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conservatoire

1. conservatoire [ kɔ̃sɛrvatwar ] adj.
• 1361; de conserver
Dr. Qui a pour but de conserver des biens ou des droits menacés. Acte, mesure conservatoire. Saisie conservatoire (opposé à exécutoire) . conservatoire 2. conservatoire [ kɔ̃sɛrvatwar ] n. m.
• 1778; « hospice », 1714; it. conservatorio, de conservare « conserver »
1 ♦ (En France) Le Conservatoire national supérieur de musique; Conservatoire supérieur d'art dramatique, et absolt le Conservatoire : établissements d'enseignement supérieur assurant la formation des musiciens professionnels, des comédiens. — Par ext. École qui forme des musiciens, des comédiens. Conservatoires municipaux. Élève du Conservatoire. Un premier prix du Conservatoire.
2Conservatoire national des arts et métiers (CNAM [ knam ]) :établissement fondé en 1794 pour conserver des collections concernant l'histoire des sciences et des techniques, qui dispense un enseignement et délivre un diplôme d'ingénieur.
Organisme chargé de protéger (l'environnement). Le Conservatoire du littoral.

conservatoire adjectif (de conserver) Relatif à la sauvegarde ou à la conservation d'un droit, d'un bien avant que n'intervienne la solution définitive du litige : Acte, mesure conservatoire.conservatoire nom masculin (italien conservatorio) Nom donné à certains organismes administratifs et à certains établissements d'enseignement, en particulier dans le domaine musical. ● conservatoire (expressions) nom masculin (italien conservatorio) Le Conservatoire, le Conservatoire national supérieur de musique et de danse ou le Conservatoire national supérieur d'art dramatique.

conservatoire
n. m. établissement destiné à préserver certains domaines de la culture et à en transmettre l'enseignement. Conservatoire de musique. Conservatoire d'art dramatique. (On dit aussi couramment conservatoire.)
Conservatoire national des arts et métiers (CNAM): établissement français (à Paris) d'enseignement et de recherche dans le domaine des sciences et des techniques.
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conservatoire
adj. DR Qui conserve un droit. Des mesures conservatoires.

⇒CONSERVATOIRE, adj. et subst. masc.
I.— Adj. Qui est destiné à maintenir quelque chose ou quelqu'un dans un même état. Des gens de la campagne ayant conduit à mon jardin des arbrisseaux venus de loin, ont employé toute la nuit du samedi; et même la journée du dimanche, à faire, (...) l'acte conservatoire et forcé, de les serrer en pépinière dans un des coins de mon terrain pour les empêcher de mourir (P.-A. DE BEAUMARCHAIS, Correspondance, 1799, p. 62) :
1. La situation des forêts malgaches est grave, c'est pourquoi le service forestier cherche par des mesures conservatoires à sauver ce qui reste en complétant cette action par des travaux de reboisement.
La Forêt fr., 1955, p. 42.
En partic., domaine soc. ou pol. Un meeting révolutionnaire est sans aucun doute la cérémonie la plus et la mieux réglée, la plus traditionnelle, la plus conservatoire, la plus comme d'habitude, la plus conforme aux précédents, la plus toujours la même (PÉGUY, L'Argent, 1913, p. 1256).
Spéc., DR. Acte, mesure, saisie conservatoire. Qui est destiné à préserver les droits et intérêts de quelqu'un. Nous avons le droit, comme héritiers, de requérir l'apposition des scellés, les scellés seront mis, et je veux veiller à ce que cet acte conservatoire soit exercé avec la dernière rigueur, et il le sera (BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, p. 305).
II.— Substantif
A.— Lieu où l'on maintient quelque chose (parfois quelqu'un) hors de toute altération, ce qui permet de conserver. Il y a vraiment quelque chose dans cette idée d'un conservatoire de la pensée écrite, ancienne ou moderne. (...) je crois qu'une « société des amis de la lettre » n'aurait aucune peine à se fonder et à prospérer (CLAUDEL, Correspondance [avec Gide], 1909, p. 105).
Spécialement
Arg. Mont de Piété (crédit municipal de la ville de Paris). Il vaut mieux vider un beurrier que d'emplir un conservatoire. On peut dévaliser un banquier, mais ne rien mettre au Mont-de-Piété (HOGIER-GRISON, Les Hommes de proie, Le Monde où l'on vole, 1887, p. 296). Conservatoire de cambuse. Mobilier. Ne laissez pas la tournante au conservatoire de cambuse... [=] Ne laissez pas la clef à vos meubles, aux armoires (L. PAILLET, Voleurs et volés, 1855, p. 91).
BOT., rare. Local qui ne sert qu'à conserver. Il se dit particulièrement des lieux destinés à conserver des végétaux pendant l'hiver (É.-A. CARRIÈRE, Encyclop. horticole, 1862, p. 120).
P. métaph., péj. Au XIXe siècle, l'atelier est une sorte d'institut de voyous, le conservatoire de la blague, formant l'artiste aux mœurs crapuleuses du cabot et aux haines du socialisme (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1859, p. 579). Les professions qui comportent l'usage constant de la parole ou de l'écriture sont des conservatoires tenaces de clichés (GOURMONT, Esthétique de la lang. fr., 1899, p. 309).
B.— Usuel. Établissement généralement public, destiné à conserver, sauvegarder certaines valeurs culturelles (musique, théâtre, mécanique, etc.) et à en promouvoir l'enseignement :
2. Il voudrait que fût fondé un conservatoire de danse castiza, pour maintenir les traditions de la pure danse andalouse, inculquer à la jeunesse le mépris des danses de dancing, et bien marquer que l'Espagne revendique officiellement comme une de ses richesses l'art flamenco.
MONTHERLANT, La Petite Infante de Castille, 1929, p. 669.
SYNT. Conservatoire (des arts et métiers) : Le conservatoire est défini comme « un dépôt de machines, modèles, outils, dessins, descriptions et livres dans tous les genres d'arts et métiers », où devra être déposé « l'original des instruments et machines inventés ou perfectionnés ». À son rôle de musée le conservatoire ne tarda pas à joindre un enseignement. (...) Il y fut établi un enseignement public et gratuit (...) qui est la première réalisation française de ce qu'on nomme aujourd'hui la promotion du travail (Encyclop. pratique de l'éduc. en France, 1960, p. 248). Conservatoire (de musique) : Le Conservatoire national de musique est un établissement d'enseignement supérieur des Beaux-arts consacré à l'enseignement supérieur de la musique sous toutes ses formes. À cet établissement est annexé un musée d'instruments de musique et d'objets ayant trait à l'art musical (L'Enseign. en France. L'enseign. de la mus. et l'éduc. musicale, t. 1, 1950, p. 10). Numéral + prix de conservatoire (gén. p. réf. au conservatoire de musique de Paris) : Vingt-cinq ans, musicienne, premier prix de piano au conservatoire : elle se nommait Cécile Fleury (R. ROLLAND, Jean-Christophe, Les Amies, 1910, p. 1132).
Péj. Il fallait attaquer les idées reçues, l'académie, l'école normale, le Conservatoire, la Comédie-Française, tout ce qui ressemblait à une institution (FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, t. 1, 1869, p. 227). Il est à peine besoin de dire que le Conservatoire national de Paris, les écoles nationales de province et les Conservatoires municipaux ne sauraient suffire à enseigner, en France, la musique et le chant, d'autant que leur but est très particulier : former des professionnels (L'Enseign. en France, L'enseign. de la mus. et l'éduc. musicale, t. 2, 1950, p. 7).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. I. Adj. 1370-77 lieu conservatoire « lieu où l'on conserve quelque chose (ici, les produits de la terre) » (ORESME, Polit., 2e p., f° 69c ds GDF. Compl.); 1567 dr. juge conservatoire (J. PAPON, Rec. d'arrestz notables, 135b ds BARB. Misc. XIII, n° 29); 1769 actes conservatoires (C.-J. DE FERRIÈRE, Dict. de dr. et de pratique, t. 1, p. 36b). II. Subst. 1778 « établissement où l'on enseigne le chant, la musique, la danse, etc. » (L. P. DE BACHAUMONT, Mém. secrets pour servir à l'hist. de la république des lettres en France, XII, pp. 27-28 ds PROSCHWITZ Beaumarchais, p. 332); 1794 conservatoire des arts et métiers (décret du 17 vendémiaire an 3 ds J.-B. DUVERGIER, Collection des lois, décrets, etc., Paris, 1834, t. 7, p. 292). I dér. du rad. de conserver, suff. -atoire; cf. lat. médiév. conservatorius. II empr. à l'ital. conservatorio qui désigne déjà au XVIe s. des écoles de musique à Naples, Venise et Palerme (v. Lar. encyclop.; cf. 1786, GRIMM, Corresp. litt., III, 4, 101 cité ds BARB. Misc. XIII, n° 29), substantivation de l'adj. conservatorio « conservatoire ». Fréq. abs. littér. :217. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 179, b) 404; XXe s. : a) 374, b) 327. Bbg. GOHIN 1903, p. 366. — HOPE 1971, p. 359.

1. conservatoire [kɔ̃sɛʀvatwaʀ] adj.
ÉTYM. V. 1370; de conserver.
Didact. Qui a pour but de conserver. || Acte, mesure conservatoire. || Saisie conservatoire (opposé à exécutoire).
0 Renault me conseilla de rester au service des Grands Travaux et de prendre, à titre conservatoire, la direction de ce qu'il en restait.
Raymond Abellio, Ma dernière mémoire, t. II, p. 271.
HOM. 2. Conservatoire.
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2. conservatoire [kɔ̃sɛʀvatwaʀ] n. m.
ÉTYM. 1778; « hospice », 1714; ital. conservatorio, de conservare « conserver ».
1 Conservatoire de musique et de déclamation, et, absolt, le Conservatoire : institution fondée à Paris en 1789 pour maintenir la tradition des arts dramatique et musical. || École qui forme des musiciens, des comédiens. || Un conservatoire de danse. || Professeur au Conservatoire de… || Élève d'un conservatoire. || Un premier prix de piano, de comédie… du Conservatoire. || Le Conservatoire (de musique) de Paris.
2 Conservatoire national des arts et métiers (C. N. A. M.) : établissement fondé en 1794, pour conserver des collections concernant l'histoire des sciences et des techniques, et qui dispense un enseignement.
3 Littér. (emploi général). Lieu, endroit où l'on conserve qqch. || « Un conservatoire de la pensée écrite » (Claudel, Correspondance).
HOM. 1. Conservatoire.

Encyclopédie Universelle. 2012.