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délasser

délasser [ delase ] v. tr. <conjug. : 1>
XIV e, rare av. XVIe; de dé- et las; cf. lasser
Tirer (qqn) de l'état de lassitude, de fatigue. défatiguer, détendre, 2. relaxer, 1. reposer. « Semblable au voyageur délassé par un bain » (Balzac). Écouter de la musique délasse l'esprit. Sa gaieté nous délasse. changer, distraire, divertir. « La rêverie me délasse et m'amuse, la réflexion me fatigue et m'attriste » (Rousseau). Absolt La lecture délasse. « Quand on arrivait du dehors, la fraîcheur de l'escalier délassait » (Flaubert).
SE DÉLASSERv. pron. Se reposer en se distrayant.
⊗ CONTR. Fatiguer, lasser. ⊗ HOM. poss. Délacer.

délasser verbe transitif Faire cesser la fatigue : Prends un bain, ça te délassera.délasser (homonymes) verbe transitif délacer verbedélasser (synonymes) verbe transitif Faire cesser la fatigue
Synonymes :
- changer
- détendre
- distraire
- reposer
Contraires :
- épuiser
- fatiguer
- harasser
- lasser
- surmener

délasser
v.
d1./d v. tr. Reposer, faire cesser la lassitude de. La marche délasse l'esprit.
(S. comp.) Le sommeil délasse.
d2./d v. Pron. Se reposer. Faire une sieste pour se délasser.
|| Se reposer en se distrayant. Einstein se délassait en jouant du violon.

⇒DÉLASSER, verbe trans.
Faire cesser la lassitude physique ou morale.
A.— [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers. ou un attribut de la pers. humaine] Délasser qqn; délasser le corps, l'esprit. Elle était de ces femmes qui reposent et délassent ceux qui les aiment (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 7, 1851-62, p. 408). Cet air frais qui nous délasse comme un bain (MALRAUX, Conquér., 1928, p. 14).
Emploi abs. La fraîcheur de l'escalier délassait (FLAUB., Éduc. sentim., t. 2, 1869, p. 71).
Emploi pronom. réfl. Je vais me délasser au théâtre (STENDHAL, Racine et Shakespeare, t. 1, 1823, p. 32) :
1. ... cette vieille Europe, ridicule et merveilleuse, où l'on boit librement, où l'on ne travaille pas et où l'on se délasse, si l'on peut appeler délassement la vie que vont mener ces touristes new-yorkais.
MORAND, New York, 1930, p. 206.
Emploi pronom réfl. indir. Se délasser le corps, l'esprit. Soledad se délassait les jambes (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 424).
B.— [Avec un compl. second] Un mari, sa femme et sa fille délassaient un peu du reste (MICHELET, Journal, 1834, p. 124) :
2. ... C'étaient (...) des livres qui le délassaient de la perfection des écrivains de plus vaste encolure, par leurs défauts mêmes; ...
HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 244.
Emploi pronom. réfl. Se délasser de qqc. Ils ne se délassaient de chanter qu'en lisant dans Shakespeare et dans Goethe (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 44). Les artistes de la Comédie [française] ont trouvé une occasion de se délasser de leur distinction apprêtée (LÉAUTAUD, Théâtre M. Boissard, t. 1, 1926, p. 14).
Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé adj. délassé, ée. Qui n'est plus fatigué, qui n'a plus de lassitude. Silvine regarda autour d'elle, inquiète de se sentir, elle aussi, délassée et heureuse (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 421).
Prononc. et Orth. :[], (je me) délasse []. [a] ant. ds Lar. Lang. fr.; [] post. en position inaccentuée est anal. de il délasse. Admis ds Ac. 1694-1932. Homon. délacer. Étymol. et Hist. 1377 (Mir. de Notre-Dame, éd. G. Paris et U. Robert, VI, 192), très rare av. le XVIe s. Dér. de lasser; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :192 (délassé : 19).

délasser [delɑse] v. tr.
ÉTYM. XIVe, rare jusqu'au XVIe; de 1. dé-, las, et suff. verbal (→ Lasser).
Tirer de l'état de lassitude, de fatigue. Détendre, reposer. || Délasser le corps, les membres, en s'étendant, en prenant un bain. || Écouter de la musique délasse l'esprit.Délasser qqn. || Sa gaieté nous délasse. Changer, distraire, divertir.
1 (…) puissé-je (…) délasser Votre Majesté des fatigues de ses conquêtes (…)
Molière, Tartuffe, 2e placet au Roi.
2 Mais que des sujets différents se succèdent, même sans interruption, l'un me délasse de l'autre, et sans avoir besoin de relâche, je les suis plus aisément.
Rousseau, les Confessions, VI,
3 (…) la rêverie me délasse et m'amuse, la réflexion me fatigue et m'attriste; penser fut toujours pour moi une occupation pénible et sans charme.
Rousseau, Rêveries, VIIe promenade.
4 Lorsque je suis fatigué, ta vue me délasse.
Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, p. 59.
5 — Il ne faut point détourner l'esprit ailleurs, sinon pour le délasser, mais dans le temps où cela est à propos, le délasser quand il le faut, et non autrement; car qui délasse hors de propos, il lasse (…)
Pascal, Pensées, I, 24.
Absolt. || La lecture délasse.
6 (…) et, quand on arrivait du dehors, la fraîcheur de l'escalier délassait.
Flaubert, l'Éducation sentimentale, II, VI, Pl., t. II, p. 287.
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se délasser v. pron.
(Personnes). Se reposer en se distrayant. || Partir en vacances pour se délasser.
7 J'entends parler le monde; et des gens se délassent
À venir débiter les choses qui se passent
Molière, l'École des femmes, I, 1.
8 Un pacha visite son harem. À tout le moins un marchand de Bagdad, des pierreries plein ses poches, vient se délasser dans un palais peuplé de femmes de divers climats.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, VII, p. 61.
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délassé, ée p. p. adj.
Qui n'a plus de lassitude. Dispos, reposé. || Délassé par un long sommeil.
9 Tout à coup, semblable au voyageur délassé par un bain, Minna n'eut plus que la mémoire de ses vives douleurs (…)
Balzac, Séraphîta, Pl., t. X, p. 466.
CONTR. Fatiguer, lasser.
DÉR. Délassant, délassement.

Encyclopédie Universelle. 2012.