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échafaudage

échafaudage [ eʃafodaʒ ] n. m.
• 1517; de échafauder
1Construction temporaire, essentiellement constituée de passerelles ou de plateformes soutenues par une charpente (boulins, écoperches, etc.), destinée à conduire le personnel et le matériel en tous points d'un bâtiment à édifier ou à réparer. Échafaudages de maçons, de couvreurs. Échafaudage de bois, de tubes métalliques. Dresser un échafaudage contre une façade pour la ravaler.
2Par ext. (av. 1791) Assemblage de choses posées les unes sur les autres. pyramide. Un échafaudage de livres. « Elle porte sur la tête un savant échafaudage de faux cheveux, de coussins et de nœuds » (Taine).
(av. 1752) Fig. Assemblage complexe et peu solide. Gringoire « voyait s'écrouler pièce à pièce tout son échafaudage de gloire et de poésie ! » (Hugo).
3Édification progressive. L'échafaudage d'un système. « Un degré de plus dans l'échafaudage de sa fortune » ( Sainte-Beuve).

échafaudage nom masculin (de échafaud) Construction provisoire en charpente, fixe ou mobile, réalisée pour construire ou réparer un bâtiment. Amas d'objets entassés les uns au-dessus des autres : Un échafaudage de boîtes. Action d'échafauder, d'édifier un plan, une œuvre, etc. ; ensemble d'idées, d'hypothèses, de projets ainsi combinés et généralement peu solides. ● échafaudage (synonymes) nom masculin (de échafaud) Construction provisoire en charpente, fixe ou mobile, réalisée pour construire...
Synonymes :
- construction
- édifice
Amas d'objets entassés les uns au-dessus des autres
Synonymes :
- amoncellement
- monceau
- tas

échafaudage
n. m.
d1./d Construction provisoire, en bois ou en métal, qui permet l'accès à tous les niveaux d'un bâtiment qu'on édifie ou qu'on rénove. Syn. (Québec) échafaud.
d2./d Par ext. Amas de choses assemblées ou posées les unes sur les autres. Un échafaudage de caisses.
Fig. Assemblage sans consistance d'idées, d'arguments. Ce bel échafaudage s'est écroulé devant les faits.
d3./d (Abstrait) Action d'édifier peu à peu. L'échafaudage d'une doctrine.

⇒ÉCHAFAUDAGE, subst. masc.
A.— Rare. Action d'élever, de dresser un échafaud. Il en a coûté beaucoup pour l'échafaudage (Ac. 1798-1932). L'échafaudage a été délicat et long (Lar. Lang. fr.).
Au fig. (infra B). Action de construire, d'amasser. Chaque échelon de moins dans l'ordre de succession légitime était un degré de plus dans l'échafaudage de sa fortune (Sainte-Beuve ds Lar. 19e). Il peut servir, en tant qu'hypothèse de travail, à l'échafaudage d'une théorie (SCHAEFFER, Rech. mus. concr., 1952, p. 16).
B.— Résultat de cette action.
1. Construction provisoire, fixe ou mobile, dont les planchers supportent à une certaine hauteur du sol les ouvriers et les matériaux dans l'édification, la réparation, la peinture ou la décoration des bâtiments. Travailler sur un échafaudage; petit, grand, immense, solide, fragile échafaudage. Du même côté (...) apparaît un grand mur blanc (...) surmonté d'un enchevêtrement de grues, de cabestans et d'échafaudages (HUGO, Choses vues, 1885, p. 49). On voit l'échelle et l'échafaudage qui ont permis de descendre les cloches (BERNANOS, Dialog. Carm., 1948, 4e tabl., 13, p. 1683) :
1. Ensuite j'ai sauté d'un échafaudage sur l'autre. Mon échafaudage actuel (ou échafaud, car j'y perdis souvent la tête) est à Menton, dont le maire m'a demandé le décor de la salle des mariages.
COCTEAU, Poésie critique I, 1959, p. 8.
P. métaph. La pointe obscure du génie, qui a rassemblé et dressé un échafaudage de propositions (CLAUDEL, Poète regarde Croix, 1938, p. 253). Derrière des barricades de fanatisme et des échafaudages d'apologétique agressive (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 367).
SYNT. Échafaudage tubulaire, fixe, mobile, provisoire, en bascule; échafaudage de maçon; grimper, se hisser, monter sur un échafaudage; tomber, dégringoler d'un échafaudage; juché sur un échafaudage; du haut d'un échafaudage; dresser, élever, faire un échafaudage; construire, enlever, démonter, retirer un échafaudage; un échafaudage qui s'écroule, qui s'abat; échafaudage et cintrage; treuil et échafaudage. Échafaudage volant de couvreur (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 4, 1928, p. 21).
P. anal. Échafaudage de + subst. au plur. Superposition ordonnée mais complexe d'éléments différents. Des grands chapeaux de femmes avec des échafaudages de tulle et de plumes (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 260). Il est avantageux, pour la perception de l'échafaudage des voix, que la réponse soit entendue dans une voix voisine de celle qui a énoncé le sujet (DUPRÉ, Fugue, 1936, p. 6) :
2. Elle laissait pousser ses cheveux, qui allaient dans quelque temps être livrés aux mains habiles des coiffeuses pour devenir l'échafaudage compliqué qui doit surmonter la tête d'une femme africaine.
LOTI, Le Roman d'un Spahi, 1881, p. 106.
2. P. ext., fam., souvent péj. Entassement inorganisé ou instable d'éléments. Un échafaudage de caisses vides. Synon. amoncellement. Ils furent obligés de s'écarter l'un de l'autre à cause d'un grand échafaudage de chaises qu'un homme portait derrière eux (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 159). La montagne dresse à pic (...) tout son échafaudage de dentelures qui semblent les ruines d'une ligne de forteresses crevassées et branlantes (TAINE, Voy. Ital., t. 1, 1866, p. 52).
P. métaph. Dans la nouvelle lune montait au-dessus du couple l'échafaudage des ruines (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 169).
3. Au fig.
a) Ce qui a un rôle adjuvant pour la construction progressive de quelque chose. De la part du poëte, c'est n'avoir pas assez de confiance en son œuvre que de n'en pas détruire et supprimer l'échafaudage [les notes et documents] (SAINTE-BEUVE, Chateaubr., t. 2, 1860, p. 20). L'exemple du triangle nous a servi d'échafaudage pour notre démonstration (RUYER, Esq. philos. struct., 1930, p. 138).
b) Avec une nuance iron.
[P. réf. au caractère provisoire et relativement fragile de l'échafaudage] Assemblage peu solide, non convaincant, d'éléments divers pour faire un tout. Tout ce bel échafaudage s'écroule devant les faits (Ac. 1835-1932). Son échafaudage d'arguments et de textes (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 123). Et voilà qu'à cette heure, tout ce laborieux échafaudage du dogme se trouvait emporté dans une révolte de cette raison souveraine, qui clamait ses droits (ZOLA, Lourdes, 1894, p. 32) :
3. Je n'ai rien su qu'au moment même. À l'exécution, la main de Dieu a renversé tout cet échafaudage de combinaisons fausses.
BALZAC, Le Curé de village, 1839, p. 281.
[P. réf à la fonction de l'échafaudage qui supporte ouvriers et matériaux] Ce qui supporte ou sous-tend quelque chose, de manière artificielle, non assurée. Il m'expliquait chaque poutre de l'échafaudage sur lequel reposait sa politique; il en vantait l'ampleur, la solidité (MORAND, Champions du monde, 1930, p. 239). Partout où paraissait la croix de Lorraine s'écroulait l'échafaudage d'une autorité qui n'était que fictive (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 648).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1517 eschafaudaige « action de construire un échafaud; cet échafaud lui-même » (Doc. relatifs à la fondation du Havre, 79, De Merval ds R. Hist. litt. Fr. t. 11, p. 493); 2. av. 1752 fig. échafaudage « assemblage de faits, d'arguments » (M. l'Abbé Colin ds Trév. 1752); av. 1791 « amoncellement » (Berquin ds Lar. 19e); 3. 1860 « ce qui sert à fonder quelque chose; édification progressive » (STE-BEUVE, loc. cit. B 3 a). Dér. de échafaud; suff. -age. Fréq. abs. littér. :293. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 338, b) 484; XXe s. : a) 431, b) 395. Bbg. Archit. 1972, p. 58.

échafaudage [eʃafodaʒ] n. m.
ÉTYM. 1517, eschafaudaige; de échafaud, et suff. -age.
1 Rare. Action de dresser des échafauds (1.) pour travailler à un bâtiment… || L'échafaudage a duré deux jours. || L'échafaudage d'une charpente métallique.
(1860). Fig. et cour. Édification progressive. || L'échafaudage d'un système. || L'échafaudage d'une fortune.
1 Chaque échelon de moins dans l'ordre de succession légitime était un degré de plus dans l'échafaudage de sa fortune.
Sainte-Beuve, in Pierre Larousse.
2 Construction temporaire, essentiellement constituée de passerelles ou de plates-formes soutenues par une charpente, destinée à conduire les personnes et le matériel en tous points d'un bâtiment à édifier ou à réparer. Échafaud, 1. || Échafaudage de bois, formé de perches verticales, assemblées par des cordages à des perches horizontales ( 2. Boulin). || Massif de moellon, plâtre supportant les écoperches d'un échafaudage. Patin.Échafaudage en tubes métalliques. || Échafaudages tubulaires. || Échafaudages d'assemblage, formés de pièces de charpente réunies par des croix de saint André. || Échafaudages volants, soutenus par des cordes, etc. || Échafaudages fixes, mobiles. || Échafaudages de maçons, de couvreurs. || Dresser un échafaudage contre une façade pour la ravaler.
2 (…) il n'y a d'autres règles que les lois de la nature (…) et les lois spéciales qui (…) résultent des conditions propres à chaque sujet (…) Les premières sont la charpente qui soutient la maison; les secondes l'échafaudage qui sert à la bâtir et qu'on refait à chaque édifice.
Hugo, Préface de Cromwell.
3 (…) ce puits semblait être en réparation, car l'échafaudage croisé des poutres qui soutenait des cloches paraissait être dressé (…) pour étayer les murs.
Huysmans, Là-bas, III, p. 32.
3.1 (…) ces derniers échafaudages, ces traces du travail de la veille qu'on n'a pas eu le temps d'enlever et qui mêlées aux drapeaux et aux lampions égaient comme une note joyeuse de plus, semblent en fête malgré eux, comme ces vieilles que les jeunes gens forcent à danser.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 774.
Fig. || Échafaudage de… : préparatifs, moyens nécessaires à la construction, à l'élaboration (de quelque chose).
4 (…) extraordinaire quatre-vingt-treize. Sous un échafaudage de barbarie se construit un temple de civilisation.
Hugo, Quatre-vingt-treize, III, VII, V.
3 (Av. 1791). || Échafaudage de…, amas (d'objets posés les uns sur les autres). Amoncellement, édifice, pyramide. || Un savant échafaudage de cartes (→ Château de cartes). || Un échafaudage de meubles, de livres, de dossiers.Un savant échafaudage de cheveux. || Des chapeaux avec des échafaudages de tulle et de plumes. → Paille, cit. 8.
5 (…) elle porte sur la tête un savant échafaudage de faux cheveux de coussins et de nœuds, rattaché par des épingles, couronné par des plumes, et tellement haut que souvent « le menton est à mi-chemin des pieds (…) »
Taine, les Origines de la France contemporaine, I, t. I, p. 213.
4 (Av. 1752). Abstrait. Assemblage complexe et peu solide (de faits, d'arguments, de preuves, de raisons…). || Un échafaudage d'idées. || « Une nouvelle déclaration de Jacques venait généralement renverser l'échafaudage de ses réflexions. » (Martin du Gard). || Renverser un échafaudage de preuves. || Un échafaudage de maximes pompeuses, de raisonnements captieux (→ Culminer, cit. 6).Absolt. || Tout cet échafaudage s'est écroulé. Combinaison.
6 Avec quelle amertume il (Gringoire) voyait s'écrouler pièce à pièce tout son échafaudage de gloire et de poésie !
Hugo, Notre-Dame de Paris, I, 4.

Encyclopédie Universelle. 2012.