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déporté

déporté, ée [ depɔrte ] adj. et n.
• 1791; 1835 n.; de déporter
1Qui a subi la peine de la déportation. N. « vous êtes joliment délicats pour bêcher et piocher comme font les déportés à Cayenne » (Vigny).
2(v. 1942) Interné à l'étranger dans un camp de concentration (spécialement, un camp nazi). N. Camp de déportés. La plupart des déportés furent exterminés. Ancien déporté et prisonnier de guerre.

déporté, déportée nom Personne internée dans un camp de concentration. Personne qui était condamnée à la peine de déportation. ● déporté, déportée (synonymes) nom Personne internée dans un camp de concentration.
Synonymes :
- concentrationnaire

déporté, ée
n. (et adj.)
d1./d Personne condamnée à la déportation.
d2./d Personne internée dans un camp de concentration.

⇒DÉPORTÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.
I.— Part. passé de déporter.
II.— Adj. et subst. masc. et fém. [Correspond à déporter I]
A.— [Celui, celle] qui a été condamné(e) à la peine de la déportation. Un déporté qui a rompu son ban (Ac. 1835, 1878); la plupart des déportés moururent (Ac. 1835-1932). Le 28 fructidor 1797, je reçus ordre d'appareiller pour Cayenne. Je devais y conduire soixante soldats et un déporté (VIGNY, Serv. et grand. milit., 1835, p. 36).
B.— Mod. Qui est ou a été interné(e) dans un camp de concentration. Déportés politiques, raciaux; camp de déportés; médaille des Déportés et Internés politiques. Lise L..., déportée d'Auschwitz (GREEN, Journal, 1945, p. 276). Sept millions de Juifs assassinés, sept millions d'Européens déportés ou tués (CAMUS, Homme rév., 1951, p. 231) :
1. Dès que les prisonniers et les déportés seront sortis de leur enfer, la France sera appelée à ratifier le suffrage des millions de morts et de vivants qui ont tout donné pour que ce jour entre les jours se lève enfin.
MAURIAC, Le Bâillon dénoué, 1945, p. 391.
Rem. Les emplois subst. figurent en gén. sous le part. passé, mais en vedette autonome dans Lar. encyclop.-Lar. Lang. fr., DUB., QUILLET 1965.
III.— Adj. [Correspond à déporter II] TECHNOL. Écarté par rapport à un axe. Bielles déportées :
2. ... la jeep (...) possède des bielles dites déportées, l'axe du pied ne correspondant pas à l'axe de la tête de bielle, (...) ce déport (...) est de quatre millimètres.
CHAPELAIN, Cours mod. de techn. automob., 1956, p. 47.
Rem. 1. Attesté ds ROB. 2. On rencontre ds la docum. déport, subst. masc. Léger écart dans l'ajustement de pièces par rapport à un axe pour obtenir une meilleure résistance (supra ex. 2; cf. aussi écuanteur). Sens absent des dict. gén. et techniques.
Fréq. abs. littér. :149. Bbg. QUEM. Fichier.

déporté, ée [depɔʀte] adj. et n.
ÉTYM. 1796, in D. D. L.; de déporter.
1 Anciennt. Qui a subi la peine de la déportation (1). || Coupables déportés.N. (rare au fém.). || Les déportés de la Guyane, de la Nouvelle Calédonie (au XIXe siècle).
1 Par une note de M. Wickham, ministre d'Angleterre en Suisse, adressée à l'état de Berne, le 22 juin 1796, la cour de Londres déclare qu'elle n'accordera aucun passe-port aux émigrés et déportés français, chassés de Suisse, pour se retirer dans ses états.
Balestrier, Mes tablettes, no 89-93, 29 messidor-4 thermidor, an IV, p. 356, in D. D. L., II, 21.
2 Je ne veux pas vous interroger, mais probablement vous n'avez pas plus d'argent qu'il ne vous en faut, et vous êtes joliment délicats tous deux pour bêcher et piocher comme font les déportés à Cayenne.
A. de Vigny, Servitude et Grandeur militaires, I, V, p. 72.
2 (V. 1942). Interné à l'étranger dans un camp de concentration.N. m. || Camp de déportés. Camp (de concentration). || Déportés politiques en Allemagne, pendant la Seconde Guerre mondiale. || La plupart des déportés furent exterminés par les Nazis. || Ancien déporté et prisonnier de guerre. || Des trains de déportés (→ 1. Politique, cit. 10.1).
3 Les plaies, la neige, la faim, les poux, la soif; puis la soif, la faim, les poux, la neige, les maladies et les plaies (…) L'hallucination qui fait prendre la schlague meurtrière des kapos pour un bâton de chocolat, le petit morceau de bois indéfiniment sucé, le corps qui n'est plus que faim (…) La faim a été la compagne quotidienne des déportés jusqu'à la limite de la mort.
Malraux, Antimémoires, Folio, p. 604.

Encyclopédie Universelle. 2012.