dodeliner [ dɔd(ə)line ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1532 ; du rad. onomat. dod-, exprimant le balancement
♦ Se balancer doucement. Dodeliner de la tête, du corps. « il s'endormait tout à coup en dodelinant de la tête » (Sartre).
● dodeliner verbe transitif indirect (radical onomatopéique dod- exprimant le balancement) Dodeliner de la tête, lui imprimer un balancement régulier et lent. ● dodeliner (expressions) verbe transitif indirect (radical onomatopéique dod- exprimant le balancement) Dodeliner de la tête, lui imprimer un balancement régulier et lent.
dodeliner
⇒DODELINER, verbe.
A.— Emploi trans.
1. Vx. [Le compl. d'obj. désigne un être humain] Balancer doucement, bercer. Le souvenir de son ancienne maîtresse, ses frémissements ses pâmoisons, lorsqu'il [André] la dodelinait entre ses bras, le hantèrent (HUYSMANS, En mén., 1881, p. 145). Elle [Madame Toussaint], marchait, elle dodelinait l'enfant, pour qu'il se calmât (ZOLA, Paris, t. 2, 1897, p. 223).
— P. métaph. Tandis que ces pensées dodelinaient ainsi mon esprit, je battis et brossai mon habit et mon pantalon (BALZAC, Œuvres div., t. 2, 1830-35, p. 383).
2. Balancer doucement (une partie du corps). L'homme fut ému par cette douleur; il eut un petit sursaut, dodelina la tête (R. BAZIN, Blé, 1907, p. 186).
B.— Emploi intrans. [Le compl. introduit par de désigne une partie du corps] (Se) Balancer doucement. Dodeliner de la tête; dodeliner du chef, des épaules, du ventre. Ils dodelinent de la tête en tirant sur leurs cigares; ils s'ennuient, ils pensent (SARTRE, Huis-clos, 1944, 5, p. 159). P. ext. Dodelinant du chapeau, elle [Mlle Calien] philosophait, sur le ton badin (H. BAZIN, Lève-toi et marche, 1952, p. 39) :
• 1. ... étourdi, perdant tout respect, il ricana positivement, il dodelina du râble, pour exprimer la jouissance sans remords de sa débauche; ...
ZOLA, La Terre, 1887, p. 356.
— Emploi abs. [Le suj. désigne une partie du corps] Se balancer doucement. Devant nous des croupes de chevaux dodelinent (GENEVOIX, Éparges, 1923, p. 32).
— Emploi pronom. (rare). [Par personnification du suj.] :
• 2. Assise, la fileuse au bleu de la croisée
Où le jardin mélodieux se dodeline;
Le rouet ancien qui ronfle l'a grisée.
VALÉRY, Alb. vers anc., 1900, p. 75.
Rem. On rencontre ds la docum. une attest. de l'adj. dodelineur. Un rythme dodelineur et dolent (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 72).
Prononc. et Orth. :[], (je) dodeline []. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1534 dodelinant de la teste (RABELAIS, Gargantua, éd. M.-A. Screech, VI, 54). Allongement de dodiner, par intercalation du suff. -el(er). Fréq. abs. littér. :39. Bbg. BRUNEAU (Ch.). Noms créés au moyen du suff. -ment... In :[Mél. Orr (J.)]. Manchester, 1953, p. 27. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 438.
dodeliner [dɔdline] v. intr. et tr.
ÉTYM. 1532, Rabelais (Pantagruel) « il dodelinait de la tête et barytonait du cul »; du rad. onomatopéique dod-, exprimant le balancement, l'oscillation.
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1 V. intr. Se balancer doucement. ⇒ Dodiner. || Dodeliner de la tête (→ Cambrer, cit. 2), du corps.
1 (…) quand elle était petite et que le grand-père Théveneur la prenait sur ses genoux et qu'il s'endormait tout à coup en dodelinant de la tête.
Sartre, le Sursis, p. 131.
♦ (Sans complément).
2 Il faut le voir (Capus) se promenant avec Arthur Meyer ! Il fait tous les frais. Il ne peut pas résister à ce chic. Il parle. Meyer dodeline.
J. Renard, Journal, 15 févr. 1904.
2 V. tr. Vieilli. Balancer doucement. || Dodeliner la tête. || Dodeliner un enfant. ⇒ Bercer, dodiner.
➪ tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.
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se dodeliner v. pron.
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dodelinant, ante p. prés. adj.
♦ Qui dodeline. || Tête dodelinante.
3 Et la majesté de notre marche dodelinante n'en aurait été qu'accrue, surtout si les quatre pieux étaient tenus par quatre esclaves nègres.
A. Jarry, Almanach illustré du Père Ubu, Pl., t. I, p. 594 (1901).
4 C'est papa qui retient à dîner un « compatriote », comme il dit; et, durant la soirée entière, le « compatriote », un sourire satisfait étiré sur la face et la tête dodelinante, disserte interminablement avec son hôte sur la nature humaine (…)
Roger Ikor, les Fils d'Avrom, Les eaux mêlées, p. 412.
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DÉR. Dodelinement.
Encyclopédie Universelle. 2012.