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déshabituer

déshabituer [ dezabitɥe ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1530 ; p. p. 1468; de dés- et habituer
Faire perdre une habitude à (qqn). désaccoutumer. Déshabituer qqn de l'alcool. Sa vie solitaire « l'avait déshabitué des épanchements » (Martin du Gard). SE DÉSHABITUERv. pron. Se défaire d'une habitude. Se déshabituer des cigarettes, de fumer. ⊗ CONTR. Accoutumer, habituer.

déshabituer verbe transitif Faire perdre une habitude ; désaccoutumer : Ce séjour en montagne m'a déshabitué de fumer.déshabituer (synonymes) verbe transitif Faire perdre une habitude ; désaccoutumer
Synonymes :
- désaccoutumer
Contraires :
- accoutumer
- habituer

déshabituer
v. tr. Faire perdre à (qqn) l'habitude (de). Déshabituer qqn de boire.
|| v. Pron. Il n'arrive pas à se déshabituer du tabac.

⇒DÉSHABITUER, verbe trans.
Déshabituer qqn (de qqc., de faire qqc.). Lui faire perdre l'habitude de. J'étais ébloui de l'azur qui venait de m'apparaître. Il y avait plusieurs heures que les lumières tamisées m'avaient déshabitué du grand jour (BENOIT, Atlant., 1919, p. 177). Les méfaits du théâtre psychologique venu de Racine nous ont déshabitués de cette action immédiate et violente que le théâtre doit posséder (ARTAUD, Théâtre et double, 1938, p. 101).
Emploi pronom. avec valeur réfl. Perdre l'habitude de. Le duc de Castries aurait vingt-cinq mannequins modelés sur sa personne, pour que ses vêtements ne se déshabituent pas de ses formes et ne contractent pas de mauvais plis (GONCOURT, Journal, 1882, p. 185). On parla des cannibales. — Il en reste aux Fidji, assura le Père (...) L'an dernier, encore, un de nos missionnaires a été mangé. Ils s'en déshabituent pourtant petit à petit (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 195) :
Déjà il se figurait Odette inquiète, affligée de n'avoir reçu ni visite ni lettre, et cette image, en calmant sa jalousie, lui rendait facile de se déshabituer de la voir.
PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, p. 306.
Rem. On rencontre a) Chez JAMMES, Les Robinsons basques, 1925, p. 111, le part. passé déshabitué employé subst. : je viens, au milieu des ténèbres, vous faire ma confession, aussi pénible, aussi humiliante qu'elle puisse être à un déshabitué. b) Chez LAMART., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 351, le subst. fém. déshabitude « perte d'une habitude ou d'un ensemble d'habitudes » : On a devant soi des campagnes, des bois à parcourir, toute l'existence terrestre à reprendre après une longue déshabitude, on sent un plaisir instinctif et tout physique.
Prononc. et Orth. :[], (je me) déshabitue [dezabity]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1419-22 part. passé adj. (G. CHASTELLAIN, Chroniques, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 1, p. 201); 1530 deshabituer (PALSGR., p. 30). Dér. de habituer; préf. dé(s)-. Fréq. abs. littér. :95.

déshabituer [dezabitɥe] v. tr.
ÉTYM. V. 1420, au p. p.; de dés- (→ 1. Dé-), et habituer.
Faire perdre une habitude (à qqn). Désaccoutumer. || Déshabituer qqn de l'alcool. || Déshabituer un enfant de manger avec ses doigts.
——————
se déshabituer v. pron.
Se défaire d'une habitude. || Se déshabituer des cigarettes, de fumer. || N'essayez pas ! Vous ne pourrez plus vous en déshabituer.
1 L'action violente et hâtive est un alcool. L'intelligence qui y a goûté a bien de la peine ensuite à s'en déshabituer; et sa croissance normale risque d'en rester forcée et faussée pour toujours.
R. Rolland, Jean-Christophe, X, p. 47.
2 Jacques aurait voulu dire quelque chose, mais sa vie solitaire, les camaraderies politiques, l'avaient déshabitué des épanchements.
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 295.
3 Les méfaits du théâtre psychologique venu de Racine nous ont déshabitués de cette action immédiate et violente que le théâtre doit posséder.
A. Artaud, le Théâtre et son double, Le théâtre et la cruauté, p. 29, Idées/Gallimard.
CONTR. Accoutumer, habituer.

Encyclopédie Universelle. 2012.