colombe [ kɔlɔ̃b ] n. f.
1 ♦ Littér. Pigeon considéré comme symbole de douceur, de tendresse, de pureté, de paix. La blanche colombe. La colombe, symbole du Saint-Esprit. Allus. bibl. La colombe de l'Arche (de Noé), symbole de la paix. « Ce toit tranquille, où marchent des colombes » (Valéry).
♢ Par métaph. (1966; trad. de l'angl.) Partisan d'une solution pacifique dans un conflit (par oppos. à faucon).
2 ♦ Zool. Vx ⇒ pigeon.
3 ♦ Fig. et vx Jeune fille pure, candide. — Loc. plais. La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe. — T. d'affection Oui, ma colombe.
● colombe nom féminin (latin columba) Autre nom du pigeon, appliqué surtout aux variétés blanches et à la tourterelle d'élevage. Terme d'affection à l'adresse d'une jeune fille, d'une femme. Symbole de la paix, de la douceur. Dans un gouvernement, une organisation politique, partisan de la paix, d'une attitude de conciliation, de détente. ● colombe (citations) nom féminin (latin columba) Jean Guitton Saint-Étienne 1901-Paris 1999 Académie française, 1961 Je voudrais que l'idée inspiratrice d'un philosophe soit parfois capable de descendre des neiges où elle est née et qu'elle vienne, comme une colombe, se poser sur la branche d'un arbre au milieu des hommes qui peinent. La Pensée moderne et le catholicisme Éditions Provençales, Aix Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 C'est mon tour ; et la nuit emplit mon œil troublé Qui, devinant, hélas, l'avenir des colombes, Pleure sur des berceaux et sourit à des tombes. Toute la lyre, À Théophile Gautier Pablo Ruiz Picasso Málaga 1881-Mougins 1973 Pour faire une colombe, il faut d'abord lui tordre le cou. Cité dans Hommage à Picasso XXe Siècle Paul Valéry Sète 1871-Paris 1945 Ce toit tranquille, où marchent des colombes, Entre les pins palpite, entre les tombes […]. Charmes, le Cimetière marin Gallimard Juvénal, en latin Decimus Junius Juvenalis Aquinum, Apulie, vers 60 après J.-C.-vers 130 La censure épargne les corbeaux et tourmente les colombes. Dat veniam corvis, vexat censura columbas. Satires, II, 63 ● colombe (expressions) nom féminin (latin columba) Colombe eucharistique, vase de métal précieux en forme de colombe, suspendu au-dessus de l'autel, dans lequel, au Moyen Âge, étaient conservées les hosties consacrées. Colombe poignardée, tourterelle du Sud-Est asiatique, dont la poitrine blanche porte une tache rouge médiane. ● colombe (synonymes) nom féminin (latin columba) Dans un gouvernement, une organisation politique, partisan de la paix...
Contraires :
- faucon
● colombe
nom féminin
(ancien français colombe, doublet de colonne)
Poteau intermédiaire dans une cloison, un pan de bois.
Grande varlope à l'usage des emballeurs, des malletiers et des tonneliers.
Colombe
n. f.
d1./d Poét. Pigeon.
d2./d Pigeon à plumage blanc (symbole de pureté et de paix). La blanche colombe et son rameau d'olivier.
d3./d Terme d'affection. Ma douce colombe.
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Colombe
(Michel) (v. 1430 - v. 1513) sculpteur français.
I.
⇒COLOMBE1, subst. fém.
A.— ORNITH. Pigeon en tant que type représenté en particulier par le ramier, le colombin et le biset.
B.— Littéraire
1. Pigeon, spécialement pigeon blanc. La blanche colombe. Les colombes que les femmes de Judée apportaient au temple (LAMARTINE, Les Confidences, 1849, p. 349). Ce sentiment d'angoisse mortelle de la colombe au-dessus de laquelle le milan trace dans l'air des cercles de plus en plus rapprochés (T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 340).
— P. anal. Voiles blanches :
• 1. Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée! ...
VALÉRY, Charmes, Le Cimetière marin, 1922, p. 147.
— Spéc. Pigeon femelle. Le ramier s'accouple à la colombe (HUGO, La Fin de Satan, 1885, p. 789).
2. P. méton. Colombe (eucharistique). Vase en forme de colombe où étaient conservées les hosties consacrées. On gardait autrefois le ciboire dans une colombe d'argent suspendue sur les fonts baptismaux, les autels ou les tombeaux des martyrs (A. FRANCE, L'Orme du mail, 1897, p. 112).
3. [Avec une valeur de symbole]
a) [P. allus. à la Genèse 8, 11 où il est dit que Noé sut que le déluge était virtuellement terminé lorsque la colombe envoyée en reconnaissance rapporta dans l'arche une branche d'olivier]
— [Symbole de délivrance, de paix] Le rameau d'olivier qu'apporte la colombe à Noé de la terre qui sera demain (CLAUDEL, Poèmes de guerre, 1916, p. 552). L'« homo absurdus » fut (...) la colombe de l'arche, le messager de la délivrance (N. SARRAUTE, L'Ère du soupçon, 1956, p. 11) :
• 2. ... des hommes de miséricorde suivant partout des hommes de sang, essayant de faire tomber les armes de leurs mains (...) colombes de paix errant de champ de bataille en champ de bataille avec les vautours.
CHATEAUBRIAND, Ét. hist., 1831, p. 60.
— HIST. CONTEMP. [États-Unis] Les colombes. Les partisans d'une politique de paix (au Vietnam). Anton. les faucons.
Rem. Attesté ds Lar. encyclop. Suppl. 1968.
— [Symbole de douceur, d'innocence] Ces colombes qui dans l'Écriture sont le symbole de l'innocence et de la candeur (CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 4, 1848, p. 484). Quand le malentendu est liquidé, le tigre redevient aussi tendre qu'une colombe (JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 197) :
• 3. Est-il possible que vivent sur cette terre des êtres aussi différents (...) Folcoche et Micou, vinaigre et sirop, vipère et colombe...
H. BAZIN, La Mort du petit cheval, 1949, pp. 64-65.
— P. méton. Jeune fille, jeune femme :
• 4. Cymodocée meurt (...). Dieu accepte le sacrifice de cette colombe : son ingénuité et son innocence seront comptées pour ce qui manque à la perfection de sa foi.
CHATEAUBRIAND, Les Martyrs, t. 1, 1810, p. 71.
• 5. Il aménera un régiment de colombes dans son pigeonnier, ajouta le bonhomme en indiquant du doigt la chambre d'Octave...
MURGER, Scènes de la vie de jeunesse, 1851, p. 133.
♦ [Terme d'affection] Ma sœur, ma colombe, mon amie, mon immaculée! (CLAUDEL, Corona Benignitatis Anni Dei, 1915, p. 461).
b) [P. allus. au baptême de Jésus (cf. Matth. 3,16) à l'issue duquel l'Esprit est descendu sur lui sous la forme d'une colombe] Le Saint-Esprit :
• 6. ... l'Esprit n'est plus cette colombe qui couvrait les hommes de ses ailes de paix; c'est un Verbe visible, c'est une langue de feu, qui parle tous les dialectes de la terre...
CHATEAUBRIAND, Fragments du Génie du Christianisme primitif, 1800, pp. 39-40.
c) MYTH. ANC. :
• 7. Toute forme (...) porte aisément un infini de pensées sans paroles. C'est pourquoi la convention s'y met aussi. La chouette signifie Pallas et le paon signifie Junon; les colombes et les amours, Vénus...
ALAIN, Système des beaux-arts, 1920, p. 297.
Rem. 1. On rencontre ds la docum. a) Un ex. où le mot désigne un jeune homme. Depuis quelques jours j'ai mon fils avec moi (...). Le jeune homme a 16 ans, je ne pouvais plus laisser cette colombe à la portée des vautours français. Je voyais arriver la conscription : je l'ai prévenue (J. DE MAISTRE, Correspondance, 1786-1805, p. 482). b) Un ex. où le mot désigne des amoureux (cf. tourtereaux). Madame Rothanger. — Chut! ... ils [les nouveaux mariés] sont au fond du jardin... sur un banc... à côté l'un de l'autre, ... deux colombes! ... deux vraies colombes. Rothanger. — Ils roucoulent! ... il ne faut pas les troubler (E. LABICHE, La Sensitive, 1883, II, p. 349). 2. La plupart des dict. enregistrent l'adj. colombaire, relatif aux pigeons. 3. Colombi- et colombo- fonctionnent comme premier élément de quelques composés (colombophile, colombiculture).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1120 nom de l'oiseau pennes de columbe surargentedes (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, L XVII, 14); 2. 1689 au fig. en parlant de jeunes filles (RACINE, Esther, Prologue, 11). Du lat. class. columba « colombe, pigeon » dont la forme masc. columbus désignant plus particulièrement le pigeon mâle est à l'orig. de l'a. fr. colomb, coulon (IXe s. Séquence de Ste Eulalie, 25 ds HENRY Chrestomathie) encore attesté ds Trév. 1771 (coulomb) qui le qualifie de ,,vieux mot``. Fréq. abs. littér. :916. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 614, b) 1 428; XXe s. : a) 1 166, b) 1 050.
DÉR. 1. Colombar(d),(Colombar, Colombard) subst. masc. Cépage blanc. La « folle blanche » et le « colombar » donnent seuls dans nos pays des eaux-de-vie de haut cru (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 57). On connaît des cépages comme le colombard ou le noir-fleurien qui sont plus résistants que d'autres à la chlorose (L. LEVADOUX, La Vigne et sa cult., 1961, p. 99). — Seule transcr. ds LITTRÉ : ko-lon-bar. Ds la docum. on rencontre la var. colombar (cf. PESQUIDOUX, loc. cit.). Lar. 20e, Lar. encyclop. et QUILLET 1965, s.v. colombard, renvoient à colombaud. — 1re attest. 1870 Aunis (M.-L.-E. MEYER, Glossaire Aunisien, Ac. de la Rochelle, Section de Litt., n° 16, La Rochelle, p. 90); de colombe1, sans doute à cause de la couleur de ce raisin (FEW t. 2, p. 931b et note 7 p. 932a; cf. le lat. vitis columbina désignant une variété de raisin gris cendré), suff. -ard. 2. Colombelle, subst. fém., littér., poét. a) Petite colombe. Je veux qu'on soit fidèles, Comme sont les colombelles, Tous deux (APOLLINAIRE, Casanova, 1918, III, p. 1016). b) Jeune fille, jeune femme. Les deux colombelles qui nous servent d'institutrices (COLETTE, Claudine à l'École, 1900, p. 157). — []. — 1re attest. Ca 1250 blanche come columbelle (G. LE CLERC, Joies N.D., 794 ds T.-L.); de colombe1, suff. -elle. — Fréq. abs. littér. : 4. 3. Colombidés, columbidés, subst. masc. plur. Famille d'oiseaux comprenant notamment les pigeons et les tourterelles. Synon. colombins. Au sing. La tourterelle, colombidé proche du ramier (F. VIDRON, La Chasse en plaine et au bois, 1945, p. 70). — Seule transcr. ds LITTRÉ : ko-lon-bidée (graph. colombidée). Pour la prononc. par [] de la 2e syll. ds la graph. columbidés qu'on rencontre à côté de colombidés ds Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop. et ds QUILLET 1965, cf. columbarium. — 1res attest. 1863 colombidée « famille de passereaux du genre pigeon » (LITTRÉ), 1892 colombidés (GUÉRIN), 1928 colombidés ou columbidés (Lar. 20e); de colombe1 (ou de la forme lat. columba), suff. -idé(s).
BBG. — TOURNEMILLE (J.). Le Pigeon. Vie Lang. 1964, pp. 534-536.
II.
⇒COLOMBE2, subst. fém.
A.— Poutre de colombage.
B.— [P. anal. de forme] Outil de layetier et de tonnelier constitué d'une poutre montée sur pieds dans laquelle est ajustée une lame de métal oblique et aiguisée, servant à dégrossir les pièces de bois. Les layetiers soigneux mettent un couvercle à leur colombe pour en conserver la surface, et pour n'être pas exposés à se blesser avec le fer de cet outil lorsqu'ils s'asséient (NOSBAN, Nouv. manuel complet du menuisier, t. 2, 1857, p. 197).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1. 1334 « jambage de porte, poutre dans un mur » (Travaux exécutés à Rouen ds HAVARD 1887); 2. 1611 « outil de tonnelier constitué d'une poutre posée à l'horizontale sur des pieds et dans laquelle est enchâssée une lame de rabot » (COTGR.). Spécialisations de sens de l'a. fr. colombe, doublet de colonne, attesté dep. la Chanson de Roland (éd. Bédier, culumbe, vers 2586) et dans lequel le -b- épenthétique est le résultat des difficultés de prononc. du groupe -mn- du lat. columna « colonne ».
DÉR. Colombage, subst. masc. Ensemble des poutres formant la charpente d'un mur. Les poutrelles du colombage, formant des x et des losanges, étaient accusées par une peinture rouge à la mode basque (T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 56). Les poutres des façades à colombages se détachent en noir sur le champ blanc du plâtre (MORAND, Londres, 1933, p. 19). — []. Ds Ac. 1762-1932. — 1re attest. 1340 (Actes normandes de la Ch. des Comptes, 247) — Delisle — d'apr. Delboulle ds QUEM.; de l'a. fr. colombe, doublet de colonne, v. colombe2. — Fréq. abs. littér. : 10.
1. colombe [kɔlɔ̃b] n. f.
ÉTYM. V. 1120, columbe; colomb, IXe; lat. columba.
❖
1 a Littér. Pigeon, considéré comme le symbole de la douceur, de la tendresse, de la pureté, de la paix. || La colombe gémit, roucoule. || La tendre, la fidèle, la pure colombe. || La blanche colombe. || La colombe, oiseau de Vénus. || Dans l'iconographie chrétienne la colombe est le symbole de l'âme, du Saint-Esprit. || La colombe de l'Arche, symbole de la paix (→ Rameau d'olivier).
1 (Noé) lâcha de nouveau la colombe hors de l'arche, et la colombe revint vers lui sur le soir, et voici, une feuille d'olivier toute fraîche était dans son bec; et Noé reconnut que les eaux ne couvraient plus la terre.
Bible (Crampon), Genèse, IV, VII, 10-11.
2 Le long d'un clair ruisseau buvait une colombe (…)
La Fontaine, Fables, II, 12.
3 (…) une colombe rauque
Gémit tout doucement dans un peuplier glauque.
Francis Jammes, Élégie première, Choix de poèmes, p. 89.
♦ Par comparaison :
4 Ce toit tranquille, où marchent des colombes (…)
Valéry, le Cimetière marin.
♦ La colombe eucharistique. ⇒ Péristère.
b Par métaphore. Être faible, sans défense.
4.1 Depuis quelques jours j'ai mon fils avec moi (…) je ne pouvais plus laisser cette colombe à la portée des vautours français. Je voyais arriver la conscription (…)
J. de Maistre, Correspondance, 1786-1805, in T. L. F.
♦ (Trad. de l'angl.; 1967). Partisan d'une politique de détente, d'apaisement (par oppos. à faucon).
➪ tableau Noms d'oiseaux.
3 Fig., vx. Jeune fille pure, candide. Être pur, innocent. — ☑ Loc. plais. La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe.
5 C'est lui (Louis XIV) qui rassembla ces colombes timides,
Éparses en cent lieux, sans recours et sans guides.
Racine, Esther, Prologue.
♦ T. d'affection. || Oui, ma colombe.
❖
DÉR. Colombelle, 1. colombier, colombophile.
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2. colombe [kɔlɔ̃b] n. f.
ÉTYM. 1334; doublet de colonne, par confusion entre columna et columba.
❖
♦ Technique.
1 Solive de colombage.
2 (1611). Outil de tonnelier servant à raboter les douves. ⇒ Varlope.
❖
DÉR. Colombage, 2. colombier.
Encyclopédie Universelle. 2012.