criée [ krije ] n. f.
• 1130; de crier
1 ♦ Vente à la criée et ellipt Criée : vente publique aux enchères de biens meubles ou immeubles (⇒ enchère) . Arrivage de poisson pour la vente à la criée. « Hier, au marché, vente à la criée de viande d'hippopotame » (A. Gide). — Bourse Cotation à la criée. — Chambre des criées. Audience des criées.
2 ♦ Lieu où l'on vend le poisson à la criée. La criée du port.
● criée nom féminin Annonce verbale faite jadis par un huissier ou un agent de l'autorité sur l'ordre d'un magistrat. Bâtiment dans lequel on vend des marchandises à la criée. ● criée (expressions) nom féminin Vente à la criée, vente publique aux enchères de biens meubles ou immeubles ; dans certaines régions, vente aux enchères du poisson frais, des légumes, des fleurs, etc.
criée
n. f.
d1./d Vente à la criée ou criée: vente aux enchères en public.
|| Cour. à la criée: avec présentation de la marchandise d'une voix forte. Journaux vendus à la criée.
d2./d Bâtiment où l'on vend le poisson à la criée, dans un port de pêche.
⇒CRIÉE, subst. fém.
A.— Rare. Action de crier; ensemble de cris. Synon. clameur, criaillerie, tumulte. Un cantique de jeune joie, un hosanna qui déchirait l'air de notes argentines (...) roulant au loin comme une criée d'enfants dans des échos de montagnes (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 80).
B.— Vx. Annonce verbale et publique faite sur ordre d'un magistrat.
— P. ext. Annonce publique des marchandises à vendre. La criée du poisson, de la viande. Cet assourdissement de Paris par la criée des camelots (GONCOURT, Journal, 1891, p. 27). L'Appel des trompes. (...) la première criée des journaux montaient avec furie (CARCO, Jésus, 1914, p. 40).
♦ En partic. Annonce des marchandises, et de leur prix dans une vente aux enchères. Vente à la criée ou p. ell. (à la) criée. Vente au plus offrant pratiquée sur des biens mobiliers ou immobiliers et autrefois sur les arrivages de produits de consommation. Je fus obligé de vendre mes livres : M. Merlin les exposa à la criée, à la salle Sylvestre (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 22). Les éclats d'une salle de vente à la criée (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 53) :
• ... l'huissier-priseur va prendre gravement place entre son greffier et le crieur public. Les trois coups sont frappés, l'inventaire est ouvert et les criées commencent.
JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 3, 1813, p. 208.
Rem. En ce qui concerne les produits de consommation, (vente à la) criée, de nos jours, désigne plutôt la vente en gros, avant l'ouverture du marché.
— P. méton. Lieu où se pratiquent les ventes. Les bouchers (...) marquaient la viande (...) l'accrochaient aux barres de la criée (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 631).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. 1160-74 « cris, clameur » (WACE, Rou, éd. H. Andresen, III, 1119); ca 1170 (G. DE BERNEVILLE, St Gilles, éd. G. Paris et A. Bos, 1721) — 1677 (MIÈGE); 2. 1461 faire la criée des biens (ds BARTZSCH, p. 86). Part. passé fém. subst. de crier. Fréq. abs. littér. :76.
criée [kʀije] n. f.
ÉTYM. V. 1130; de crier.
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1 Anciennt. Proclamation verbale et publique par laquelle un huissier ou un sergent annonçait les ventes par autorité de justice. || Le code a substitué les affiches à la criée.
2 Mod. Dr. || Vente à la criée, et, ellipt., criée : vente publique aux enchères de biens meubles ou immeubles (⇒ Enchère). — Audience des criées : audience du tribunal où sont faites les ventes judiciaires d'immeubles. || Chambre des criées.
3 Cour. Annonce à voix forte de la marchandise à vendre. || La criée du poisson, des légumes. — Par ext. Vente effectuée par les grossistes à l'ouverture des marchés.
1 En passant à gauche du marché aux poissons, où l'animation ne commence que de cinq à six heures, moment de la vente à la criée, nous avons remarqué une foule d'hommes en blouse, en chapeau rond et en manteau blanc rayé de noir, couchés sur des sacs de haricots (…)
Nerval, les Nuits d'octobre, XII, « Le marché des innocents ».
♦ Par métonymie. Le lieu où se fait cette vente. || La Criée, théâtre de Marseille (aménagé dans une ancienne criée).
2 Autour des neuf bancs de criée, rôdaient déjà des revendeuses, tandis que les employés arrivaient avec leurs registres, et que les agents des expéditeurs, portant en sautoir des gibecières de cuir, attendaient la recette, assis sur des chaises renversées, contre les bureaux de vente.
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 148 (1875).
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HOM. Crier.
Encyclopédie Universelle. 2012.