disconvenir [ diskɔ̃v(ə)nir ] v. tr. ind. <conjug. : 22>
• 1521; lat. disconvenire
♦ DISCONVENIR DE (en emploi négatif) :ne pas convenir de. ⇒ nier. Je n'en disconviens pas : je l'admets. « On en tombe d'accord, je n'en disconviens pas » (Molière). « Je ne puis disconvenir que ce mot ne soit juste » (Joubert).
⊗ CONTR. Avouer, convenir (de), reconnaître.
● disconvenir verbe transitif indirect (latin disconvenire) Ne pas disconvenir de, convenir de quelque chose, ne pas le contester, ne pas le nier : Je ne disconviens pas que vous avez raison. ● disconvenir (difficultés) verbe transitif indirect (latin disconvenire) Conjugaison Emploi Ne s'emploie guère qu'en tournure négative : j'ai commis une erreur, je n'en disconviens pas ; sans disconvenir de sa maladresse, il la met sur le compte de la fatigue. Registre Littéraire et soutenu. Construction 1. Ne pas disconvenir de : elle ne disconvient pas de son origine modeste. 2. Ne pas disconvenir que (+ subjonctif) : « On ne peut disconvenir que les plantes ne soient des êtres organisés et vivants »(J.-J. Rousseau). Remarque L'emploi de ne après ne pas disconvenir que, dans la proposition subordonnée, est facultatif. Ne pas disconvenir que (+ indicatif) : « Nous ne pouvons pas disconvenir que ma première petite jeunesse a été folle »(G. Sand). Remarque La construction avec l'indicatif, plus rare, insiste davantage sur l'assertion, sur la réalité du fait énoncé, que la construction avec le subjonctif. Ne pas disconvenir que (+ conditionnel) : il n'est pas disconvenu qu'il faudrait employer ce moyen en cas de nécessité. Indique l'éventualité, l'hypothèse. ● disconvenir (expressions) verbe transitif indirect (latin disconvenire) Ne pas disconvenir de, convenir de quelque chose, ne pas le contester, ne pas le nier : Je ne disconviens pas que vous avez raison.
disconvenir
v. tr. indir. Ne pas disconvenir de: tomber d'accord à propos de. Vous avez raison, je n'en disconviens pas.
⇒DISCONVENIR, verbe.
A.— Absol. [Correspond à convenir I; le suj. désigne deux ou plusieurs choses] Ne pas s'accorder, ne pas convenir, ne pas être en harmonie. Le lieu et la dame disconvenaient (BARRÈS, Voy. Sparte, 1906, p. 144) :
• 1. Il s'agit maintenant de comparer ces deux idées, de savoir si elles conviennent ou disconviennent entre elles, de percevoir le rapport de convenance ou de disconvenance qui les sépare ou qui les lie.
COUSIN, Hist. de la philos. du XVIIIe s., t. 2, 1829, p. 414.
— Emploi pronom. réciproque [En parlant de deux individus, de deux caractères] Ne pas être faits l'un pour l'autre :
• 2. ... cette jeune harmonie n'a que faire de songer si les moustiques et les bipèdes se disconviennent.
BARRÈS, Mes cahiers, t. 11, 1914-18, p. 38.
B.— Vieilli. Disconvenir à. [Correspond à convenir II] Ne pas convenir à, déplaire à. C'est surtout sa figure qui me disconvient (CONSTANT, Journaux, 1804, p. 141).
C.— Disconvenir de ou que. [Correspond à convenir III; le plus souvent à la forme négative; le suj. désigne une pers.] Je ne disconviens pas de cela, je n'en disconviens pas.
1. Disconvenir de qqc. Ne pas convenir d'une chose, ne pas l'admettre, ne pas la reconnaître. Ce sont là des vérités dont on ne sauroit disconvenir (LAMARCK, Philos. zool., t. 2, 1809, p. 278). Cela est anormal au premier chef : on n'en peut pas disconvenir (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 436).
2. a) (Ne pas) disconvenir que + ind. (pour indiquer un fait vécu). [Fadette à Landry] : (...) nous ne pouvons pas disconvenir que ma première petite jeunesse a été folle (SAND, P. Fad., 1849, p. 245).
b) (Ne pas) disconvenir que + ne (explétif) + subj. (pour indiquer un fait probable). L'on ne peut disconvenir que ces hommes n'eussent une doctrine, auprès de laquelle notre érudition est bien peu de chose (CHATEAUBR. Génie, t. 1, 1803, p. 124).
Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé adj. disconvenu, ue. Qui n'est pas établi à l'avance. De là, ce quelque chose d'alerte et de primesautier, de disconvenu, de subit et de nu qui nous ravit toujours à neuf dans son style [celui de Stendhal] (GIDE, Journal, 1937, p. 1271). Emploi subst. sing. (avec valeur de neutre). Ce qu'il croit sentir en moi de goût pour le particulier, l'étrange et le disconvenu, lui est insupportable (ID., ibid., 1930, p. 977).
Prononc. et Orth. :[], (je) disconviens []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1re moitié XVIe s. « (d'une chose) être en désaccord, en contradiction avec » (G. COLIN BUCHER, Poesies, 298 ds HUG.); 1588 id. « (d'une personne) ne pas être d'accord avec » (MONTAIGNE, Essais, éd. Thibaudet, livre II, chapitre 8, p. 433); 1671 (MOLIÈRE, Psyché, I, 1 : On en tombe d'accord; je n'en disconviens pas). Empr. au lat. class. disconvenire « ne pas s'accorder ». Fréq. abs. littér. : 58 (disconvenu : 2).
disconvenir [diskɔ̃vniʀ] v. tr. ind. [CONJUG. venir.]
ÉTYM. 1521; lat. disconvenire, de dis-, et convenire. → Convenir.
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♦ Littéraire ou didactique.
1 Rare. (Sujet n. de chose; construit avec à). Ne pas convenir. ⇒ Déplaire. || Disconvenir à qqn, à qqch. || Ce genre de vie lui disconvient. || Ce poste ne lui disconvient pas.
2 (Sujet n. de personne). || Disconvenir de : ne pas convenir d'une chose. ⇒ Nier. — REM. Disconvenir s'emploie en ce sens avec l'auxiliaire être et le plus souvent avec la négation. || Disconvenez-vous que cela soit vrai ? || Je ne disconviens pas que cela ne soit vrai, que cela soit vrai. — Il n'en est pas disconvenu. || Je ne saurais disconvenir de cela, je l'admets. — (Plus cour.). || Je n'en disconviens pas.
1 On en tombe d'accord, je n'en disconviens pas (…)
Molière, Psyché, I, 1.
2 Madame Victorine de Châtenay disait de moi que j'avais l'air d'une âme qui a rencontré par hasard un corps, et qui s'en tire comme elle peut. Je ne puis disconvenir que ce mot ne soit juste.
Joseph Joubert, Pensées, L'auteur peint par lui-même.
3 Je lui pardonne donc un peu de fierté et d'injustice à mon endroit; car nous ne pouvons pas disconvenir que ma première petite jeunesse a été folle, et toi-même me l'as reproché le jour où tu as commencé à m'aimer.
G. Sand, la Petite Fadette, XXIX, p. 193.
3 V. intr. Rare. Ne pas s'accorder. || Ce sont des idées qui disconviennent. || « Le lieu et la dame disconvenaient » (Barrès, in T. L. F.).
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DÉR. Disconvenance.
Encyclopédie Universelle. 2012.