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CATHOLICISME
CATHOLICISME

LE TERME 見礼凞晴礼﨟, qui avait déjà chez les auteurs grecs (Aristote, Zénon, Polybe) le sens d’universel, de total, de général, est employé, depuis le début du IIe siècle, et presque exclusivement par les auteurs chrétiens (pour la première fois par Ignace d’Antioche: Lettre aux chrétiens de Smyrne , 112), pour désigner l’Église de Jésus-Christ.

Jésus-Christ n’a point qualifié lui-même de catholique l’Église dont il est le fondateur. Mais ce vocable convenait si bien à la communauté chrétienne que, dans la règle de foi du concile de Constantinople (381), encore en usage parmi les chrétiens d’aujourd’hui, il est dit: «Nous croyons l’Église une, sainte, catholique

Les premiers chrétiens avaient une vive conscience de l’originalité de leur religion: non point une religion de plus, au milieu des autres, non point une secte ésotérique ni un système particulier d’existence, mais l’Événement absolu dans l’histoire de l’humanité. L’Événement d’une entrée de Dieu dans l’aventure humaine, entraînant pour tous les hommes la proposition d’un amour divin qui donne son sens dernier à la vie et promet à toute la création son accomplissement. Événement unique, total, universel: car Dieu ne peut se reprendre, ni se corriger, ni se compléter, ayant mis en Jésus-Christ sa parole dernière pour l’homme.

C’est cette conscience d’une religion universelle, dont la réalité saisit toutes choses, concerne tous les hommes et le tout de l’homme, anime et réinterprète toute l’existence, qui s’est reconnue dans le terme «catholique». L’Église, communauté porteuse de l’Événement de Jésus-Christ, s’est rapidement appelée «la catholique», de façon absolue.

Tous les chrétiens, quelle que soit leur confession, reconnaissent l’Église de Jésus-Christ comme catholique et sont d’accord pour le confesser dans leur profession de foi. Et pourtant, seule l’Église qui a son centre à Rome – et qui prétend être pleinement l’Église du Christ – a retenu ce titre ancien. Chacun sait que l’Église catholique se distingue de l’Église orthodoxe et des Églises protestantes; que le catholicisme désigne, non point le christianisme purement et simplement, mais la forme du christianisme qui se définit dans la confession catholique romaine.

Les chrétiens non catholiques se prennent à regretter parfois ce destin des mots. Ne voulant pas renoncer à ce que leur communion soit également catholique, ils préféreraient s’appeler «non romains» pour pouvoir se dire, eux aussi, catholiques. Et on les comprend.

C’est de l’Église catholique, au sens confessionnel précis de l’expression, qu’il sera question ici.

C’est aussi du point de vue catholique qu’est retracé ici l’ensemble de l’histoire de l’Église, dans un article qui, par son œcuménisme même, pose néanmoins que cette histoire ne concerne pas uniquement le catholicisme et que d’autres lectures en sont possibles, de la part de représentants des autres confessions chrétiennes. Et cela non seulement pour les périodes du christianisme dans le cadre desquelles telle ou telle confession a inscrit son histoire autonome, mais aussi pour celles qui ont précédé sa propre séparation d’avec Rome (ainsi, pour les protestants, les quatorze siècles d’avant la Réforme).

catholicisme [ katɔlisism ] n. m.
• 1598, repris 1734; de catholique
Religion chrétienne dans laquelle le pape exerce l'autorité en matière de dogme et de morale. église (I). Se convertir au catholicisme. Façon dont une personne comprend la doctrine de l'Église romaine. Un catholicisme sincère, étroit, austère.

catholicisme nom masculin Religion des chrétiens qui reconnaissent le pape comme chef spirituel. Manière de comprendre et de suivre les préceptes de la religion catholique. ● catholicisme (citations) nom masculin André Gide Paris 1869-Paris 1951 Le catholicisme est inadmissible, le protestantisme est intolérable. Journal Gallimard Jules Lemaitre Vennecy, Loiret, 1853-Tavers, Loiret, 1914 Académie française, 1895 Le catholicisme est la religion qui entretient avec l'Inconnu les relations les plus dramatiques et les plus passionnées. Texte autographe reproduit dans l'Anthologie des poètes français contemporains de G. Walch Delagrave ● catholicisme (expressions) nom masculin Catholicisme libéral, tendance des catholiques qui, après 1830, virent le progrès de l'Église dans une acceptation des libertés modernes accordées par la Révolution française, dans les limites de l'orthodoxie religieuse. Catholicisme social, mouvement de pensée et d'action qui essaie de promouvoir une réforme des structures sociales et économiques selon l'esprit de l'Évangile et les directives des souverains pontifes.

catholicisme
n. m. Religion pratiquée par les chrétiens de l'église catholique romaine (V. encycl. catholique).

⇒CATHOLICISME, subst. masc.
A.— Ensemble des dogmes, institutions et préceptes de l'Église catholique romaine. Le protestantisme et le catholicisme; se convertir au catholicisme; un retour au catholicisme :
1. ... d'où me venaient ces résistances, ces préventions? « Est-ce le catholicisme qui m'a laissé un tel goût de pureté que la moindre allusion aux choses de la chair met en moi une détresse indicible? »
S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 289.
Catholicisme libéral. ,,Au XIXe s. (...) mouvements de pensée et d'action, qui s'efforçaient, à l'intérieur de l'Église, d'accueillir et d'assumer, en la purifiant et l'orientant, la passion de liberté qui soulevait le monde contemporain`` (Foi t. 1 1968).
Catholicisme social. ,,Doctrine d'après laquelle l'Église a le droit de pénétrer la société elle-même, et non seulement les consciences individuelles, de ses doctrines et de sa loi sainte, basée sur l'Évangile`` (MARCEL 1938).
B.— Manière dont le fidèle suit l'enseignement ou les préceptes de l'Église catholique. Catholicisme étroit, sévère, large :
2. 13 mars — Notre curé, bienveillant jusqu'à ce jour, (...) procure à ma femme une vieille truande, paroissienne d'un catholicisme assisté qui balaie l'église, sonne les cloches et fera désormais notre ménage.
BLOY, Journal, 1899, p. 308.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1598 (MARNIX DE SAINTE-ALDEGONDE, Des différends de la religion, I, 20, Quinet cité par Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 4, p. 297 : C'est alors qu'ils se descouvrent et monstrent de ne recognoistre autre catholicisme ou universalité qu'en l'unique siège de Rome). Dér. de catholique; suff. -isme. Fréq. abs. littér. :1 071. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 091, b) 1 230; XXe s. : a) 2 579, b) 1 412. Bbg. BARB. Loan-words 1921, p. 147.

catholicisme [katɔlisism] n. m.
ÉTYM. 1598, repris 1734; de catholique.
1 Religion chrétienne dans laquelle le pape exerce l'autorité en matière de dogme et de morale. Église (catholique).Le catholicisme s'oppose au protestantisme et à l'Église orthodoxe, à l'intérieur du christianisme. || Les dogmes, les institutions, les pratiques du catholicisme. Théologie; sacrement; culte; liturgie. || Se convertir au catholicisme. || Embrasser le catholicisme.
1 (Il) apportait au milieu du clergé de Paris, si tolérant et si éclairé, cette âpreté du catholicisme provincial (…)
Balzac, Une double famille, Pl., t. I, p. 969.
2 (…) ah ! ce que le catholicisme suscite d'immondes rumeurs lorsque l'on rôde dans ses alentours, sans y entrer (…)
Huysmans, En route, p. 43.
3 (…) un véritable reflux, irrésistible et révélateur, du catholicisme, naguère proclamé « anéanti ».
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Le Consulat, t. IV, VII.
2 Façon dont la doctrine catholique est comprise et appliquée par quelqu'un. || Un catholicisme sincère, étroit, austère.
COMP. Néo-catholicisme.

Encyclopédie Universelle. 2012.