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craie

craie [ krɛ ] n. f.
crée déb. XIVe; creide XIe; lat. creta « argile »
1Roche sédimentaire marine, calcaire, composée à 90% au moins de carbonate de calcium, à grain fin, blanche, poreuse, tendre et friable. Terrain formé de craie. crayeux. Âge de la craie. crétacé. Craie de Briançon. stéatite, talc. Falaises de craie.
2Calcaire réduit en poudre et moulé (en bâtons) pour écrire, tracer des signes. Bâton de craie pour écrire au tableau noir. Craie de tailleur, de charpentier, pour tracer des traits sur le tissu, le bois. — Bâtonnet de craie (pour écrire). Boîte de craies de couleur.
⊗ HOM. Crêt.

craie nom féminin (latin creta) Roche calcaire blanche ou très pâle, pulvérulente, traçante. Petit bâton de cette substance, blanche ou colorée, servant notamment pour écrire au tableau noir ou sur une ardoise. ● craie (expressions) nom féminin (latin creta) Craie tailleur, stéatite utilisée pour marquer sur tissu les contours des différentes pièces d'un vêtement, des points de repère ou de rectification, etc. ● craie (homonymes) nom féminin (latin creta) crêt nom masculin

craie
n. f.
d1./d Roche sédimentaire généralement blanche, tendre et perméable, de densité 1,25, constituée presque exclusivement de carbonate de calcium sous forme de coccolite (squelettes de foraminifères et autres micro-organismes qui vécurent au crétacé).
d2./d Bâton, autref. en craie, auj. en plâtre moulé, avec lequel on écrit, spécial. sur un tableau noir. Craie de couleur. Syn. (Madag.) crayon d'ardoise.

⇒CRAIE, subst. fém.
A.— Le plus souvent au sing.
1. Roche calcaire, tendre, poreuse, généralement blanchâtre, correspondant à une formation géologique, le crétacé. Plages, collines, coteaux, falaises de craie. [La craie] contient différentes impuretés qui permettent de distinguer des craies à silex, craies marneuses, craie glauconieuse, (...), la craie tuffeau ou micacée (GEORGE 1970) :
1. Les colossales pointes de craie qui sortent de l'océan comme les clochers d'une prestigieuse cathédrale engloutie.
HUGO, Actes et paroles, 3, 1876, p. 24.
SYNT. Craie phosphatée; carrière à craie, de craie; nappes ou conglomérats de craie; bancs horizontaux de craie noduleuse ou durcie; escarpements ou soubassements de craie; les fonds, les ravins de craie des fleuves; grottes et caves champenoises creusées dans la craie.
P. compar. ou p. métaph.
a) [P. rapp. à la couleur] Des flots d'écume blanche comme de la craie; un ciel blanc comme craie. Le printemps avait écrasé de la craie d'or sur les collines (GIONO, Bonheur fou, 1957, p. 244).
De craie (blanc, pâle, etc.). Comme de la craie. Des yeux, un visage, des joues de craie; pâleur de craie; un blanc de craie sur un ciel noir; l'aube de craie. Les lourdes draperies de brumes de craie (GIONO, Hussard, 1951, p. 56).
b) [P. rapp. à la consistance] Un fromage aussi dur que de la craie. Dans vos membres mous (...) aux os friables comme la craie la plus trouée de coquillages (BUTOR, Passage Milan, 1954, p. 214).
2. P. méton.
a) Sol (pauvre) formé par cette roche. Un sentier taillé dans la craie; les portions infertiles de la craie champenoise; les tristes craies de la Champagne; route de craie.
b) Matériau de construction de nature calcaire. Des villes de craie et de bois. Une bâtisse (...) d'une craie toute neuve et trop pure (VALÉRY, Variété II, 1929, p. 12).
c) Couleur blanchâtre du calcaire. Des ocres et des craies :
2. Les couleurs qui lui sont chères [à Puvis de Chavannes] imitent (...) le charme délicat d'une fresque florentine, comme si aux rouges et aux bleus se mêlait la craie de la muraille.
L. HOURTICQ, Hist. gén. de l'Art, La France, 1914, p. 422.
d) Bâton pour écrire (cf. infra B).
3. Emplois spéc.
a) [Craie + adj. ou subst. introduit par la prép. à ou de, désignant une spécialité] Craie des tailleurs, des charpentiers. Cire et poudre mélangées servant à marquer sur une étoffe ou sur le bois. Craie de billard, dont on frotte la queue de billard.
b) CHIM. Blancs de craie. Sous-carbonates de chaux, utilisés dans la peinture à la détrempe; également vendus comme produits d'entretien sous le nom de blanc de Meudon, de Paris (vx), blanc d'Espagne.
B.— P. méton., au sing. ou au plur., usuel. Bâton de craie utilisé pour écrire. Des craies de différentes couleurs; écrire avec une craie, à la craie; dessins de craie.
SYNT. Le petit écolier déposant sa craie et le chiffon pour effacer; faire grincer sa craie sur le tableau; un cercle, des lignes, des chiffres, des ronds, des carrés, des graffitis tracés à la craie; dessiner une silhouette à la craie; tracer des signes, une marque, une inscription à la craie sur des tonneaux, sur le pavé.
P. métaph. La lune à pas de loup vient aux portes, écoute, et laisse un signe hébreu à la craie écrit (COCTEAU, Poèmes, 1923, p. 209) :
3. La Grèce, petite et sacrée,
Son profil aux chiffres pareil,
Entièrement à la craie
Sur le tableau noir du ciel.
COCTEAU, Essai de critique indirecte, 1932, p. 251.
Arg. et pop., vx, COMM. Synon. de addition (v. ce mot A), note, compte. Garçon! La craie! (RIGAUD, Dict. arg. mod., 1881, p. 141).
Prononc. et Orth. :[]. Enq. :/, D/. Ds Ac. 1694-1932 (Ac. 1694 et 1718 : craye). Homon. crêt. Étymol. et Hist. XIe s. creide (RASCHI Blondh., 269, p. 34); ca 1175 croie (CHR. DE TROIE, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 1387). Du lat. class. creta désignant la craie ou des argiles blanches. Fréq. abs. littér. :306. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 189, b) 452; XXe s. : a) 558, b) 561.
DÉR. Crayère, subst. fém. Galerie creusée pour l'extraction de la craie à chaux. Spéc. [En Champagne] Cette galerie utilisée comme cave à vin pour le champagne. Ils roulaient des tonneaux. Des capots vitrés couvraient l'orifice ancien des crayères humides occupées par trois cents hommes au travail sur le vin du maître (HAMP, 1909, p. 178). []. 1res attest. début XIVe s. craiere (Liber ruber ab an. 1290 ad an. 1336, f° 227 r° col. 1, Chambre des comptes de Paris ds DU CANGE, s.v. craeria « droit d'extraction de la craie »); 1547 croyère (Trad. Vitruve, 111b d'apr. Vaganay ds Z. rom. Philol. t. 28, p. 593); 1832 crayère (HUGO, N.-D. Paris, p. 251); de craie, suff. -ière. Fréq. abs. littér. : 8.
BBG. — GOUG. Mots t. 1 1962, p. 284.

craie [kʀɛ] n. f.
ÉTYM. XIe, creide; croie, v. 1175; crée, déb. XIVe; du lat. creta « argile ».
1 Calcaire des terrains crétacés. || Craie blanche, faite de calcaire presque pur (carbonate de calcium, CaCO3). || Craie blanche de la Champagne pouilleuse. || Craie argileuse ou marneuse. Marne. || Amendement d'un sol au moyen de craie. || Craie à ciment. || Pierre à craie. || Craie friable. || Banc de craie. || Falaise de craie, sur les côtes de la Manche, dans la vallée de la Seine.Exploitation de la craie, dans des carrières à ciel ouvert ou par des galeries. || Caves champenoises creusées dans la craie. || Terrains de craie. Crayeux, crétacé (1.).
1 Les fonds de craie (dans les fleuves) résistent plus que ceux de sable ou de limon.
Fontenelle, Guglielmini.
tableau Classes de roches.
Par compar. Blanc, pâle comme de la craie : d'un teint pâle, mat et légèrement terreux. || Dur, friable comme de la craie.
Par métonymie. Sol fait de craie. || Marcher sur la craie champenoise.
Par métaphore. Substance friable (comparée à la craie).
2 (…) la force de sa constitution résista jusqu'à la fin. Un corps et une âme ainsi bâtis semblent de porphyre et de granit, tandis que les nôtres sont de craie et de plâtras.
Taine, Philosophie de l'art, t. I, II, V, p. 186.
2 Calcaire réduit en poudre et moulé (en bâtons) pour écrire, tracer des signes. || Un morceau de craie. || Écrire, tracer avec de la craie, à la craie.
3 — Vous savez, au fond de l'impasse des Bourdonnais… Mon nom est écrit à la craie sur la porte, Claude Lantier… Venez voir l'eau-forte de la rue Pirouette.
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 44.
(Une, des craies). Bâtonnet de craie pour écrire (au tableau noir, sur une ardoise). || Passe-moi ta craie. || Il n'y a plus de craies. || Craies de couleur.
3 Techn. Calcaire préparé (pour divers usages). || Craie broyée, lavée, mélangée d'eau gommée, moulée en pains. Blanc (d'Espagne, de Meudon). || Mélange de craie et d'huile. Mastic. || Mélange de craie, de pâte à papier et de colle forte pour obtenir du carton-pierre.Craie de Briançon. Stéatite, talc. || Morceau de craie de Briançon à l'usage des tailleurs. || Craie de couturière, de tailleur : mélange de blanc de Meudon et de cire, servant à tracer sur le tissu. || Craie de charpentier. Arcanne, rubrique. || Craie de billard, dont on frotte une queue de billard. || Cingler une surface au moyen d'une corde enduite de craie. || Craie rouge utilisée en peinture. Rosette.Craie lévigée, utilisée dans la fabrication des pâtes dentifrices, dans le glaçage du linge.Méd. || Craie préparée : carbonate de chaux pur, servant à combattre l'acidité gastrique.
Une, des craies (et compl.) : morceau, bâtonnet de l'une de ces substances.
4 Vétér. Maladie des oiseaux de proie, aussi appelée pierre.
DÉR. Crayère, crayeux. — V. Crayon, crétacé.

Encyclopédie Universelle. 2012.