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contre-épreuve

contre-épreuve [ kɔ̃treprɶv ] n. f.
• 1828; contrepreuve 1676; de contre- et épreuve
1Grav. Épreuve tirée sur une estampe fraîchement imprimée.
2Épreuve inverse en vue de vérifier si les résultats d'une première épreuve sont exacts. contre-essai, vérification. « Un expérimentateur qui demande à des contre-épreuves la vérification de ce qu'il a supposé » (Proust).

contre-épreuve, contre-épreuves nom féminin Seconde vérification faite pour compléter une vérification précédente ; contre-essai. Vérification d'un scrutin dans une assemblée délibérante. Reproduction en sens inverse d'un dessin ou d'une gravure, obtenue par simple pression sur une feuille de papier humide. ● contre-épreuve, contre-épreuves (expressions) nom féminin Presse à contre-épreuve, machine utilisée dans les ateliers de photogravure offset pour le tirage des épreuves de contrôle, ou épreuves d'essai.

contre-épreuve
n. f.
d1./d En gravure, épreuve inversée d'un dessin dont l'encre est encore fraîche, obtenue en appliquant une feuille sur celui-ci.
d2./d Seconde épreuve destinée à vérifier les résultats d'une première. Soumettre les résultats d'une opération, d'une analyse à une contre-épreuve. Des contre-épreuves.

⇒CONTRE-ÉPREUVE, subst. fém.
I. A.— GRAV. Reproduction par contact direct, donc avec inversion des traits :
1. ... pour voir son travail comme il l'aurait vu sur la planche niellée, l'orfèvre coulait du soufre sur l'argile, et, après avoir coloré avec du noir de fumée les sillons du soufre, il en tirait une épreuve en sens inverse, une contre-épreuve, qui rétablissait la gravure dans son véritable sens, ...
Ch. BLANC, Gramm. des arts du dessin, 1876, p. 618.
P. ext. Chose qui est la réplique symétriquement inverse d'une autre chose :
2. Les parties du squelette sont généralement disposées d'une manière symétrique; en sorte que ses deux moitiés sont les contrépreuves l'une de l'autre.
CUVIER, Leçons d'anat. comp., t. 1, 1805, p. 148.
B.— Au fig. Image, imitation, mais avec des traits moraux négatifs :
3. M. Horace Vernet a fort bien représenté (...) cette canaille romaine, à la fois hideuse et admirable par l'énergie. Cette canaille est une contre-épreuve fidèle de la religion chrétienne, telle que l'entendent les papes.
STENDHAL, Promenades dans Rome, t. 2, 1829, p. 189.
4. Moi, qui ai vu Verdun, je ne regretterai jamais d'avoir vu aussi cette grande contre-épreuve de la nation française. Et ce sont peut-être les mêmes hommes. La plupart des hommes recèlent en eux-mêmes leur propre caricature. Et cette caricature ressort un jour, à l'improviste, sous le coup de l'événement.
MONTHERLANT, Demain il fera jour, 1949, I, 2, p. 712.
Reproduction, sans idée d'inversion ou de péjoration. À quoi bon les arts, s'ils n'étaient que le redoublement et la contre-épreuve de l'existence? (VIGNY, Vérité art, 1829, p. VIII). « Les Dernières Aventures du Jeune d'Olban » [de Ramond] sont une imitation et une sorte de contre-épreuve de Werther qui venait de paraître (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 10, 1851-62, p. 448).
II. A.— Vérification d'un scrutin consistant à compter les votes opposés à une proposition, après avoir compté les votes favorables.
P. ext. Contrôle consistant à effectuer dans un ordre inverse les phases d'une opération quelconque. J'ai introduit un tel ordre, j'emploie de telles contre-épreuves (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 500).
B.— En gén. Épreuve, essai contradictoire. Sa présence m'a permis, en instituant une contre-épreuve, de me rendre compte que ma réaction en face de cette œuvre n'avait pas un caractère isolé (DU BOS, Journal, 1925, p. 298).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1718 s.v. contrespreuve; ds Ac. 1740 et 1762 s.v. contrépreuve; ds Ac. 1798-1932 avec un trait d'union. Cf. contre-. Étymol. et Hist. 1. 1676 contrepreuve « reproduction inversée d'un dessin, d'une gravure » (FÉLIBIEN Dict., p. 539); 2. 1791 contre-épreuve « vérification d'un scrutin consistant à compter les votes opposés à une proposition après avoir compté les votes favorables » (Moniteur, t. X, p. 145 b, 18 oct. d'apr. Th Ranft ds Z. fr. Spr. lit., t. 35, p. 134). Composé de contre- et d'épreuve. Fréq. abs. littér. : 62. Bbg. — GOHIN 1903, p. 367. — MAT. Louis-Philippe. 1951, p. 268.

contre-épreuve [kɔ̃tʀepʀœv] n. f.
ÉTYM. 1828, in D. D. L.; contrepreuve, 1676; de contre-, et épreuve.
1 Épreuve que l'on tire sur une estampe fraîchement imprimée. || Tirer une contre-épreuve. || Des contre-épreuves.Par métaphore ou figuré. Calque, contrefaçon, copie, imitation. || Cet ouvrage n'est qu'une mauvaise contre-épreuve de tel autre.
1 (…) la manière de voir de Mme de La Mole n'était jamais qu'une contre-épreuve des opinions de (son) mari (…)
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, 25, p. 402.
2 Épreuve inverse d'une chose, en vue de vérifier si les résultats obtenus par l'épreuve sont exacts. Contre-essai; vérification.
(1791). Dans une assemblée délibérante, fait de compter ceux qui votent contre une proposition, après avoir compté ceux qui votent pour. || Passer à la contre-épreuve.
2 (…) un expérimentateur qui demande à des contre-épreuves la vérification de ce qu'il a supposé.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. V, p. 222.

Encyclopédie Universelle. 2012.