crotale [ krɔtal ] n. m.
• 1596; lat. crotalum, gr. krotalon
1 ♦ Mus. Castagnettes de la Grèce antique. « au rythme de la flûte et d'une paire de crotales » (Flaubert).
2 ♦ (1806; lat. sc.) Serpent très venimeux (vipéridés), dont la queue formée d'écailles creuses vibre avec un bruit de crécelle, d'où son nom de serpent à sonnette.
● crotale nom masculin (latin crotalum, du grec krotalon) Vipère d'Amérique du Nord, caractérisée par son organe sonore caudal, ou cascabelle, constitué par les mues successives, d'où son nom usuel de serpent à sonnette. (Tous les crotales sont mortellement venimeux ; ils possèdent un organe détecteur d'ondes infrarouges, qui leur permet de localiser leurs proies à sang chaud même dans l'obscurité. Genres voisins : le bothrops, le lachésis et le mocassin.)
crotale
n. m. Serpent très venimeux d'Amérique (genre Crotalus), atteignant 2 m de long, et dont l'extrémité de la queue est constituée d'étuis cornés qui produisent un bruit de crécelle quand il se déplace (d'où son appellation cour. de serpent à sonnette).
⇒CROTALE, subst. masc.
A.— MUS., gén. au plur. Instrument à percussion formé de deux éléments de bois ou de métal, reliés par une charnière et heurtés l'un contre l'autre, employé, pour accompagner la danse, dans l'Antiquité et aussi, actuellement, chez certaines peuplades d'Afrique. Crotales sonores, le cliquetis des crotales, jouer des crotales. L'esclave ionienne qui danse au son des crotales (FLAUB., Éduc. sentim., 1845, p. 146). Un nègre secoue des crotales, un autre tape sur un tambour oblong (GIDE, Journal, 1939, p. 72).
B.— [P. anal. (du bruit produit)] Serpent venimeux d'Amérique, qui produit avec l'extrémité de sa queue, de structure particulière, un bruit de crécelle. Synon. serpent à sonnettes. Le magnétique et froid regard du crotale (THEURIET, Mariage Gérard, 1875, p. 106). Les crotales lovés sous quelque roche chaude attendent une proie errante (LECONTE DE L'ISLE, Poèmes trag., 1886, p. 146) :
• Il y a quelques années, on a trouvé un crotale derrière le tuyau d'arrosage, et c'est même pour cela que Mrs Ferguson a fait construire ce petit mur (...) qui empêche les serpents de pénétrer dans le jardin.
GREEN, Moïra, 1950, p. 167.
— Arg. Serpent ou crotale (plur. crotaux). Chef de salle à l'École polytechnique. Le crotale fait souvent un amphi préparatoire à ceux qui doivent subir une interrogation (LÉVY-PINET 1894, p. 129).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1. 1596 Antiq. (J. TABOUROT, Orchesographie, fol. 94 ds HUG.), attest. isolée av. FUR. 1701 au sens de « tambour de basque »; 2. 1804 « sorte de serpent à sonnettes » (DUMÉRIL Hist. nat., p. 247). 1 empr. au lat. class. crotalum de même sens, transcr. du gr. ; 2 p. réf. au sifflement de ce serpent. Fréq. abs. littér. :51. Bbg. GOUG. Mots t. 3 1975, p. 43. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 447.
crotale [kʀɔtal] n. m.
ÉTYM. 1596; lat. crotalum, du grec krotalon.
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I Antiq. (généralt au plur.). Cliquette employée dans le culte de Cybèle et pour accompagner la danse. — Aujourd'hui, Cet instrument à percussion, en usage chez certains peuples (Afrique, notamment).
1 Et le rauque tambour, les sonores cymbales,
Les hautbois tortueux, et les doubles crotales
Qu'agitaient en dansant sur ton bruyant chemin
Le Faune, le Satyre et le jeune Sylvain (…)
André Chénier, Bucoliques, « Bacchus ».
2 Ses pieds passaient l'un devant l'autre, au rythme de la flûte et d'une paire de crotales.
Flaubert, Trois contes, « Hérodias », III.
3 C'étaient les prêtresses de Tanit, accourues pour recevoir les hommes. Elles se tenaient rangées sur le long du rempart, en frappant des tambourins, en pinçant des lyres, en secouant des crotales.
Flaubert, Salammbô, Pl., t. I, p. 766.
4 Il chanta. Pendant le couplet de cette chanson d'un rythme très bizarre, une danseuse vint se placer près de lui et demeura immobile, l'écoutant; mais chaque fois que le refrain revenait aux lèvres du jeune chanteur, elle reprenait sa danse interrompue, secouant près de lui son daïré et l'étourdissant du cliquetis de ses crotales.
J. Verne, Michel Strogoff, p. 338 (1876).
N. B. Il s'agit de Bohémiens.
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II
1 (1804; lat. sc.). Reptile ophidien (Solénoglyphes) venimeux, qui porte au bout de la queue une succession de cônes creux produisant un bruit de crécelle, d'où son nom de serpent à sonnette. || Le crotale vit en Amérique. || Crotale des bois des montagnes Rocheuses; crotale cendré du Texas. || Crotale pygmée. || Crotale des marais. || La morsure du crotale est mortelle.
➪ tableau Noms de reptiles non fossiles.
2 (1882; de crotale, II., 1., pour serpent, altér. de « sergent », selon Esnault). Argot de Polytechnique. Chef de salle (plur. : crotaux).
5 Chaque salle se trouvait dès lors placée sous le commandement de l'un des premiers, qu'on nommait son crotale. La première année, j'eus ainsi la chance de tomber avec le major de l'École, un Marseillais qui d'après ses notes au concours s'annonçait, disait-on, comme un nouveau Laplace, un futur Arago.
Raymond Abellio, Ma dernière mémoire, t. II, p. 20-21.
Encyclopédie Universelle. 2012.