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corseter

corseter [ kɔrsəte ] v. tr. <conjug. : 5>
• 1842; de corset
1Rare Revêtir d'un corset.
2Fig. Donner un cadre rigide à. P. p. adj. (plus cour.) Enserré dans un cadre rigide. guindé, raide. Il est un peu corseté (cf. Collet monté). « un sonnet aussi corseté » (Aymé).

corseter verbe transitif Vêtir quelqu'un d'un corset. Soumettre quelque chose à une contrainte rigide : Ces mesures dirigistes ont corseté l'économie.corseter (difficultés) verbe transitif Conjugaison Attention à l'alternance e/è : corseter ; je corsète, il corsète, mais nous corsetons ; il corsètera ; qu'il corsète mais que nous corsetions ; corseté.

corseter
v. tr. Fig. Enfermer dans un cadre serré.

⇒CORSETER, verbe trans.
A.— [L'obj. désigne une pers.] Revêtir d'un corset. Serait-ce abuser que de vous prier de me corseter? (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 117).
Emploi pronom. Se mettre un corset.
Rem. Attesté ds Lar. 19e-Lar. encyclop., QUILLET 1965.
B.— P. ext. [Surtout en emploi passif et au part. passé]
1. [L'obj. désigne une chose, plus rarement un animal] Serrer par des sangles, des brides, une armature (un objet). Un labyrinthe, corseté de murs aux mousses vieilles et grises (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 180). La place où se dresse, corseté de fer et ceint d'un banc, un énorme tilleul (ARNOUX, Zulma, 1960, p. 133). Certains chevaux se laissent corseter sans difficulté (L. ZITRONE, Courses, 1962, p. 837) :
1. Il fend, il « ripe », il « trempe » tous les cercles qui corsettent les fûts, bandes de bois brunes aux ligatures d'osier d'or.
PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 145.
2. Au fig. [L'obj. désigne une réalité soc. ou intellectuelle] Enserrer dans un cadre rigide, donner une forme rigide. Synon. (partiel) sanglé, serré. La majorité du prolétariat, corsetée dans un parti unique (SARTRE, Sit. II, 1948, p. 277) :
2. Penser (...) C'est partir du désaccord fondamental qui sépare l'homme de son expérience pour trouver un terrain d'entente selon sa nostalgie, un univers corseté de raisons ou éclairé d'analogies qui permette de résoudre le divorce insupportable.
CAMUS, Le Mythe de Sisyphe, 1942, p. 136.
Prononc. et Orth. :[], (je) corsette []. Fait partie des verbes qui changent [] muet en [] ouvert, écrit -ette devant syll. muette. Admis ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1842 (BALZAC, Mém. jeunes mar., p. 168). Dér. de corset; dés. -er. Fréq. abs. littér. :2.

corseter [kɔʀsəte] v. tr. [CONJUG. acheter.]
ÉTYM. 1842, Balzac; de corset, et suff. -er.
1 Vieilli ou méd. Revêtir d'un corset. || Sa femme de chambre achevait de la corseter.Pron. || Se corseter : mettre un corset.
2 Techn. Serrer (qqch.) par des sangles, une armature. || Corseter un arbre (→ Corset, 3.).
3 Fig. (Rare à l'actif). Donner un cadre rigide à…
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corseté, ée p. p. adj.
(Plus courant).
1 Qui porte un corset, est serré par un corset. || Cette femme est bien corsetée (Académie).
0.1 (…) son armée, bel échantillonnage de têtes de jeu de massacre, depuis le Feldwebel au front de bœuf jusqu'à l'officier monoclé et corseté.
M. Tournier, le Roi des Aulnes, p. 192.
2 Techn. || Arbre corseté.
Par métaphore :
0.2 (…) une capitale d'eaux et de brumes, corsetée de canaux (…).
Camus, la Chute, p. 160.
3 Placé dans un cadre rigide. || C'est un milieu, un monde corseté de principes. Guindé, serré; enserré.
1 Six heures de marche, et pendant quatre heures, ce rôle corseté de prince du mal (…)
Sartre, la Mort dans l'âme, p. 143.
2 Qu'une faute de cette dimension ait trouvé place dans un sonnet aussi corseté, voilà qui est regrettable (…)
M. Aymé, le Confort intellectuel, III, p. 28.
3 Sa fantaisie s'en trouvait corsetée, réduite à quelques galipettes in petto, qui supportaient mal le transport.
A. Blondin, Monsieur Jadis, p. 103.
DÉR. Corsetage.

Encyclopédie Universelle. 2012.