embourgeoiser [ ɑ̃burʒwaze ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Littér. Revêtir d'un caractère bourgeois ou commun, banaliser. « embourgeoiser le drame biblique en essayant de l'habiller en costume moderne » (G. Planche).
2 ♦ Pronom. et cour. S'EMBOURGEOISER : prendre les habitudes, l'esprit de la classe bourgeoise (goût de l'ordre, du confort, respect des conventions). S'embourgeoiser en prenant de l'âge. — Un socialisme qui s'est embourgeoisé, qui a perdu son caractère révolutionnaire.
⊗ CONTR. Désembourgeoiser; débourgeoisé.
● embourgeoiser verbe transitif Donner un caractère bourgeois, conformiste, plat et sans grandeur à quelqu'un, quelque chose : Confort qui nous a embourgeoisés.
embourgeoiser
v.
d1./d v. tr. Donner un caractère bourgeois à.
d2./d v. Pron. Prendre le caractère, les habitudes, les modes de vie et de pensée bourgeois.
⇒EMBOURGEOISER, verbe trans.
A.— Emploi trans. Rendre bourgeois.
1. Vx. Faire entrer dans la bourgeoisie généralement par une alliance :
• 1. Bien que née Rallière et cousine des Tacotin, c'est-à-dire embourgeoisée d'hier, tante Adèle dit « Notre père » en parlant de l'aïeul.
ESTAUNIÉ, Tels qu'ils furent, 1927, p. 23.
2. Donner à quelqu'un ou à quelque chose la marque de respectabilité, d'honnêteté mais aussi du peu de grandeur d'âme qui fait le caractère bourgeois. C'est notre art nouveau, notre amour du réel (...) qui nous ont embourgeoisés et enfermés dans nos cabinets de travail (ZOLA, Doc. littér., Sand, 1881, p. 158) :
• 2. ... dans les concessions annoncées, la plupart des salariés ne voient qu'une manœuvre de bourgeoisie pour « embourgeoiser » le prolétariat...
JAURÈS, L'Armée nouvelle, 1911, p. 430.
— P. ext. Donner une caution bourgeoise à :
• 3. Pour achever d'embourgeoiser leur adultère, elle [Sidonie] avait attiré ses parents à Asnières (...) elle se faisait [d'eux] un entourage d'honorabilité dont elle sentait le besoin à mesure qu'elle se perdait davantage.
A. DAUDET, Fromont jeune et Risler aîné, 1874, p. 198.
B.— Emploi pronom. réfl.
1. S'allier à une famille bourgeoise :
• 4. ... ce cercleux, en rupture d'aristocratie, ne se doutait guère qu'il serait un jour le prince consort embourgeoisé de notre Odette nationale.
PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, p. 894.
2. Se comporter à la manière d'un bourgeois; ,,prendre les mœurs, les manières, les préjugés de la classe bourgeoise`` (Ac. 1932). Ces révolutionnaires de droite, dit-il, s'embourgeoisent vite (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 384) :
• 5. ... les désertions de camarades qui s'embourgeoisent loin de décourager les masses, les excitent davantage à la révolte; ...
SOREL, Réflexions sur la violence, 1908, p. 193.
Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé en emploi adj. Une révolution embourgeoisée (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 60).
Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1777 s'embourgeoiser « s'abaisser à fréquenter des bourgeois » (J. J. RUTLIDGE, Le Train de Paris, IV, III ds QUEM. DDL t. 12); 1831 « donner un caractère bourgeois, commun » (PLANCHE, Salon de 1831, tableau de Delaroche ds LITTRÉ Suppl.); 2. 1901 embourgeoiser « allier à la bourgeoisie » (Nouv. Lar. ill.). Dér. de bourgeois; préf. em- (en-); dés. -er. Fréq. abs. littér. :7 (embourgeoisé : 14).
]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1777 s'embourgeoiser « s'abaisser à fréquenter des bourgeois » (J. J. RUTLIDGE, Le Train de Paris, IV, III ds QUEM. DDL t. 12); 1831 « donner un caractère bourgeois, commun » (PLANCHE, Salon de 1831, tableau de Delaroche ds LITTRÉ Suppl.); 2. 1901 embourgeoiser « allier à la bourgeoisie » (Nouv. Lar. ill.). Dér. de bourgeois; préf. em- (en-); dés. -er. Fréq. abs. littér. :7 (embourgeoisé : 14).DÉR. Embourgeoisement, subst. masc. Le fait d'embourgeoiser ou de s'embourgeoiser. Ce monde les [les chefs des syndicats] accueille avec grand plaisir depuis qu'on lui a montré que la tactique de l'embourgeoisement progressif des fonctionnaires syndicaux pouvait produire d'excellents résultats (SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 89). — [
]. — 1re attest. 1867 (GONCOURT, Man. Salomon, p. 60); de embourgeoiser, suff. -(e)ment1. — Fréq. abs. littér. : 10.
]. — 1re attest. 1867 (GONCOURT, Man. Salomon, p. 60); de embourgeoiser, suff. -(e)ment1. — Fréq. abs. littér. : 10.BBG. — DARM. 1877, p. 138. — DUB. Dér. 1962, p. 31 (s.v. embourgeoisement).
embourgeoiser [ɑ̃buʀʒwaze] v. tr.
ÉTYM. 1831; s'embourgeoiser « s'abaisser à fréquenter des bourgeois », 1777; de em- (en-), bourgeois, et suff. verbal.
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1 Littér. Revêtir d'un caractère bourgeois ou commun; dépouiller de toute grandeur. ⇒ Banaliser.
1 Raphaël, Michel-Ange, n'ont pas, comme Horace Vernet, la prétention ou le malheur d'enjoliver et d'embourgeoiser le drame biblique en essayant de le renouveler, de l'habiller en costume moderne.
G. Planche, Salon de 1831, Delaroche.
2 Comment, ma chère, dans l'intérêt de ta vie à la campagne, tu mets tes plaisirs en coupes réglées, tu traites l'amour comme tu traiteras tes bois ! Oh ! j'aime mieux périr dans la violence des tourbillons de mon cœur, que de vivre dans la sécheresse de ta sage arithmétique (…) Tiens, Renée, j'ai ta lettre sur le cœur, tu m'as embourgeoisé la vie.
Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées, Pl., t. I, p. 190-196.
2 Vx. Faire entrer dans la bourgeoisie (par une alliance).
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s'embourgeoiser v. pron.
1 Vx. S'allier à une famille bourgeoise.
2 Cour. Prendre les habitudes, l'esprit, les préjugés de la classe bourgeoise (goût de l'ordre, du confort, respect des conventions). || S'embourgeoiser en prenant de l'âge. — Un socialisme qui s'est embourgeoisé, qui a perdu son caractère révolutionnaire.
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embourgeoisé, ée p. p. adj.
♦ || Des anciens prolétaires embourgeoisés. || Un révolutionnaire, un maoïste embourgeoisé. — Une morale embourgeoisée. — N. || Les embourgeoisés.
3 (…) nous condamnions froidement à mort tous ceux qui, de près ou de loin, étaient entrés en pourparlers avec la police, tous ceux qui nous paraissaient avoir flanché, tous les délateurs, les tiédis, les fatigués, les embourgeoisés.
B. Cendrars, Moravagine, Œ. compl., t. IV, p. 123.
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DÉR. Embourgeoisement.
Encyclopédie Universelle. 2012.