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détourné

détourné, ée [ deturne ] adj.
• fin XIIIe; de détourner
1Qui n'est pas direct, qui fait un détour. Sentier, chemin détourné.
2(v. 1660) Fig. Qui ne va pas droit au but, qui est indirect. User de moyens détournés pour parvenir à ses fins. biais, détour. Ce n'est que par faiblesse « qu'on prend des chemins détournés et qu'on a recours à la ruse » (Fénelon).
3(1718) Qui n'est pas exprimé directement. Reproche détourné, qui ne s'adresse pas directement à qqn, mais qui le concerne. Allusion détournée. indirect.
⊗ CONTR. 1. Direct. 2. Franc.

détourné Participe passé de détourner. ● détourné nom masculin Rotation du corps par pivotement sur les deux pieds et dans la direction du pied placé derrière.

détourné, ée
adj.
d1./d Qui fait un détour. Chemin détourné.
|| Fig. Moyens détournés: moyens indirects.
d2./d Qui s'exprime indirectement, de façon voilée. Un compliment détourné.

⇒DÉTOURNÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst. masc.
I.— Part. passé de détourner.
II.— Adjectif
A.— Qui fait un détour :
1. Lucien se dit : « Par un petit sentier détourné et auquel un buisson cache la plaine immense que nous dominons, mon père m'a fait parvenir au faîte de la fortune. »
STENDHAL, Lucien Leuwen, t. 3, 1836, p. 344.
P. méton. Lieu détourné. Lieu que l'on n'atteint que par des détours; lieu situé très à l'écart. J'ai introduit le lecteur dans un « petit canton détourné » de l'empire (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 400).
B.— Au fig. Voie, moyen détourné(e). Façon indirecte d'agir. Le pauvre bougre, à sa manière détournée et amère lui avait tenu le même langage (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 386).
Qui n'est pas exprimé directement. Expression, reproche détourné(e); parler en termes détournés. Un compliment détourné (GONCOURT, Journal, 1865, p. 231). Dans la moindre de ses paroles éclate l'aveu... l'aveu détourné de son désir (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 106) :
2. Essayant de « situer » son hôte, il introduisit dans ce monologue nombre de noms propres, pour permettre à François de marquer s'il les connaissait. Le résultat de cet interrogatoire détourné satisfait le comte d'Orgel.
RADIGUET, Le Bal du comte d'Orgel, 1923, p. 63.
Sens détourné (d'un mot, d'un texte). Sens inhabituel introduit sous le sens littéral :
3. Les différentes façons d'introduire un sens détourné sous le sens littéral sont trop variées et dépendent de trop de conditions individuelles pour que l'art de les déterminer puisse être ramené à des règles générales.
LANGLOIS, SEIGNOBOS, Introd. aux ét. hist., 1898, p. 127.
III.— Subst. masc., CHORÉGR. Changement d'orientation, obtenu par un pivotement du corps vers la jambe qui était initialement située en arrière (cf. BOURGAT, Techn. danse, 1959, p. 98).
Fréq. abs. littér. :908. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 016, b) 936; XXe s. : a) 1 385, b) 1 659.

détourné [detuʀne] n. m.
ÉTYM. Mil XXe; p. p. subst. de détourner.
Chorégr. Changement de position obtenu par un pivotement en direction de la jambe située derrière l'autre jambe. || Le détourné ou tour de rein.
0 Le détourné est un changement d'orientation, obtenu par un pivotement ayant pour centres le talon de la jambe de position d'une part et la pointe de l'autre jambe qui est plantée en arrière d'autre part.
Marcelle Bourgat, Technique de la danse, p. 65.

Encyclopédie Universelle. 2012.