contrer [ kɔ̃tre ] v. <conjug. : 1>
• 1838; de contre
1 ♦ V. intr. Cartes Défier l'adversaire de réaliser sa demande, son contrat. Réussir un chelem contré, au bridge. ⇒ surcontrer.
2 ♦ V. tr. S'opposer avec succès à (qqn). Il a contré son interlocuteur. Se faire contrer. — Par ext. Contrer une attaque.
⊗ HOM. Contrée.
● contrer verbe transitif (de contre) Au bridge, à la manille, au tarot, parier que l'équipe adverse ne réussira pas son contrat. S'opposer à quelqu'un, à une action en les neutralisant : Contrer un concurrent. Synonyme de contre-attaquer. Faire un contre au volley-ball. ● contrer (difficultés) verbe transitif (de contre) Sens et registre 1. Contrer = faire un contre, à certains jeux de cartes. Emploi technique correct. 2. Contrer = s'opposer efficacement à. Contrer une menace, un adversaire. Emploi admis dans l'expression courante. Recommandation Dans l'expression soignée, en particulier à l'écrit, préférer les équivalents s'opposer à, se prémunir contre, se préserver de, pourvoir à, riposter à, tenir en échec, etc. ● contrer (homonymes) verbe transitif (de contre) contrée nom féminin ● contrer (synonymes) verbe transitif (de contre) Au bridge, à la manille, au tarot, parier que l'équipe...
Synonymes :
- coincher, à la manille
contrer
v.
d1./d v. intr. Aux cartes, mettre l'adversaire au défi de réaliser son contrat.
d2./d v. tr. Contrecarrer, se dresser contre (avec succès). Contrer qqn. Se faire contrer.
⇒CONTRER, verbe trans.
A.— 1. JEUX DE CARTE. Annoncer qu'on tient tête à la personne ou à l'équipe qui a pris le jeu :
• 1. Elle avait cent d'as, trois rois, et on lui contrait les trois sans atout de sa demande. Elle surcontrait, naturellement...
GIRAUDOUX, Intermezzo, 1933, I, 7, p. 71.
2. SPORTS. Parer. Il s'avance à un mètre de la ligne de service pour contrer la 2e balle, trop faible, d'Austin (L'Auto, 31 juill. 1933, 1 ds A.-O. GRUBB, French sports neologisms, 1937, p. 27).
B.— Au fig. Contrer qqn, qqc. S'opposer activement à quelqu'un, à quelque chose; agir contre :
• 2. — Si tu mets l'espoir au service de Dubreuilh, tu es complice d'une manœuvre dégoûtante, dit Scriassine. Dubreuilh a beau être ton ami, ajouta-t-il, il faut le contrer.
S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 22.
• 3. Chaque négociateur affirmait que le point de vue qu'il défendait était le plus européen; le comble de l'habileté consistait, pour contrer une proposition, d'en faire une autre qui allait parfois plus loin dans le sens supranational, de façon à passer la mauvaise carte à un autre délégué gêné qui était alors obligé de s'y opposer : c'est l'application du jeu du mistigri à la diplomatie.
GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, 1962, p. 131.
Prononc. :[], (je) contre []. Homon. contrée. Étymol. et Hist. 1838 jeux de cartes (Ac. Compl. 1842); 1933, 31 juill. sp. (L'Auto ds A.-O. GRUBB, loc. cit.). Dér. de contre2; dés. -er. Fréq. abs. littér. :54.
contrer [kɔ̃tʀe] v.
ÉTYM. 1838; de contre.
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1 V. intr. Cartes. Défier l'adversaire de réaliser sa demande, son contrat. ⇒ Contre (II., B., 3.). || Réussir un chelem contré, au bridge. ⇒ Surcontrer.
2 V. tr. a S'opposer avec succès à (qqn). || Il a contré son interlocuteur. || Se faire contrer. — (À qqch.). || Contrer une attaque. || Contrer une proposition.
1 Le 9 février au soir, le P. C. avait organisé une manifestation antifasciste que la police contra brutalement, tuant six ouvriers.
S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 168.
b Sports (boxe). Frapper en contre. — (Tennis). || Contrer la balle : riposter en annulant l'attaque adverse.
2 La trinquette est ensuite contrée pour faire abattre sur le bord favorable.
Bernard Moitessier, Cap Horn à la voile, p. 91.
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COMP. Surcontrer.
HOM. Contrée.
Encyclopédie Universelle. 2012.