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compris

compris, ise [ kɔ̃pri, iz ] adj.
• de comprendre
1Contenu dans qqch. inclus. Je vous cède mes terres, la ferme comprise (ou la ferme y comprise). Il s'est fâché avec toute sa famille, y compris sa sœur. Prix net, service compris. Tout compris. Toutes taxes comprises (T. T. C.). Compris entre : dans l'intervalle entre. ⇒ situé.
2Dont le sens, les raisons, les idées sont saisis. assimilé, enregistré, interprété, saisi. Une leçon comprise. Un texte mal compris.
⊗ CONTR. Exclu; 1. excepté, hormis, sauf. Incompris.

compris Participe passé de comprendre

compris, ise
adj.
d1./d Contenu, inclus (dans qqch). Prix net, toutes taxes comprises.
|| Loc. adv. Y compris: en incluant. Le journal a huit mille acheteurs, y compris les abonnés.
Non compris: sans inclure.
d2./d Saisi par l'intelligence. Un texte bien, mal compris.

⇒COMPRIS, ISE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de comprendre.
II.— Adjectif
A.— [En parlant gén. d'une chose, plus rarement d'une pers. alors assimilée à une chose] Qui est inclus dans un certain espace ou dans une catégorie, un système de gradations, de valeurs. Compris/ise à l'intérieur de, dans, entre, sous. Bourse de l'encre du poulpe (...) enveloppée entre les deux lobes du foie (...). Dans le calmar (...) au devant du foie, mais libre et non comprise dans sa substance (CUVIER, Leçons d'anat. comp., t. 5, 1805, p. 263). Sensation comprise dans le genre très naturel des odeurs (...) sensation qui ne rentre pas dans la catégorie des impressions reçues par un des sens spéciaux (COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances, 1851, p. 343). Cet étroit golfe compris entre les deux caps (VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, p. 134). Une série de nouvelles comprises sous le titre générique d'« Histoires moroses » (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 255).
SYNT. Angle, arc, espace, intervalle, période, température, valeur, zone compris/ise. EXPR. Non compris/ise. Le service non compris (M. DE GUÉRIN, Correspondance, 1836, p. 253). Non compris les intérêts (REYBAUD, Jérôme Paturot, 1842, p. 47). Bibliothèques populaires (non comprises les bibliothèques de syndicat) (La Civilisation écrite, 1939, p. 4608). Y compris/ise. Avec notre passé tout entier, y compris notre courbure d'âme originelle (BERGSON, L'Évolution créatrice, 1907, p. 5). Toute la maisonnée, cuisinière y comprise (MONTHERLANT, Fils de personne, 1943, p. 323).
Rem. 1. Y compris/ise peut s'employer avec ell. de y quand l'expr. se situe après le subst. ou le pronom. Tout compris (MAURIAC, Le Mystère Frontenac, 1933, p. 249). Vin et pourboire compris (ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, p. 24). Tous frais compris (L'Enseign. en France. L'enseign. de la mus. et l'éduc. musicale, t. 1, 1950, p. 8). Cet emploi ell. se rencontre parfois en antéposition. Une grande salle (...) pouvant contenir, compris les tribunes (VIOLLET-LE-DUC, Entretiens sur l'archit., t. 2, 1872, p. 92) et dans la loc. jusques et y compris (cf. DRUON, Les Grandes familles, t. 2, 1948, p. 20). Les choses utiles (...) jusques et compris les plus intellectuelles (DESTUTT DE TRACY, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu, 1807, p. 292). À la tournure négative, l'ell. de y est obligatoire (cf. non compris). 2. Y compris, non compris sont gén. invariables en antéposition et variables en postposition (mais on rencontre de nombreuses exceptions à cet usage; cf. supra).
PARAD. a) (Quasi-)synon. contenu, enclos, enfermé, englobé, enveloppé, impliqué, incorporé, intégré. b) (Quasi-)anton. excepté, exclus, omis.
B.— [En parlant d'une chose ou d'une pers.] Dont on a ou dont on se forme en esprit une représentation nette.
1. [Par réflexe acquis, actualisation d'une connaissance mémorisée antérieurement] Qui est saisi intellectuellement dans sa signification précise. Un parti pris rapidement et compris dans toute son étendue entre ces deux hommes par deux phrases dites d'oreille à oreille (BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, p. 354). Quoiqu'elles échangeassent des phrases commencées et sitôt comprises (A. DE NOAILLES, Le Cœur innombrable, 1903, p. 2).
PARAD. (Quasi-)synon. assimilé, déchiffré, enregistré, interprété, traduit; pigé (pop.).
En interj. (dans un dialogue fam.)
♦ [Parfois avec la valeur d'un ordre] (C'est) compris? L'agent demanda d'une voix brève et rude si c'était compris (A. FRANCE, Crainquebille, 1904, p. 15).
♦ [Parfois avec une nuance d'humour complice] (C'est) compris! Que vous dirai-je? (...) Rien de plus... Compris! (E. LABICHE, Deux papas très bien, 1845, 3, p. 387).
2. [Par effort de réflexion] Qui est conçu (par l'imagination, les facultés créatrices de telle personne) de telle façon. Bien/mal compris.
a) [En parlant d'une chose abstr.] Avec le principe de la charité compris comme nous le comprenons, c'est-à-dire avec le principe de la solidarité mutuelle (LEROUX, De l'Humanité, t. 1, 1840, p. 219). Travailler le moins possible du travail matériel pour travailler le plus possible du travail impalpable (...) la contemplation ainsi comprise (...) une des formes de la paresse (HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 817). Religion éclairée et bien comprise (GYP, Souvenirs d'une petite fille, 1927, p. 243).
b) [En parlant d'une chose concr.] Une robe mauve, assez mal comprise (ZOLA, La Curée, 1872, p. 531). Le tapis muet d'une garçonnière bien comprise (COLETTE, Claudine en ménage, 1902, p. 137). Au moyen de papillons convenables ou d'ajutages bien compris (C. RATEL, Préparation mécan. des minerais, 1908, p. 264).
En partic., domaine des arts. Une belle figure, bien comprise, bien exécutée, élégante et forte à la fois (CASTAGNARY, Salons, t. 2, 1875, p. 188). Tons (...) généralement bien compris et réalisés (VALÉRY, Correspondance [avec Gide], 1893, p. 179).
3. [Par intuition, dans une saisie spontanée] Qui est appréhendé dans toute la vérité de sa nature profonde, par une communion affective, spirituelle.
a) [En parlant d'une pers., de son tempérament, de son comportement, etc.] Je me sentis compris et excusé (GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, p. 284) :
Si les consciences avaient moins de secrets, si elles étaient moins passionnelles, moins timides, moins ironiques, moins nerveuses, moins faciles à froisser, elles seraient comprises ou incomprises, mais non point « mécomprises » : ainsi l'on devrait dire d'un génie qu'il est méconnu quand sa célébrité tient à d'autres raisons que celles qui font de lui un génie...
JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 146.
En partic. [En parlant d'un artiste, de son art] Les artistes de café-concert (...) mal connus, et décriés, et peu compris! (COLETTE, La Vagabonde, 1910, p. 46).
b) P. ext. [En parlant d'une chose abstr.] Cet amour platonique si rare, si peu compris, la première illusion des jeunes filles, le plus délicat de tous les sentiments, la friandise du cœur (BALZAC, Modeste Mignon, 1844, p. 53). L'obligation morale (...) cette nécessité, comprise ou méconnue, consentie ou repoussée (M. BLONDEL, L'Action, 1893, p. 136).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-i:z]. Ds Ac. 1694-1878. Fréq. abs. littér. :8 229. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 8 471, b) 9 153; XXe s. : a) 11 315, b) 16 060. Bbg. GIR. t. 2 Nouv. Rem. 1834, pp. 35-36.

Encyclopédie Universelle. 2012.