détestable [ detɛstabl ] adj.
• 1308; lat. detestabilis
1 ♦ Vx Qu'on doit détester, haïr. ⇒ abominable, exécrable, haïssable, odieux. « On verra de David l'héritier détestable Abolir tes honneurs, profaner ton autel » (Racine).
2 ♦ (1663) Très désagréable ou très mauvais. ⇒ épouvantable. Quel temps détestable ! ⇒ affreux, vilain. Être d'une humeur détestable. ⇒ exécrable. « Qui dit froid écrivain dit détestable auteur » (Boileau). — Adv. DÉTESTABLEMENT , 1383 .
⊗ CONTR. Admirable, 1. louable. Agréable; 1. bon.
● détestable adjectif (latin detestabilis) Qui a tout pour déplaire ; très mauvais ; exécrable : Temps détestable. ● détestable (citations) adjectif (latin detestabilis) Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière Paris 1622-Paris 1673 Elle est détestable, parce qu'elle est détestable. La Critique de l'École des femmes, 5, le marquis ● détestable (synonymes) adjectif (latin detestabilis) Qui a tout pour déplaire ; très mauvais ; exécrable
Synonymes :
- affreux
- épouvantable
- exécrable
- haïssable
- infect
- odieux
Contraires :
- exquis
détestable
adj.
d1./d Rare Qui doit être détesté.
d2./d Exécrable.
⇒DÉTESTABLE, adj.
Qui n'est pas aimable; qui a tout pour déplaire. Une santé détestable; une auberge, une brasserie détestable. Spectacle détestable, lamentable, effroyable, pitoyable! (CLAUDEL, Tête d'Or, 1901, 3e part., p. 281) :
• Cette vie uniforme et sans tendresse est bonne pour les uns, détestable pour les autres.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Après, 1890, p. 102.
SYNT. a) [En parlant d'une boisson, d'une nourriture] Un mets, du pain, du vin détestable; une bière détestable. b) [En parlant de la nature, du temps qu'il fait, d'un lieu, d'un pays] Un hiver, un temps, une ville détestable. c) [En parlant de l'esprit, des productions de l'esprit, de l'art, des influences, etc.] Un esprit, un roman, une traduction détestable; une éducation détestable. d) [En parlant d'une pers., d'un ensemble de pers.] Un comédien, un écrivain, un locataire détestable; compagnie détestable.
♦ Expr. Passer une nuit détestable. Sans dormir. D'un goût, d'une humeur détestable; le plus détestable bavard, le plus détestable des caractères; le plus détestable abus.
— Emploi subst. Cet essai naturaliste échoue dans le détestable (PÉLADAN, Salon, 1882, p. 41).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1308 (AIMÉ, Ystoire de li Normant, éd. Bartholomaeis, I, 5). Empr. au lat. class. detestabilis « détestable », dér. de detestari, cf. détester. Fréq. abs. littér. :717. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 046, b) 1 198; XXe s. : a) 1 116, b) 842.
DÉR. Détestablement, adv. D'une manière détestable; très mal. Traiter détestablement un sujet; un ouvrage détestablement écrit (cf. CONSTANT, Journaux, 1805, p. 186). Lafond joue Gengis-Khan en gamin tragique; il n'a bien dit que la deuxième scène (...) détestablement les deux dernières (STENDHAL, Journal, t. 1, 1801-18, p. 262). On note la mention ,,fam.`` ds Ac. 1835, 1878 et QUILLET 1965. — []. Ds Ac. 1694-1878. — 1re attest. 1393 (EUSTACHE DESCHAMPS, Complainte de l'Église, éd. G. Raynaud, VII, p. 307); de détestable, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 8.
BBG. — QUEM. 2e s. t. 2 1971.
détestable [detɛstabl] adj.
ÉTYM. 1308; lat. detestabilis, de detestari → Détester.
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1 Vx. Qu'on doit détester, qui mérite d'être détesté. ⇒ Abominable, exécrable, haïssable, méprisable, odieux. || La calomnie est détestable. || Il est d'une prétention détestable. || Procédé, attitude détestable. ⇒ Dégoûtant, écœurant, répugnant. || Un travail détestable. ⇒ Antipathique, désagréable.
REM. Jusqu'au XVIIe s. inclus, le sens du mot est très fort et implique généralement l'idée de malédiction. → Détester (étymologie).
1 Les détestables feux de son ambition.
Corneille, Cinna, III, 1.
2 On verra de David l'héritier détestable
Abolir tes honneurs, profaner ton autel,
Et venger Athalie, Achab et Jézabel (…)
Racine, Athalie, V, 6.
3 (…) les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité.
Gide, Si le grain ne meurt, II, II, p. 340.
2 (1663). Mod. Très désagréable. || Quel pays, quel temps détestable ! ⇒ Affreux, vilain. → Quel temps de chien ! || Défaites-vous de cette détestable habitude (→ Défaire, cit. 20). || Un repas détestable. || Être d'une humeur détestable. ⇒ Exécrable, mauvais. || Il a été détestable pendant tout le repas. ⇒ Désagréable; poison (c'est un vrai poison). || Nous avons passé une nuit détestable, sans pouvoir dormir.
3 Qui est très mauvais dans son genre. || Le style de cet ouvrage est détestable (→ Boursouflé, cit. 3). || Musique détestable. || Ce musicien est détestable.
4 Il est vrai, je la trouve détestable (l'École des femmes); morbleu ! détestable du dernier détestable; ce qu'on appelle détestable.
Molière, la Critique de l'École des femmes, 5.
5 Qui dit froid écrivain dit détestable auteur.
Boileau, l'Art poétique, IV.
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CONTR. Admirable, enviable, louable, magnifique. — Adorable, agréable, aimable, exquis; bon, excellent.
DÉR. Détestablement.
Encyclopédie Universelle. 2012.