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déicide

déicide [ deisid ] n. et adj.
• 1585; lat. chrét. deicida, d'apr. homicida 1. homicide
Didact.
1 N. m. Meurtre de Dieu; Spécialt La crucifixion du Christ.
Par ext. Suppression, destruction d'un culte, d'une religion. Quelques révolutions ont « pratiqué le régicide et le déicide » (Camus).
2 N. et adj. Meurtrier de Dieu. Par ext. Destructeur de la religion, de la foi.

déicide adjectif et nom (latin ecclésiastique deicida) Meurtrier de Dieu, en la personne de Jésus. (Cette appellation injurieuse, longtemps appliquée aux juifs, a été formellement rejetée par le IIe concile du Vatican en 1965.) ● déicide nom masculin Meurtre de Dieu.

déicide
n. et adj. Didac.
d1./d n. m. Pour les chrétiens, meurtre de Dieu en la personne du Christ.
d2./d n. Meurtrier de Dieu.
adj. Un peuple déicide.

⇒DÉICIDE, subst. et adj.
I.— Subst. masc. Meurtre de Dieu; en partic., meurtre commis par ceux qui ont crucifié ou fait crucifier Jésus-Christ. Depuis le déicide des Juifs, jamais crime plus énorme [que la condamnation de Louis XVI] n'avait été commis (LAMENNAIS, Indifférence, t. 1, 1817-23, p. 313) :
1. Lorsque le prêtre (...) déposa doucement l'hostie sur mes lèvres, je n'osai pas les refermer et il me sembla que mes dents allaient commettre un déicide et que ma bouche serait inondée du sang divin qui coula sur le calvaire.
VIGNY, Mémoires inédits, 1863, p. 70.
P. ext. Tout acte qui attente à Dieu. Le péché est théologiquement ce qu'il y a de plus horrible, puisqu'il se ramène à un déicide (MAURIAC, Journal 2, 1937, p. 118) :
2. Toutes [les révolutions], ou presque, ont été homicides. Mais quelques-unes ont, de surcroît, pratiqué le régicide et le déicide. (...) les régicides (...) attaquent l'incarnation divine sans oser encore tuer le principe éternel.
CAMUS, L'Homme révolté, 1951, p. 139.
♦ [P. réf. à la doctrine du dr. divin] Les hommes de ce temps [1789] ont voulu (...) renverser le principe de droit divin (...). Ils ont ajouté ainsi au tyrannicide traditionnel un déicide raisonné (CAMUS, L'Homme révolté, 1951 p. 143).
II.— Subst. Meurtrier de Jésus-Christ. Jérusalem, aveugle déicide (PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p. 202).
Emploi adj. Serions-nous donc pareils au peuple déicide, Qui (...), Du sang de son sauveur teignit Jérusalem? (LAMART., Harm., 1830, p. 312).
P. ext. (Personne) qui tend à détruire l'idée de Dieu :
3. Le communisme russe (...) achève l'œuvre révoltée du XIXe siècle en niant tout principe supérieur. Aux régicides du XIXe siècle succèdent les déicides du XXe siècle qui (...) veulent faire de la terre le royaume où l'homme sera dieu.
CAMUS, L'Homme révolté, 1951 p. 167.
Prononc. et Orth. :[deisid]. Ds Ac. 1718-1932; Ac. 1762 écrit déïcide (où le tréma rappelle qu'il faut prononcer -i-) en vedette mais déicide dans le texte. Étymol. et Hist. 1. 1585 subst. « meurtre de Dieu » (Fr. FEU-ARDENT, Ie Sepmaine des Dialogues, 240 a ds Fr. mod., t. 5, p. 74); 2. av. 1704 « meurtrier de Dieu » (BOURD., Sur le jug. du peuple contre J.-C. ds DG). Empr. au lat. chrét. deicida « meurtrier de Dieu »; sens 1 d'apr. homicide. Fréq. abs. littér. :14.

déicide [deisid] n. et adj.
ÉTYM. 1585; lat. chrét. deicida, de deus « dieu », d'après homicida. → Homicide.
Didactique.
1 N. m. Meurtre de Dieu.Spécialt. Crucifixion du Christ.
1 C'était le plus grand de tous les crimes, crime jusqu'alors inouï, c'est-à-dire le déicide.
Bossuet, Hist. universelle, II, 21.
Par ext. Suppression, destruction d'un culte, d'une religion.
2 La plupart des révolutions prennent leur forme et leur originalité dans un meurtre. Toutes, ou presque, ont été homicides. Mais quelques-unes ont, de surcroît, pratiqué le régicide et le déicide.
Camus, l'Homme révolté, III, p. 138.
2 N. et adj. Meurtrier de Dieu. || Être traité comme un déicide. || Peuple déicide.
3 Nous consentons à être traités, nous et toute notre postérité, comme des déicides.
Bourdaloue, Exhortation sur le jugement du peuple contre J.-C.
Par ext. Destructeur de la religion, de la foi.

Encyclopédie Universelle. 2012.