colin-maillard [ kɔlɛ̃majar ] n. m.
• 1532; de Colin et Maillard, noms de personnes
♦ Jeu où l'un des joueurs, les yeux bandés, doit chercher les autres à tâtons, en saisir un et le reconnaître. Jouer à colin-maillard. Organiser des colin-maillards.
● colin-maillard, colin-maillards nom masculin (de Colin, diminutif de Nicolas, et de Maillard, nom propre) Jeu dans lequel un des joueurs, les yeux bandés, essaie à tâtons d'attraper un des autres et de l'identifier. ● colin-maillard, colin-maillards (synonymes) nom masculin (de Colin, diminutif de Nicolas, et de Maillard, nom propre) Jeu dans lequel un des joueurs, les yeux bandés, essaie...
Synonymes :
colin-maillard
n. m. Jeu où l'un des joueurs, les yeux bandés, cherche à attraper les autres.
⇒COLIN-MAILLARD, subst. masc.
A.— Vx. Joueur qui, gardant les yeux bandés, doit attraper un autre joueur et l'identifier, afin que celui-ci prenne sa place. J'avance moi-même comme un colin-maillard, les bras tendus en avant (J. DE MAISTRE, Correspondance, 1806-07, p. 180).
B.— P. méton., usuel. Le jeu lui-même. Jouer à colin-maillard, au colin-maillard. Une partie de colin-maillard, à laquelle jeunes femmes et jeunes hommes mirent une vivacité que leur âge explique assez (A. FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, p. 136).
— P. métaph. Depuis vingt ans, elle [ta mère] et moi jouons à colin-maillard. Nous nous côtoyons, nous nous appelons, sans dénouer le bandeau (J. DE LA VARENDE, Monsieur le Duc de Saint-Simon et sa Comédie humaine, 1955, p. 321) :
• On connaît cet univers où ne cesse de se jouer un jeu de colin-maillard sinistre, où l'on avance toujours dans la fausse direction, où les mains tendues « griffent le vide », où tout ce qu'on touche se dérobe...
N. SARRAUTE, L'Ère du soupçon, 1956, p. 45.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1718-1932. ,,L'Académie ne donne point le pluriel de ce mot, et Girault-Duvivier dit qu'il faut écrire sans s des colin-maillard, des jeux où Colin cherche, poursuit Maillard`` (BESCH. 1845). Étymol. et Hist. 1534 (RABELAIS, Gargantua, chap. XXII, éd. Marty-Laveaux, t. 1, p. 83). Composé du nom propre Colin, dimin. de Nicolas, empl. plaisamment et par dénigrement (v. colin3; cf. également le nom de jeu Colin-bridé, Rabelais, ibid.) et prob. du nom propre Maillard, à moins qu'il ne s'agisse d'un dér. de mail dans l'hyp. où le joueur aveugle cherchait ses partenaires à l'aide d'un bâton (v. ALLEAU; EWFS2). Fréq. abs. littér. :22.
colin-maillard [kɔlɛ̃majaʀ] n. m.
ÉTYM. 1532; de Colin, et Maillard, noms de personnes.
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♦ Jeu où l'un des joueurs, les yeux bandés, doit chercher les autres à tâtons, en saisir un et le reconnaître. || Jouer à colin-maillard, au colin-maillard.
1 Le roi de Pologne joue presque tous les soirs à colin-maillard : on dit qu'on le fait jouer de peur qu'il ne s'endorme.
Racine, Notes historiques, XXXV.
♦ Fig. || Jouer à colin-maillard : se livrer à une recherche à l'aveuglette.
2 On connaît cet univers où ne cesse de se jouer un jeu de colin-maillard sinistre, où l'on avance toujours dans la fausse direction, où les mains tendues griffent le vide, où tout ce qu'on touche se dérobe (…)
N. Sarraute, l'Ère du soupçon, p. 45.
Encyclopédie Universelle. 2012.