déportation [ depɔrtasjɔ̃ ] n. f.
• 1455; lat. deportatio
1 ♦ Dr. Peine politique afflictive et infamante qui consistait dans le transport définitif du condamné hors du territoire continental français. ⇒ exil, relégation. La déportation a été remplacée en 1960 par la détention criminelle.
2 ♦ (v. 1942) Cour. Internement dans un camp de concentration à l'étranger. Les Nazis organisèrent la déportation des Juifs, des résistants en Allemagne (⇒ déporté) . Il est mort en déportation.
● déportation nom féminin (bas latin deportatio, -onis) Transfert et internement dans un camp de concentration situé dans une région éloignée. Peine politique perpétuelle, afflictive et infamante, exilant le condamné dans un lieu déterminé. (Elle fut remplacée en 1960 par la détention criminelle..) ● déportation (synonymes) nom féminin (bas latin deportatio, -onis) Peine politique perpétuelle, afflictive et infamante, exilant le condamné dans...
Synonymes :
- relégation
- transportation (vieux)
déportation
n. f.
d1./d Peine d'exil, afflictive et infamante, appliquée autref., notam. en France, aux crimes politiques. La déportation des Acadiens par les Anglais, entre 1755 et 1762. (V. Grand Dérangement.)
d2./d Internement dans un camp de concentration situé dans une région éloignée du domicile de la victime ou dans un pays étranger. (V. nazisme.)
⇒DÉPORTATION, subst. fém.
A.— Peine afflictive et infamante qui consiste à être transporté hors du territoire national dans un lieu déterminé par l'État. Déportation simple, déportation à vie; ordonner, subir la déportation. (Quasi)-synon. bannissement, emprisonnement, exil. Condamne [r] à la déportation à vie dans une enceinte fortifiée [échelon le plus élevé des peines politiques] (cf. CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 190) :
• 1. Que craignez-vous? Votre faute est grave sans doute, vous serez jugé, mais la République est clémente, et la peine de mort est abolie pour les délits politiques. Le pire qui puisse vous arriver, c'est d'être condamné à la déportation.
SANDEAU, Sacs et parchemins, 1851, p. 59.
— P. métaph. et au fig. :
• 2. Douloureux mystère! Que la folie ne soit presque jamais la nuit complète des idées, la déportation d'une intelligence dans un monde de visions qui arrache le transporté au souvenir de sa patrie morale, de sa raison perdue!
GONCOURT, Charles Demailly, 1860, p. 389.
Rem. 1. Déportation est remplacé dans le Code pénal par détention criminelle à perpétuité (cf. art. 8). 2. L'Ac. 1798-1878 et les dict. du XIXe s. mentionnent la peine de la déportation telle qu'elle était appliquée dans l'ancienne Rome. 3. On relève chez Péguy le subst. masc. déportement avec un sens voisin. Vous savez aujourd'hui ce que chacun déporte Vers le déportement d'un éternel exil (Ève, 1913, p. 734).
B.— P. ext. Internement politique dans un camp de concentration situé loin de la résidence de la victime (cf. camp II A). La tragédie de la déportation. Ici ou là, stupéfaits d'horreur et d'indignation, ils [les vainqueurs] découvrent les survivants et les charniers des camps de déportation (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 171).
Rem. Attesté ds ROB., DUB., Lar. encyclop.-Lar. Lang. fr., QUILLET 1965.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1508-17 « bannissement » (FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Brux. 10512, VIII, III, 4 ds GDF. Compl.). Empr. au lat. deportatio « charroi, transport » en lat. class. et « déportation, exil » en b. latin. Fréq. abs. littér. : 86. Bbg. WAGNER (R.-L.). Les Vocab. fr. Paris, 1970, pp. 120-121.
déportation [depɔʀtɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1510, « bannissement »; 1797, au sens mod. (déportation en Guyane); lat. deportatio, du supin de deportare. → Déporter.
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1 Dr. franç. (anciennt; remplacé en 1960 par la détention criminelle). Peine politique afflictive et infamante (anc. art. 7 du Code pénal) qui consistait dans le transport définitif du condamné hors du territoire continental français. ⇒ Exil. || La déportation se distinguait d'autres peines qui entraînaient comme elle l'éloignement du condamné hors du territoire métropolitain. ⇒ Bannissement, détention, relégation, transportation. || Déportation simple. || Déportation dans une enceinte fortifiée (Loi du 8 juin 1850). || Crime politique puni de déportation (→ Attentat, cit. 9). || La Guyane était une colonie de déportation.
1 La peine de la déportation consistera à être transporté et à demeurer à perpétuité dans un lieu déterminé par la loi, hors du territoire continental de la République.
Code pénal, art. 17.
2 (V. 1942). Cour. Internement, après déplacement forcé, dans un camp de concentration à l'étranger. || Les nazis organisèrent la déportation des Juifs, des Tziganes, des résistants, en Allemagne (⇒ Déporté). || Médaille de la Déportation et de l'Internement.
3 Fait de déporter, de transporter par la force (des personnes, des populations).
2 L'idée panafricaine, dont N'Krumah n'est pas le créateur, mais le prophète moderne, est une idée aussi vieille que la déportation massive outre-mer des Africains. Les hommes les plus divers, anonymes ou connus, ont — dès la première dispersion, à l'aube du XVIe siècle — combattu par les armes ou par le rêve, leur déportation, leur séparation d'avec la terre d'origine.
Jean Ziegler, Main basse sur l'Afrique, p. 78.
Encyclopédie Universelle. 2012.