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éblouissement

éblouissement [ ebluismɑ̃ ] n. m.
• v. 1450; de éblouir
1État de la vue frappée par l'éclat trop brutal de la lumière. Éblouissement causé par le soleil couchant.
Par ext. Trouble de la vue provoqué par quelque cause interne (faiblesse, congestion), ou externe (choc), et généralement accompagné de vertige. Avoir un, des éblouissements.
2Fig. Émerveillement; sujet d'émerveillement. « Mais dès que je fus arrivé à la route, ce fut un éblouissement » (Proust).

éblouissement nom masculin Trouble visuel brutal causé par une lumière vive et aveuglante mettant dans l'impossibilité de voir. Trouble momentané, sensation de vertige : Avoir un éblouissement. État de l'esprit en proie à une vive admiration ; émerveillement : Quand elle apparut, ce fut un éblouissement.éblouissement (synonymes) nom masculin État de l'esprit en proie à une vive admiration ; émerveillement
Synonymes :
- émerveillement
- enchantement
- fascination
- ravissement

éblouissement
n. m.
d1./d Gêne dans la perception visuelle, causée par une lumière trop vive. L'éblouissement provoqué par les phares.
|| Par ext. Trouble de la vue dû à un malaise. Des éblouissements causés par la fatigue.
d2./d Fig. émerveillement. Ce spectacle fut un éblouissement.

⇒ÉBLOUISSEMENT, subst. masc.
A.— Action d'éblouir; phénomène optique d'altération provoqué par une lumière subitement trop intense. C'est (...) pour supprimer l'éblouissement que fut créé, en 1936, un verre spécial appelé « polaroïd » (TINARD, Automob., 1951, p. 334). Pour éviter éblouissements et reflets, il est utile d'employer une matière translucide (BENOIST, Musées, 1960, p. 59) :
1. ... il était drôle, juché sur la paille, avec sa figure ronde et calme, son nez plat sans curiosité, ses yeux petits qui ignoraient l'éblouissement...
BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 56.
P. méton. Lumière éclatante :
2. ... Phtos, devant cette lumière,
Brusque aveu d'on ne sait quel profond firmament,
Recule, épouvanté par l'éblouissement.
HUGO, La Légende des siècles, t. 3, 1877, p. 113.
PATHOL. Trouble de la vue provoqué par des causes internes. Comme un éblouissement l'aveuglait, il s'adossa à un arbre, les yeux fermés (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 632) :
3. Les vapeurs peuvent causer l'asphyxie lorsque leur concentration est grande. À plus faible dose, elles causent des éblouissements, des hallucinations...
CHARTROU, Pétroles nat. et artif., 1931, p. 175.
B.— Au fig. Profonde admiration pouvant aller jusqu'à l'aveuglement. Devant l'étrange expérience de Rachel, il était sans cesse frappé d'éblouissement (MARTIN DU G., Thib., Belle Sais., 1923, p. 1003).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Mil. XVe s. esblouissement « état de l'esprit en proie à une vive admiration » (G. CHASTELLAIN, Exposition sur vérité mal prise ds Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 6, p. 262); 2. 1539 « trouble de la vue provoqué par une cause interne, souvent accompagné de vertiges » (EST.); 3. av. 1549 « trouble momentané de la vue causé par une lumière trop vive » (MARGUERITE DE NAVARRE, La Nativité de Jésus-Christ, 600 ds Comédies, éd. F. E. Schneegans). Dér. du rad. du part. prés. de éblouir; suff. -ment1. Fréq. abs. littér. :597. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 558, b) 1 817; XXe s. : a) 961, b) 510. Bbg. GOHIN 1903, p. 343.

éblouissement [ebluismɑ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1450, au sens 3, esblouissement; du p. prés. de éblouir.
1 (Av. 1549). État de la vue frappée par l'éclat trop brutal de la lumière. || Éblouissement causé par le soleil couchant. || Papillotage des yeux produit par un long éblouissement.
1 (…) c'était d'abord un éblouissement de toits, de cheminées, de rues, de ponts, de places, de flèches, de clochers. Tout vous prenait aux yeux à la fois (…)
Hugo, Notre-Dame de Paris, III, II.
2 Je voulais voir cette terre du soleil et du sable en plein été, sous la pesante chaleur, dans l'éblouissement furieux de la lumière.
Maupassant, Au soleil, p. 12.
2 (1539). Trouble de la vue provoqué par une cause interne (faiblesse, congestion) ou externe (choc), et généralement accompagné de vertige. Berlue, hallucination, syncope, trouble, vertige. || Être pris d'éblouissement. || Avoir des éblouissements. || Avoir un éblouissement après un choc, un coup…, en voir trente-six chandelles (supra cit. 4).
3 Il m'a pris tout à coup un éblouissement (…)
Molière, l'Avare, I, 4.
4 Ce seul baiser, ce baiser funeste, avant même de le recevoir, m'embrassait le sang à tel point, que ma tête se troublait, un éblouissement m'aveuglait, mes genoux tremblants ne pouvaient me soutenir; j'étais forcé de m'arrêter, de m'asseoir; toute ma machine était dans un désordre inconcevable : j'étais prêt à m'évanouir.
Rousseau, les Confessions, IX.
3 (Mil. XVe). État de l'esprit ébloui; émerveillement. Étonnement, fascination, surprise (→ Aveugler, cit. 1; cécité, cit. 3). || Les Éblouissements, recueil de poèmes de la comtesse de Noailles (1907).
5 Descartes ne parle pas de l'effroi qui provient d'un éblouissement de notre esprit au sujet d'un objet épouvantable (…)
Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies…, V.
6 (…) le nouvel éclat de sa beauté me frappait tellement que je croyais la voir pour la première fois, et que ma familiarité ordinaire avec elle se changeait en une sorte de timidité et d'éblouissement.
Lamartine, Graziella, III, XV.
7 Mais dès que je fus arrivé à la route, ce fut un éblouissement. Là où je n'avais vu, avec ma grand-mère, au mois d'août, que les feuilles et comme l'emplacement des pommiers, à perte de vue ils étaient en pleine floraison, d'un luxe inouï, les pieds dans la boue et en toilette de bal (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. IX, p. 232.

Encyclopédie Universelle. 2012.