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CAPITON
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CAPITON WOLFGANG FABRICIUS KÖPFEL dit (1478-1541)

Collaborateur de Bucer, Capiton est plus un savant qu’un homme d’Église. Il a fait des études solides de médecine, de droit (à Ingolstadt) et de théologie (à Fribourg-en- Brisgau). Trois fois docteur, il devient en 1515 prédicateur à la cathédrale de Bâle et professeur de théologie à l’université. Il est très apprécié d’Érasme pour sa science hébraïque et devient son collaborateur pour l’édition du Nouveau Testament. En 1519, il accepte la fonction de prédicateur à la cour et de conseiller de l’archevêque de Mayence, pour aider celui-ci à régler le conflit avec Luther, avec lequel lui-même était en correspondance. En 1523, il part pour Strasbourg afin de se consacrer entièrement à ses études grâce à la prébende de prévôt du chapitre de Saint-Thomas. Mais il ne peut résister aux sollicitations de Bucer et participe, contre son gré, à la constitution de l’Église strasbourgeoise. Il exerce une grande influence sur les magistrats en matière ecclésiastique, mais après 1530 il s’efface derrière Bucer. Dans les querelles théologiques, il se montre partisan de la conciliation comme un disciple d’Érasme, dont il traduit, en 1533, le De sarcienda Ecclesiae concordia . En 1532, il réussit à réconcilier le magistrat et le clergé de Berne. Il participe activement à l’élaboration de la Tétrapolitaine et de la Concorde de Wittenberg, ainsi qu’au Colloque de Worms (1540). Longtemps indulgent envers les anabaptistes, avec lesquels il a de nombreux contacts car il fait plus confiance à une pastorale patiente qu’à des mesures de contrainte, c’est seulement après 1534 qu’il prend des distances à leur égard. Enfin, Capiton a publié en 1529 un catéchisme pour les enfants de Strasbourg.

capiton [ kapitɔ̃ ] n. m.
• 1386; it. capitone « grosse tête »; lat. caput
1 Bourre de soie.
2Chacune des divisions formées par la piqûre dans un siège rembourré.
3Par ext. Épaisseur protectrice. rembourrage, tampon. « Une débauche de capiton qui épaississait la porte » (H. Bazin). Fig. Les montagnes « étincelaient de blancheur sous leur capiton de neige » (Beauvoir).
4Physiol. Amas graisseux dans les tissus. Crème contre les capitons.

capiton nom masculin (italien capitone, du latin caput, -itis, tête) Bourre de soie employée au XVIIIe s. pour le rembourrage des sièges. Garniture losangée, piquée de boutons. ● capiton (synonymes) nom masculin (italien capitone, du latin caput, -itis, tête) Garniture losangée, piquée de boutons.
Synonymes :
- capitonnage

capiton
n. m.
d1./d Bourre de soie.
d2./d Rembourrage piqué à intervalles réguliers (formant souvent des losanges); chacun de ces losanges.
d3./d PHYSIOL Masse épaissie du tissu adipeux sous-cutané.

⇒CAPITON, subst. masc.
TAPISSERIE
A.— Bourre de soie qui était employée surtout pour le rembourrage des sièges. La malheureuse se renversa dans un coin (...) étouffant ses sanglots et ses cris dans les capitons de soie (A. DAUDET, Jack, t. 1, 1876, p. 24).
P. métaph. Épaisseur, rondeur :
1. Comme j'ai beaucoup maigri, un insuffisant capiton de chair ne me permet pas de ne plus sentir indiscrètement mon squelette.
GIDE, Journal, 1943, p. 214.
B.— P. méton. Compartiment que forme la piqûre sur la surface d'un tissu matelassé. Une chambre de velours rose thé, à petits capitons d'argent (ZOLA, Nana, 1880, p. 1434) :
2. Le lourd, le vulgaire mais confortable capiton, né sous Louis-Philippe, s'épanouit triomphalement sous le Second Empire.
Ch. KUNSTLER, L'Art au XIXe s. en France, 1954, p. 33.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1386 « bourre de soye (ou de laine) » (Bernard et Henri PROST, Inventaires mobiliers et extraits des comptes des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, 2, p. 244 d'apr. HÖFLER ds Cah. Lexicol., t. 1, fasc. 6, 1965, p. 92); 1493 (RENÉ DE LESPINASSE, Les métiers et corporations de la ville de Paris, 3, 388 d'apr. HÖFLER, loc. cit.); 2. 1857 « dans un siège rembourré et piqué, chacune des divisions formées par la piqûre »(Flaubert ds Lar. Lang. fr.). Empr. à l'ital. capitone « fil de soie de grosseur irrégulière; renflement dans un fil de soie » attesté dep. fin XIIIe s.-mil. XIVe s. (Balducci-Pegolotti ds BATT.), prob. dér. avec suff. augm. -one du rad. capit- du lat. caput, -itis [littéralement « grosse tête »] p. allus. aux renflements dans ce fil (BATT.; DEI). Fréq. abs. littér. :14. Bbg. HOPE 1971, p. 173. — KOHLM 1901, p. 36. — SAR. 1920, p. 30. — WIND 1928, p. 147.

capiton [kapitɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1386; ital. capitone « grosse tête », du rad. du lat. caput « tête ».
1 Bourre qu'on enlève du cocon après avoir dévidé la bonne soie, et qu'on utilisait pour le rembourrage des sièges.
2 (1857). Cour. Chacune des divisions formées par la piqûre dans un siège rembourré. || Les capitons d'un compartiment de chemin de fer.
Par ext. Garniture à capitons. || Capiton d'un siège, d'une tête de lit. Capitonnage.
0.1 J'aurais dû (…) demeurer avec lui sur le capiton bleu sale des compartiments de seconde classe, parmi le bavardage cordial, l'odeur humaine du wagon plein (…)
Colette, la Vagabonde, 1949, p. 197.
1 (…) mastodontesques fauteuils de velours grenat, dont la monture et la forme même se dissimulaient sous l'intumescence du capiton.
Gide, Si le grain ne meurt, VI, p. 157.
3 Épaisseur protectrice (pour amortir les heurts…). Rembourrage, tampon.
2 Comme j'ai beaucoup maigri, un insuffisant capiton de chair ne me permet pas de ne plus sentir indiscrètement mon squelette.
Gide, Journal, 19 mars 1943.
3 (…) nous fûmes accueillis par une débauche de capiton qui épaississait la porte, les murs, les fauteuils et le notaire lui-même, boudiné de partout (…)
Hervé Bazin, Cri de la chouette, 1972, p. 73.
Fig. Ce qui recouvre comme un capiton.
4 J'ai retrouvé (…) les beaux paysages de montagnes descendant doucement vers le bleu de la mer : en cette saison, elles étincelaient de blancheur sous leur capiton de neige.
S. de Beauvoir, Tout compte fait, 1972, p. 264.
DÉR. Capitonner.

Encyclopédie Universelle. 2012.