasure, les canonniers mettaient le feu au canon au moyen d'une mèche. || Dans les embrasures des fortifications modernes, l'ébrasement est tantôt intérieur, tantôt extérieur.
1 Les embrasures doivent être distantes entre elles de douze pieds, ouvertes par dehors de six à neuf pieds, et par dedans de deux ou trois. On les appelle aussi canonnières, lorsque les ouvertures sont assez grandes pour passer la bouche du canon; et meurtrières ou créneaux, lorsqu'elles sont petites, en sorte qu'on n'y passe que le fusil. Afin que le canon puisse tirer, il faut que le parapet ait des embrasures, dont les merlons soient de bonne terre, pour pouvoir résister au canon de l'ennemi.
Trévoux, Dict. (1771), art. Embrasure.
2 Je trouvai quelques vieux canons de vingt-quatre, placés aux embrasures d'un bastion gothique (…)
Chateaubriand, Itinéraire…, II, 291.
2 (1539). Ouverture pratiquée dans l'épaisseur d'un mur pour recevoir une porte, une fenêtre. || L'embrasure d'une porte, d'une fenêtre. || Embrasure profonde. || Il faut lambrisser cette embrasure (Académie).
3 La ronce fait sortir ses cercles bruns de l'embrasure d'une fenêtre (…)
Chateaubriand, le Génie du christianisme, III, V, 5.
REM. Embrasure se disait particulièrement de l'élargissement que présente le mur du dehors au dedans. Quand le mur est taillé en biais, on dit plutôt aujourd'hui ébrasement (intérieur quand le mur s'élargit du dehors au dedans, extérieur dans le cas contraire).
♦ Par ext. Espace vide compris entre les parois du mur. || Il m'a parlé dans l'embrasure de la fenêtre.
4 Nos petits soupers à la croisée de ma fenêtre, assis en vis-à-vis sur deux petites chaises posées sur une malle qui tenait la largeur de l'embrasure.
Rousseau, les Confessions, VIII.
5 On voyait cependant s'ouvrir toutes les petites portes byzantines, rongées de vétusté, et dans leurs embrasures massives apparaissaient des jeunes filles, vêtues comme des Parisiennes, qui jetaient aux musiciens des piastres de cuivre.
Loti, Aziyadé, III, XXXI, p. 117.
6 Non seulement elle n'aurait pas été saisie de le voir brusquement surgir dans l'embrasure de la porte, mais, presque à tout instant, elle s'attendait à le voir paraître devant elle (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 164.
7 Le soldat lève la tête vers la façade grise aux rangées de fenêtres uniformes, sans balcon, soulignées d'un trait blanc au bas de chaque embrasure, pensant voir peut-être le gamin, quelque part derrière un carreau.
A. Robbe-Grillet, Dans le labyrinthe, p. 47.
♦ Par ext. Espace ouvrant sur l'extérieur.
8 Louis-Philippe des Cigales se gratta le côté droit de la poitrine à travers sa chemise, l'avant-bras posé dans l'embrasure de sa robe de chambre.
R. Queneau, Loin de Rueil, p. 80.
♦ Mar. || Embrasure pratiquée dans la muraille d'un navire. ⇒ Sabord.
Encyclopédie Universelle. 2012.