Akademik

échalas

échalas [ eʃala ] n. m.
eschalaz 1215; altér., d'apr. échelle, de °charas, lat. pop. °caracium, gr. kharax « roseau »; cf. région. charasse
Pieu en bois que l'on enfonce dans le sol au pied d'un arbuste, d'un cep de vigne pour le soutenir. paisseau. « les vignobles roannais dont les échalas ressemblent à contre-jour à une armée de noirs squelettes » (Tournier). Par compar. Il est sec, raide comme un échalas. « Ses jambes en échalas » (Balzac). Fig. Un grand échalas : une personne grande et maigre. ⇒ 2. perche.

échalas nom masculin (ancien français escharat, du grec kharaks, roseau, avec l'influence de échelle) Perche à laquelle on attache des plantes dont la tige ou les rameaux sont trop faibles pour se soutenir naturellement. Familier. Personne grande et maigre, au maintien raide. ● échalas (synonymes) nom masculin (ancien français escharat, du grec kharaks, roseau, avec l'influence de échelle) Perche à laquelle on attache des plantes dont la tige...
Synonymes :
- tuteur

échalas
n. m. Piquet fiché en terre pour soutenir un cep de vigne, un jeune arbre.
Par comparaison, Fam. Personne grande et maigre.

⇒ÉCHALAS, subst. masc.
A.— Piquet de bois servant à soutenir une plante, un arbuste, et en particulier les ceps de vigne ,,pendant les premières années de sa vie végétative`` (BRUNET, Matér. vitic., 1909, p. 88). Échalas de chêne, de châtaignier, de roseau; échalas ou pieu de clôture. Synon. pieu, tuteur, paisseau. Il la trouva debout, le front contre la fenêtre, et qui regardait dans le jardin, où les échalas des haricots avaient été renversés par le vent (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 16). Après avoir passé la Seine à Caudebec, traversé l'Orne, la Loire, il [Janeway] avait cheminé jusqu'au Bocage, à travers les échalas angevins (MORAND, P. de Saligny, 1947, p. 92) :
1. Rien de plus triste que les pays vignobles avant que la vigne n'ait des feuilles. On ne voit à perte de vue sur ces coteaux que des échalas d'un gris mort.
MICHELET, Journal, 1839, p. 293.
P. métaph. Mais peut-être sa pensée-liane avait-elle besoin de cet échalas-support pour s'élever (GIDE, Journal, 1930, p. 988).
Pop. Jus d'échalas (FRANCE 1907), vin à racler les échalas. Vin de qualité médiocre. Passant leur temps à boire le vin gris trouble, à racler des échalas (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 62).
P. ext. Bâton de bois servant de canne ou d'arme. Il me lit une lettre de son gendre, lui apprenant qu'il a été employé à ramener à coups d'échalas les gardes nationaux et les mobiles fuyards (GONCOURT, Journal, 1871, p. 724).
B.— P. compar., fam. [En parlant d'une pers. grande et maigre] Elle est sèche comme un échalas, cette petite (ZOLA, Nana, 1880, p. 1364). Un individu bizarre, étique et long comme un échalas (ARNOUX, Rêv. policier amat., 1945, p. 161).
En emploi adj. :
2. Une femme de vingt-cinq à trente ans, anémique et pâle, très échalas, avec des rêves de tout dans les yeux, et des envies de tout dans sa poitrine en planche à hacher...
GIONO, Chroniques, Noé, 1947, p. 36.
Pop. Avoir l'air d'un échalas, être planté comme un échalas. Se tenir très raide. Il [le vétérinaire] se retourne (...) et demeure là, les mains au dos, raide et petit comme un échalas dans une vigne (GENEVOIX, Rroû, 1931, p. 250).
En échalas. Maigre et long. Mais cette maladie ambulante, vêtue de beau drap, balançait ses jambes en échalas dans un élégant pantalon (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 147).
SYNT. Nez en échalas; bras, membre maigre comme un échalas.
Prononc. et Orth. :[]. [a] ant. à la finale ds les dict. mod. DUB., Pt ROB., Pt Lar. 1968, WARN. 1968 et Lar. Lang. fr. Mais [] post. ds les dict. anc. FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 2 1787, LAND. 1834, BESCH. 1845, LITTRÉ, DG, PASSY 1914 et BARBEAU-RODHE 1930. Pour ROUSS.-LACL. 1927, p. 135, l'a est indécis. Cf. finale -as. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1215 eschalaz (1215, A.N.K., 28, pièce 3 ds GDF. Compl.); 1690 fig. « personne longue et maigre » (FUR.). Altération prob. d'apr. échelle de l'a. fr. escharat, (1158 hescaraz, charte du Beauvaisis ds Romania t. II, p. 378; v. aussi DU CANGE, s.v. eschara), issu d'un type charas (cf. le dér. charasson « échalas », des dial. du centre, JAUB.; ainsi que les correspondants du Nord de l'Italie, REW3, 1862); lui-même d'un lat. vulg. Caracium (Carracium, 643, éd. de édit de Rotharis ds B. LÖFSTEDT, Studien über die Sprache der langobardischen Gesetze, p. 312), dér. du gr. « roseau ». Échalas a supplanté le fr. plus ancien paisseau. Fréq. abs. littér. :91. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 269. — HEHN (V.). Kulturpflanzen und Haustiere in ihrem Übergang aus Asien nach Griechenland. 1902, p. 571.

échalas [eʃalɑ] n. m. invar.
ÉTYM. 1215, eschalaz au sens 1; altér. d'après échelle, de charas, du lat. pop. caracium, du grec kharas « roseau ». → Charasse.
1 Pieu en bois que l'on enfonce dans le sol au pied d'un arbuste, d'un cep de vigne pour le soutenir ( Tuteur). || Échalas de chêne, de châtaignier, d'acacia, d'aune (cit. 2). || Échalas de fente, fait de bois fendu dans le sens de la longueur. || Échalas fait d'un rondin. Paisseau. || Grand échalas pour soutenir une vigne en hautains.Clôture d'échalas. Échalier. || Extrémité libre des échalas d'une clôture. Peigne. || Tailler un échalas.Forme anc. : eschallas.
1 On les supporte (les vignes) avec paisseaux, eschallas (…) diversement nommés selon les endroits.
O. de Serres, 178, in Littré.
1.1 On le rapporta sur deux échalas. Il ne cessa de rire tout le long de la route en gesticulant des bras et des jambes.
Maupassant, Contes du jour et de la nuit, p. 170.
1.2 (…) ces petits jardins avec leurs échalas et leurs cabanes, ces petites villas de meulière dans leurs enclos avec leurs antennes de télévision.
Michel Butor, la Modification, p. 14.
Pop. et vx. Jus d'échalas : vin médiocre.
2 a Par compar.Fam. Être grand, droit, maigre, sec comme un échalas. || Se tenir raide comme un échalas.
Loc. fig. Il a avalé un échalas : il est raide. → Il a avalé son parapluie. — ☑ Des jambes en échalas, longues et maigres.
2 Mais cette maladie ambulante (Marneffe), vêtue de beau drap, balançait ses jambes en échalas dans un élégant pantalon.
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 271.
b (1690). Fig. || Un échalas : une personne grande et maigre. || Un grand échalas. Escogriffe, perche. || Cette fille est une girafe, un échalas.
3 C'était (la Chaise) un grand échalas, prodigieux en hauteur, et si mince qu'on croyait toujours qu'il allait rompre (…)
Saint-Simon, Mémoires, t. I, XXX.
4 Ha ! Ha ! C'est bien amusant ! Cet échalas ! Cette figure de carême ! Ha ! Ha ! Et il paraît qu'elle a plus de sex-appeal que moi ?
M. Aymé, la Tête des autres, II, 5.

Encyclopédie Universelle. 2012.