conjecturer [ kɔ̃ʒɛktyre ] v. tr. <conjug. : 1>
• XIIIe; bas lat. conjecturare
♦ Croire, juger par conjecture. ⇒ présumer, soupçonner, supposer. Conjecturer l'issue d'un événement. « Je dirai là-dessus ce que j'ai su, [...] je me tairai sur ce que j'ai conjecturé » (Rousseau). — Absolt Conjecturer sur ce qu'on ignore.
● conjecturer verbe transitif (bas latin conjecturare, du latin classique conjicere, jeter) Présumer quelque chose, le croire, le juger par conjecture : Je ne conjecture rien de bon de la situation politique. ● conjecturer (synonymes) verbe transitif (bas latin conjecturare, du latin classique conjicere, jeter) Présumer quelque chose, le croire, le juger par conjecture
Synonymes :
- augurer
- imaginer
- induire
- présupposer
- prévoir
- supposer
conjecturer
v. tr. Inférer, juger en fonction de conjectures.
⇒CONJECTURER, verbe trans.
A.— Juger, croire par conjecture. Théorème conjecturé. Synon. imaginer, présumer, supposer. Conjecturer la politique est passablement difficile (J. M. Le Breton ds HETMAN 1969). Conjecturer qu'un phénomène peut être dû à une certaine cause (V. COUSIN, Cours d'hist. de la philos. mod., 1847, p. 339).
— Emploi abs. Faire des conjectures. L'art de conjecturer :
• Nous avons la prétention de lire dans les astres, de conjecturer sur l'avenir et sur le passé qui sont hors de notre vue, et nous ne pouvons comprendre un mot de ce qui est sous nos yeux.
E. DELACROIX, Journal, 1850, p. 359.
B.— Emploi pronom. à valeur passive, rare. Être jugé par conjecture. Autant que cela peut se conjecturer (Lar. 19e-20e).
Rem. La plupart des dict. gén. mentionnent a) Conjecturation, subst. fém. Action de conjecturer. ,,Rare`` selon Lar. 19e-20e; attesté en outre ds LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Lar. encyclop., QUILLET 1965. b) Conjectureur, subst. masc. Personne qui aime à se livrer à des conjectures. ,,Rare`` selon Lar. 20e; néol. selon BESCH. 1845, Lar. 19e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892; attesté en outre ds Ac. Compl. 1842.
Prononc. et Orth. :[], (je) conjecture []. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. Début XIVe s. trans. (J. CHAPUIS, Trésor, éd. M. Méon, 416). Empr. au b. lat. conjecturare. Fréq. abs. littér. :132.
DÉR. Conjecturable, adj., rare. Qu'on peut conjecturer. Pour des raisons simples mais difficilement conjecturables, Crouïa-Bey avait peut-être des raisons légitimes de ne pas se nommer, pour tout de bon, Mouilleminche, comme son frère (QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, p. 94). Attesté ds ROB. Suppl. 1970. — 1res attest. a) 1580 « qui fait des conjectures » (M. DE LA PORTE, Épithètes, 337 r° ds HUG.), hapax; b) 1886 « que l'on peut conjecturer » (BLOY, Le Désespéré, p. 12); de conjecturer, suff. -able. — Fréq. abs. littér. : 3.
conjecturer [kɔ̃ʒɛktyʀe] v. tr.
ÉTYM. XIIIe; bas lat. conjecturare de conjectura. → Conjecture.
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♦ Didact., littér. ou style soutenu. Croire, juger, inférer par conjecture. ⇒ Imaginer, présumer, soupçonner, supposer. || Conjecturer l'issue d'un événement. || Conjecturer que… (et indicatif).
1 Je dirai là-dessus ce que j'ai su, qui se borne à très peu de chose; je me tairai sur ce que j'ai conjecturé.
Rousseau, les Confessions, XII.
2 Aucun (géographe avant Magellan) n'a osé dire ni même conjecturer qu'il était possible de faire le tour du monde.
Buffon, Œ. compl., t. I, p. 308.
♦ Absolt. || Conjecturer sur ce qu'on ignore. ⇒ Augurer, deviner.
3 Dans tel et tel cas, quel motif ont eu tel et tel d'agir comme ils l'ont fait ? (…) C'est dans cette partie de l'histoire, la plus intéressante mais la plus difficile qu'on est réduit aux hypothèses. Il faut conjecturer.
J. Bainville, Lectures, p. 79.
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DÉR. Conjecturable.
Encyclopédie Universelle. 2012.