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détonner

détonner [ detɔne ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1611; de ton, au sens mus.
1Mus. Sortir du ton. « Les voix fausses et pointues des femmes faisaient détonner les voix grasses des hommes » (Maupassant).
Cour. Chanter faux.
2Fig. Ne pas être dans le ton, ne pas être en harmonie avec un ensemble. Il détonne dans ce milieu. trancher. « Des bonheurs-du-jour Louis XV-Eugénie détonnent au milieu des vieux bahuts flamands » (Yourcenar). Couleurs qui détonnent. jurer. « Il y a, dans toute œuvre immense, des chapitres qui détonnent » (Maurois).
⊗ CONTR. Accorder (s'), harmoniser (s'). ⊗ HOM. Détoner.

détonner verbe intransitif (de ton) Chanter, jouer faux. Produire un contraste désagréable, ne pas être dans le ton ; trancher : Des couleurs qui détonnent. Il n'est pas à sa place ici, il détonne.détonner (difficultés) verbe intransitif (de ton) Orthographe et sens 1. Détoner (avec un seul n) = exploser avec un bruit violent, une détonation. 2. Détonner (avec deux n)= s'écarter du ton, en musique ; contraster, choquer. Quand il chante sans accompagnement, il a tendance à détonner ; couleurs qui, mises ensemble, détonnent. Remarque Attention au quasi-synonyme dissoner, qui ne prend qu'un n. ● détonner (homonymes) verbe intransitif (de ton) détoner verbedétonner (synonymes) verbe intransitif (de ton) Produire un contraste désagréable, ne pas être dans le ton ;...
Synonymes :
- contraster
- jurer
- trancher
Contraires :
- s'accorder
- s'harmoniser

détonner
v. intr.
d1./d MUS Sortir du ton.
Cour. Chanter faux.
d2./d Fig. Contraster désagréablement avec autre chose. La couleur de cette écharpe et celle de votre robe détonnent.

⇒DÉTONNER, verbe intrans.
A.— Sortir de la bonne intonation et par conséquent chanter faux :
1. Les voix fausses et pointues des femmes faisaient détonner les voix grasses des hommes.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Le Pain maudit, 1883, p. 1237.
B.— Au fig. Ne pas être en harmonie avec :
2. — Vous avez toujours des comparaisons qui rappellent la caserne et des expressions qui n'ont rien de monastique, fit le père zélateur à ce frère dont l'allure de faubourien de Paris détonnait un peu dans le groupe.
HUYSMANS, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 79.
Rem. On rencontre ds la docum. le part. prés. adj. détonnant, ante. Qui sort de l'intonation. Ces voix à demi-formées ou détonnantes qui balbutiaient au jour le jour une pensée incertaine (TAINE, Dern. Essais crit. et hist., 1893, p. 28).
Prononc. et Orth. :[], (je) détonne []. Admis ds Ac. 1694-1932. Écrit avec 1 n ds FÉR. Crit. t. 1 1787 et LAND. 1834. Cf. détoner. Homon. détoner. Étymol. et Hist. 1611 destonner « sortir du ton juste » (COTGR.); 1752 au fig. détoner (Trév.). Dér. de ton; préf. dé-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :78 (détonnant :5).

détonner [detɔne] v. intr.
ÉTYM. 1611; de 1. dé-, ton, au sens musical, et suff. verbal.
1 Sortir du ton. || Détonner en chantant : chanter faux. || Tous les chanteurs ont détonné d'un demi-ton, quand l'accompagnement s'est arrêté.
1 Tous mes sots à la fois ravis de l'écouter,
Détonnant de concert, se mettent à chanter.
Boileau, Satires, III.
2 (1752). Fig. Ne pas être dans le ton, ne pas être en harmonie avec le reste. || Intellectuel qui détonne dans un milieu paysan. Contraste (faire contraste), trancher. || Ce fauteuil Empire détonne dans un salon moderne. || Couleurs qui détonnent. Jurer.
2 (…) il y a dans ses meilleurs endroits (de Littré) des termes ou dictions qui détonnent, qui heurtent (…)
Sainte-Beuve, Correspondance, t. II, p. 144.
3 Il y a, dans toute œuvre immense, des chapitres qui détonnent.
A. Maurois, Études littéraires, J. Romains, t. II, IV, p. 155.
CONTR. (Du sens II) Accorder (s'), appareiller (s'), harmoniser (s').
HOM. Détoner.

Encyclopédie Universelle. 2012.