CAURI
CAURI
Variété de coquillages utilisée couramment comme monnaie, découverte aux îles Maldives (à l’ouest de Ceylan) et aux îles Soulou (entre les Philippines et Bornéo). Deux types peuvent être distingués: la Monetaria (Cyprea ) moneta , utilisée principalement en Asie, et la Monetaria annulus , utilisée sur le continent africain.
Au XIIIe siècle, Marco Polo note leur utilisation en Chine; provenant sans doute de l’archipel de Ry ky , les cauris sont utilisés également au Yunnan et au Japon; selon l’anthropologue Deniker, en 1840, au Siam, les soldats étaient encore payés en cauris; par contre, au Laos, la circulation des cauris était active il y a quarante ans.
Les Anglais appelèrent cette variété de coquillages cauri ou cowri, transformant le mot sanskrit kaparda , kapardika , d’où vient le nom de kawari en dialecte m h r ルtri; le nom portugais est boudji ou boughi ; les habitants des îles Maldives lui attribuent le nom de boli .
Cependant, la principale zone de circulation des cauris se trouve être l’Afrique tropicale; cela est dû aux relations commerciales et aux échanges effectués à travers tout le continent africain, de Zanzibar jusqu’au Sénégal. Les cauris auraient été amenés par les Arabes sur les côtes orientales de l’Afrique, et leur valeur devait croître à mesure que l’on s’éloignait des régions côtières.
Les Européens s’intéresseront eux aussi à ce commerce: en 1858, 2 938 cauris furent exportés de Manille; en 1699, à Amsterdam, qui était le marché le plus important de ce commerce, des cauris furent vendus pour 192 951 livres hollandaises. Les cauris furent par la suite remplacés par les perles artificielles.
Sur le plan symbolique, les cauris sont fréquemment mis en relation avec le principe féminin: leur forme étant associée à celle du sexe féminin, les cauris sont souvent utilisés lors de rites de fécondité ou bien de magie défensive.
cauri [ kɔri ] ou cauris [ kɔri(s) ] n. m.
• 1731; caury 1615; tamoul kauri
♦ Didact. (ou cour. en Afrique noire) Coquillage du groupe des porcelaines. Les cauris ont servi de monnaie en Afrique orientale et au Tchad.
● cauri ou cauris nom masculin (tamoul kauri) Coquillage du groupe des cyprées (ou porcelaines), qui a servi longtemps de monnaie à diverses populations, notamment en Afrique noire et en Asie.
cauri
n. m. Coquillage du groupe des porcelaines (Cypraea moneta ou Cypraea annulus), originaire de l'océan Indien, qui a servi autrefois de monnaie en Afrique tropicale et qui est encore utilisé pour la divination et pour l'ornementation des masques, des coiffures, des parures.
Petit coquillage blanc ovale du groupe des porcelaines, servant de parure et de monnaie dans plusieurs régions de l'Afrique et de l'Inde :
• ... Il [Occine] se sentait petit-fils d'esclaves, une de ces belles « pièces d'Inde », appréciées jadis des négriers, payées par eux en cauris, en tocques, en guinées, en bouges, étranges monnaies du continent noir...
MORAND, Magie noire, 1930, p. 19.
Prononc. et Orth. :[]; []. Noter que LITTRÉ et DG ne transcrivent pas s final pour la forme cauris. Ac. 1762-1835 admettent cauris ou coris; cf. aussi NOD. 1844, BESCH. 1845, LITTRÉ, GUÉRIN 1892 et QUILLET 1965. Ac. 1878 donne uniquement cauris; cf. aussi DG et Pt Lar. 1906. Lar. 19e, Lar. Lang. fr. et ROB. Suppl. 1970 enregistrent cauri ou cauris. Lar. 19e fait la rem. suiv. : ,,Cauri est l'orthographe indigène; cauris aura été introduit par l'usage presque exclusif du pluriel; quant à coris, dont quelques-uns se servent, c'est un véritable barbarisme.`` Lar. 20e note les 3 formes en vedette cauri, cauris ou coris. Étymol. et Hist. 1615 caury « petite coquille servant de monnaie dans l'Inde et au Sénégal » mot étr. cité (F. PYRARD DE LAVAL, Disc. des Voy. des François aux Indes Or., t. 1, p. 713 cité par R. Arveiller ds Fr. mod., t. 17, p. 133); 1666 couris mot fr. (Rapport des Indes Or., p. 11 ds THÉVENOT, Rel. de div. Voy. cur., t. III ds KÖNIG, p. 62); 1731 cauris (R. P. LABAT, Voy. du Chev. des Marchais en Guinée, Isles Voisines et la Cayenne, fait en 1725, 1726 et 1727, t. I, p. 26, ibid.). Empr., en raison de la localisation géogr., au tamoul Kauri « id. » plutôt qu'à l'hindoustani (v. FEW t. 20, p. 101 et KÖNIG, pp. 61-62). Fréq. abs. littér. Cauris :2. Bbg. KÖNIG 1939, pp. 61-62.
ÉTYM. 1731; caury, 1615; mot tamoul kauri.
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♦ Didact. (cour. en Afrique noire). Coquillage du groupe des porcelaines. || Les cauris ont servi de monnaie en Afrique orientale et au Tchad; on s'en sert encore pour les divinations, comme ornements, parures…
0 (Afrique) Mon oreille collée sur ton ventre tendu,
j'interroge les dieux,
et scrutant le langage ambigu des cauris,
je cherche à discerner sous les rumeurs contraires
le sûr cheminement
de ton destin.
G. Tirolien, Balles d'or, in Pages africaines, II, p. 12.
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HOM. Kauri.
Encyclopédie Universelle. 2012.